Le bloc des partis arabes se divise avant les élections israéliennes, un miracle pour Bibi.

Le bloc de partis arabes s’est scindé avant les cinquièmes élections israéliennes en moins de quatre ans, une décision qui pourrait diluer l’influence politique de la minorité et favoriser le retour au pouvoir de l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Les médias israéliens ont rapporté jeudi soir que le parti nationaliste Balad se présenterait séparément des deux autres partis de la Liste arabe unie. S’il n’atteint pas le seuil minimum, Balad n’entrera pas dans le prochain parlement et ses votes seront essentiellement gaspillés.

La désunion pourrait également freiner la participation globale de la minorité arabe d’Israël, qui représente 20 % de la population d’Israël.

Les partis arabes ont contribué à empêcher Netanyahu de revenir au pouvoir lors des récentes élections. Un quatrième parti arabe, l’islamiste Ra’am, a également quitté la Liste arabe unie et est entré dans l’histoire l’année dernière en rejoignant pour la première fois une coalition au pouvoir.

Les citoyens arabes d’Israël ont des liens familiaux étroits avec les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza et s’identifient à leur cause. Les citoyens arabes ont fait des progrès importants au cours des dernières décennies, en médecine et dans d’autres domaines.

Les élections du 1er novembre, comme les quatre dernières, devraient être une course acharnée entre l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui est jugé pour corruption, et une constellation de partis de tous les horizons politiques qui pensent qu’il est inapte à régner.

Les élections israéliennes sont des concours entre plusieurs partis politiques, dont aucun n’a jamais remporté une majorité absolue. Les candidats au poste de Premier ministre doivent former des coalitions avec au moins 61 sièges sur les 120 membres de la Knesset.

La fracture de la Liste arabe unie semblerait profiter à Netanyahu en diluant l’influence de ses opposants les plus véhéments. Cependant, sans la ligne dure Balad, les deux autres partis pourraient être plus ouverts à rejoindre une coalition dirigée par l’actuel Premier ministre par intérim, Yair Lapid, un politicien de centre gauche et principal adversaire de Netanyahu. Il n’est pas clair, cependant, si les potentiels alliés de droite de Lapid accepteraient une telle alliance.

Un récent sondage prédit une course serrée entre Netanyahu et Lapid, chaque camp politique luttant pour rassembler une majorité. Si les deux échouent, le pays se rendra à nouveau aux élections.

La liste unifiée des candidats arabes israéliens se dissout la veille des élections

  • Mtanes Shehadeh: « À ce stade, nous ne pouvons pas continuer en tant que liste unie en raison de nos différences politiques fondamentales »

  • La scission de Mansour Abbas était devenue claire ces derniers mois

La liste arabe commune composée de quatre partis en Israël s’est complètement divisée, avec le Mouvement islamique, dirigé par Mansour Abbas, qui a quitté l’alliance.

«Nous avons échoué, malheureusement. La liste conjointe ne continuera pas dans sa composition actuelle», a affirmé Mtanes Shehadeh, membre du parti Balad à la Knesset, ajoutant:« À ce stade, il nous sera impossible de poursuivre notre action en tant que liste unie en raison de nos différences politiques fondamentales».

La liste unie, désormais tripartite est composée du parti Hadash (Front démocratique pour la paix et l’égalité), dirigé par Ayman Odeh, du parti Balad qui prône le panarabisme, dirigé par Sami Abu Shehadeh; et finalement, le Ta’al, le Mouvement arabe pour le changement, dirigé par Ahmad Tibi.

Une potentielle disparition de cette liste unie provoquerait, selon les observateurs, une situation gagnant – gagnant pour le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. «Si Mansour Abbas ne franchit pas le seuil de 3,25%  du vote, des dizaines de milliers de votes arabes seraient gâchés, et s’il gagne, il soutiendra probablement Netanyahu dans la formation de son nouveau gouvernement», a déclaré à Arab News Boutros Mansour, avocat et analyste politique résidant à Nazareth.

La scission d’Abbas était devenue claire au cours des derniers mois, après avoir tâté le terrain avec Netanyahu, qui a effectué une visite surprise dans les villes arabes d’Um Al-Fahm, Al-Tyra et Nazareth, et s’est engagé à aider à lutter contre la criminalité au sein de la société arabe.

Wadie Abunassar, directeur du Centre international de consultations basé à Haïfa, a déclaré à Arab News que le vrai test pour plusieurs partis du centre et de gauche sera leur capacité à dépasser un certain seuil.

Abunassar a ajouté que «le Likud de Netanyahu et ses partisans sont unis, tandis que les factions de centre et de centre-gauche sont divisées, et avec un certain nombre de listes qui ne dépasseront probablement pas le seuil exigé, ce qui nécessite environ 120 000 votes pour qu’une liste quelconque soit éligible à l’entrée à la Knesset».

Abunassar a également affirmé que le camp pro-Netanyahu est homogène, tandis que les «anti-Netanyahu» sont divisés et hétérogènes.

Les sondages d’opinion publique montrent que les différents partis de la coalition qui s’opposent à la reconduction de Netanyahu seront probablement à égalité ou auront un ou plusieurs sièges de plus que lui. Ce qui n’est cependant pas clair, reste la possibilité de voir les groupes anti-Netanyahu s’unir et s’entendre sur le choix d’un même Premier ministre.

Avigdor Liberman, du parti Israël Beitenou, a pour sa part suggéré que le candidat qui preside la liste ayant obtenu le meilleur score soit proposé pour le poste de Premier ministre, mais cette proposition n’a pas été acceptée.

Ibrahim Daebes, chroniqueur principal pour Al-Quds Daily, a de son côté publié a affirmé sur Twitter qu’ « au lieu de donner une leçon sur l’unité et les listes unies, les Arabes en Israël donnent désormais un vrai exemple sur les divisions et les désaccords ».

Pour compliquer encore les choses, le procès pour corruption de Netanyahu doit commencer le 8 février, mais les observateurs affirment que ce procès trainera, mais réussira à montrer un Netanyahu qui se tient devant le tribunal; une image qui ne servirait en rien sa campagne électorale.

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