Halim Abdelmalek, fiché S et assigné à résidence après les attentats du Bataclan, réclame des indemnités pour préjudice financier et moral. L’absence de preuve a conduit l’Etat à lever son assignation à résidence.
«J’ai été obligé de licencier mes trois employés», a déploré Halim Abdelmalek sur RMC avant d’expliquer : «J’étais quelqu’un qui donnait du travail. Aujourd’hui, je ne peux plus en donner aux autres et en plus je ne peux plus subvenir à mes propres besoins. C’est affreux. Je ne faisais pas partie de ce monde-là. Ce n’est pas une question d’argent, c’est juste que je veux que l’on me rende ce que l’on m’a pris.»
Selon son avocat, Vincent Brengarth, l’ex-assigné va adresser une demande d’indemnisation au ministère de l’Intérieur : «C’est lui qui a pris la décision de l’assigné à résidence. Aucune raison objective ne justifierait le fait que l’on prive de son droit à l’indemnisation Halim Abdelmalek, qui est la figure de proue des dérives de l’état d’urgence.»
Halim Abdemalek réclame désormais des indemnités pour préjudice financier et moral, notamment parce qu’il déclare avoir perdu 60% de son chiffre d’affaires lors de ses deux mois d’assignation à résidence.
Fiché S, père de deux enfants et habitant de Vitry-sur-Seine, Halim Abdemalek avait été assigné à résidence le 14 novembre 2015.
Le ministère de l’Intérieur soupçonnait ce directeur d’une société de dépannage d’être proche de la «mouvance islamiste radicale» et d’avoir fait du repérage devant le domicile d’un journaliste de Charlie Hebdo.
Les faits reprochés par le ministère de l’Intérieur n’ont toutefois pas été prouvés devant le Conseil d’Etat. Son assignation a donc été suspendue le 22 janvier 2016.