Un législateur juif britannique pleure la mort de la reine Elizabeth avec un discours au Parlement – et une leçon de Kabbale.

 La reine Elizabeth a été saluée par d’innombrables politiciens et autres personnalités de premier plan à travers le monde. Mais dans son hommage au défunt monarque à la Chambre des Lords, le baron David Wolfson a utilisé une nouvelle méthode pour parler de la signification de sa mort : expliquer un pilier du mysticisme juif.

Dans un discours de six minutes vendredi, Wolfson, un conservateur qui a été ministre de la Justice sous Boris Johnson, a présenté à ses pairs plusieurs aspects de la tradition juive – y compris la guématriea, la pratique juive consistant à trouver un sens à travers la valeur numérique des mots.

Il a d’abord parlé du terme « mitsva », ou bonne action, expliquant que ce n’est pas simplement une bonne action que l’on fait à volonté – c’est un devoir dont les racines sont les lettres hébraïques tzaddi et vav, ou « tzav ».

« Sa défunte majesté a passé toute sa vie à faire ce qu’il fallait, et pas seulement parce qu’elle en avait envie, ou parce que l’humeur la prenait », a-t-il déclaré. un sens du devoir. »

Wolfson a ensuite glissé dans le domaine magique de la guématriea, qui a été développé par des praticiens de la Kabbale, notant que la somme des lettres hébraïques qui composent le mot mitzvah totalise 96.

« Dans une de ces coïncidences, qui ne le sont peut-être pas, la valeur numérique du mot hébreu tzav, la racine du mot mitzvah est 96 – 96 ans de tzav, de devoir, et aussi de mitzvot de faire la bonne chose , parce que c’est votre devoir », a déclaré Wolfson.

Wolfson a également noté que dans les synagogues du monde entier, la lecture de la Torah sera bientôt terminée, et que la tradition veut qu’elle recommence tout de suite. Cela offre un parallèle avec la tradition britannique de pleurer le décès d’un monarque et d’en accueillir joyeusement un autre, dans ce cas, le roi Charles III.

« Nous avons fermé un livre, un long et bon livre que nous avons avec nous depuis tant d’années, et nous sommes sur le point d’en ouvrir un autre », a déclaré Wolfson, un avocat qui a étudié dans sa jeunesse dans une yeshiva à Jérusalem . « Et alors que nous prions tous que Dieu sauve notre roi, je prierai également pour qu’il puisse lui aussi jouir d’un règne de mitsva de faire de bonnes actions, car c’est maintenant son devoir. »

Wolfson et au moins deux autres législateurs, le baron Stuart Polak et Robert Halfon, un député conservateur de Harlow, dans l’Essex, ont chacun parlé de l’émotion à laquelle ils sont confrontés ainsi qu’à des centaines de milliers de Juifs britanniques alors que le sabbat se profile. Pour la première fois de leur vie – pour la première fois en 70 ans depuis qu’Elizabeth a accédé au trône – ils prieraient pour le bien-être d’un roi, pas d’une reine.

« Et donc demain, pour la première fois de ma vie, nous ne prierons pas dans la synagogue pour le prince Charles, mais pour le roi Charles », a déclaré Wolfson, qui a également noté un changement dans son statut d’avocat autorisé à exercer dans certaines hauts tribunaux. « J’ai commencé en tant que conseiller de la reine et je l’ai terminé en tant que conseil du roi. »

Polak, s’exprimant le même jour à la Chambre des lords, a rappelé dans ses remarques une conversation qu’il avait eue en 2016 avec la princesse Anne, la fille de la reine Elizabeth, dans laquelle ils regrettaient que le ministère britannique des Affaires étrangères lui ait interdit de se rendre en Israël et en Cisjordanie parce que des sensibilités attachées à la région parmi les alliés arabes et musulmans de la Grande-Bretagne.

« Nous avons convenu en tant que personne profondément religieuse et craignant Dieu, c’était triste, c’est triste qu’elle n’ait jamais descendu la Via Dolorosa jusqu’à l’église du Saint-Sépulcre », a-t-il déclaré. « Elle n’a jamais marché ni visité l’église de la Nativité à Bethléem ni connu la paix et la tranquillité sur les rives de la mer de Galilée. »

Halfon a noté comment le règne d’Elizabeth a coïncidé avec l’assimilation des Britanniques de tous horizons dans la classe moyenne, notant que sa ville Harlow était l’une des villes où les habitants de l’East End de Londres – y compris nombre de ses Juifs – ont migré après la Seconde Guerre mondiale.

Il a décrit la reine l’ayant assermenté en 2015 en tant que membre du Conseil privé, le corps de fonctionnaires relevant du monarque.

« Sa Majesté n’a pas sourcillé », a-t-il déclaré. « Je me suis dit : ‘Me voilà, fils d’immigrant dans ce pays, en train de devenir membre du Conseil privé’, et je me suis dit : ‘quel honneur et quel pays méritocratique nous avons’. »

Source : jta.org