Tsahal a averti dimanche les citoyens libanais de «quitter temporairement» leurs maisons qui recouvrent des tunnels d’attaque transfrontaliers construits par le Hezbollah, alors que les troupes commençaient à opérer au-delà de la barrière de sécurité.

«Le Hezbollah a construit des tunnels terroristes sous Kfar Kila et Ramiyeh qui s’infiltrent en territoire israélien, transformant ainsi la région en un tonneau d’explosifs», expose le message publié par le porte-parole des Forces de défense israéliennes pour les médias arabes, le major Avichay Adraee. «Nous sommes déterminés à neutraliser ces tunnels et nous ignorons l’issue de ces actions sur les bâtiments concernés du côté libanais. 

«N’est-il pas temps que vous insistiez pour que le Hezbollah vous donne des réponses claires?», A-t-il poursuivi. «Vivez-vous en sécurité quand vous savez que vos maisons sont situées au-dessus d’un baril d’explosifs? Nous vous recommandons d’envisager soigneusement de quitter temporairement les bâtiments concernés pour votre sécurité. ”

Adraee a écrit cet avertissement quelques jours après qu’Israël ait trouvé trois tunnels d’attaque transfrontaliers construits dans les villages chiites de Kfar Kila et Ramiyeh, dans le sud du Liban. Les Forces de Tsahal affirment que les tunnels sont sous son contrôle total et qu’ils ont été remplis d’explosifs en attendant leur démolition.

Dimanche, le site Internet al-Manar, affilié au Hezbollah, a déclaré que l’armée libanaise avait renforcé ses unités déployées à la frontière avec des véhicules et de l’artillerie supplémentaires, afin « d’empêcher l’armée sioniste de franchir les lignes de démarcation sur la Ligne bleue. L’armée libanaise a rejeté la décision sioniste en l’absence des unités topographiques du Liban, poussant les troupes ennemies à planter des cales à 10 mètres de la Ligne bleue de la ville de Mays Al-Jabal », indique le reportage.

Des dizaines de tunnels du Hezbollah auraient été creusés le long de la frontière de 130 km entre les deux pays, et l’armée israélienne a déclaré que l’opération visant à localiser et à détruire ces tunnels, surnommé « Bouclier du Nord », prendrait des semaines, voire des mois.

Vendredi, les Forces de Tsahal ont tiré des coups de semonce en guise d’avertissement sur trois terroristes du Hezbollah vêtus de vêtements civils, essayant de s’approcher de la zone frontalière où Tsahal procédait à des travaux d’excavation dans un tunnel. Selon les militaires, les trois hommes – qui ont fui au Liban après que les troupes de Tsahal ont ouvert le feu – ont profité du mauvais temps pour voler le matériel de Tsahal déployé pour découvrir les tunnels.

Le Liban a déclaré que les troupes de Tsahal ont ouvert le feu sur une « patrouille de l’armée libanaise près de la ligne bleue dans la région de Kroum al-Sharaqi à l’est du village de Meis al-Jabal, à cause d’un épais brouillard dans la région. »

Plus tard samedi soir, le site NNA Liban a rapporté que 25 hommes des troupes israéliennes avaient franchi la barrière technique séparant Israël du Liban mais pas la Ligne bleue. Les troupes libanaises et les soldats de la paix de la FINUL auraient surveillé la situation du côté libanais.

L’incident de vendredi s’est déroulé dans l’une des nombreuses enclaves situées derrière la barrière de sécurité israélienne avec le Liban, mais toujours à l’intérieur de la Ligne bleue qui marque la ligne de démarcation entre les deux pays.

Ces zones, qui ne sont pas couvertes par la barrière israélienne avec le Liban en raison du terrain accidenté, ont déjà été négligées par Israël, dans le passé, et une embuscade du Hezbollah contre une patrouille de Tsahal dans la région a conduit à la seconde guerre du Liban en 2006. Israël a, depuis, augmenté sa présence dans ces zones, en fortifiant la clôture et en nettoyant les broussailles pour permettre une observation plus claire.

Alors que les forces de défense israéliennes ont déclaré qu’elles ne prévoyaient d’opérer que contre les tunnels d’attaque du Hezbollah du côté israélien de la frontière, le Liban craint qu’Israël ne soit pas tenu par cette limitation et opère également contre les tunnels du sud du Liban.

Malgré les tensions le long de la frontière, le porte-parole de la FINUL, Andrea Tenenti, a déclaré qu’aucune violation de la Ligne bleue n’avait été enregistrée et que la situation restait calme, les casques bleus de l’ONU étant présents sur le terrain pour surveiller la situation et maintenir la stabilité.