Des Commandos d’élite de Tsahal sur la sellette pour avoir laissé des données secrètes au café
La police militaire enquête pour savoir comment des membres de l’unité Shaldag de l’IAF (armée de l’Air) ont laissé leur ordinateur derrière eux lors d’un arrêt aux stands après une mission de combat ; des sources de l’armée disent qu’aucune information classifiée n’a été consultée par du personnel non autorisé

Des soldats de l’une des unités les plus élitistes d’Israël, l’unité de parachutistes Shaldag de l’armée de l’air, ont accidentellement laissé un ordinateur contenant des informations extrêmement sensibles dans un café situé dans une station-service. Si ce n’était la présence d’esprit d’un chauffeur de bus avisé, les données qu’il contenait auraient pu tomber aux mains de l’ennemi, ce qui aurait eu de graves conséquences pour la sécurité nationale d’Israël.

L’incident s’est produit à la fin d’une mission de combat, dont la nature précise ne peut pas être divulguée pour des raisons de sécurité. L’unité impliquée est active sur deux fronts, l’un au nord et l’autre au sud, même en temps de paix. À la fin de la mission, alors qu’ils se dirigeaient vers leur base d’origine à Palmachim, l’unité s’est arrêtée à une station-service pour faire une pause. Le soldat responsable du transport de l’ordinateur l’a apporté avec lui au café le plus proche. Peu de temps après, les soldats sont retournés à leur véhicule, laissant l’ordinateur derrière eux.

Les troupes du Shaldag en action (Photo: Unité du porte-parole de Tsahal)

Les troupes du Shaldag en action (Photo: Unité du porte-parole de Tsahal)

 

Il est difficile de savoir combien de temps l’ordinateur est resté abandonné dans le café-restaurant avant qu’un chauffeur d’autobus ne se soit rendu compte que l’ordinateur contenait des informations classifiées et les a transmises à la police, qui les a rapportées jusqu’à l’unité. En raison de la sensibilité des informations, l’ordinateur a été remis à l’unité de Tsahal chargée de la sécurité des données pour vérifier si le contenu avait été violé. Selon des sources militaires, aucun personnel non autorisé n’a eu accès à l’ordinateur.

Des responsables de Tsahal ont déclaré que si l’ordinateur était tombé entre les mains de l’ennemi, cela aurait porté gravement atteinte à la sécurité nationale d’Israël.

La police militaire a ouvert une enquête sur l’incident et les cinq soldats ont été suspendus de leurs fonctions dans l’unité. L’enquête déterminera si et comment ils sont autorisés à continuer à servir dans l’unité.

Le porte-parole de Tsahal a confirmé l’incident en déclarant qu' »une fois l’enquête terminée, les conclusions seront communiquées au procureur militaire ».

Shaldag – le mot hébreu correspondant au martin-pêcheur – a été créé il y a 43 ans et a depuis perdu neuf de ses soldats au combat. L’unité a mené des centaines d’opérations, ces dernières années dans le but d’intercepter des armes de haute qualité transférées d’Iran au groupe terroriste libanais Hezbollah, ainsi qu’au Hamas dans la bande de Gaza, dans le cadre de ce que l’on appelle communément « la guerre entre les guerres ».

L’unité a joué un rôle déterminant dans le transfert de Juifs éthiopiens en Israël. En 1991, sous le commandement de l’ancien chef d’Etat-Major de Tsahal, Benny Gantz, l’unité a supervisé le pont aérien de 14 000 Juifs d’Addis-Abeba en Israël. Tal Russo, Doron Almog et Gal Hirsch figurent parmi les anciens membres de l’unité.

Opération Salomon en 1991 (Photo: Unité du porte-parole des FDI)

Opération Salomon en 1991 (Photo: Unité du porte-parole de Tsahal)

 

Ces dernières années, il y a eu plusieurs violations d’informations sensibles au sein de Tsahal, bien que l’armée n’ait pas traité les responsables avec un niveau de gravité uniforme.

Par exemple, le major-général Hagai Topolansky, alors commandant de Tsahal, a été contraint de démissionner de son poste lorsqu’on a découvert que son ordinateur contenant des informations classifiées avait été volé à son domicile. De même, un colonel du commandement nord de l’armée israélienne et un commandant en chef de l’armée de l’air ont été licenciés pour avoir perdu des informations classifiées.

En revanche, Gadi Eisenkot, chef d’état-major de l’armée israélienne de l’époque, a décidé de ne réprimander que le colonel Avi Blut, alors chef de la brigade de commandos de l’armée israélienne, lorsque des documents classifiés ont été volés dans sa voiture en juin 2018. On a vertement critiqué Eisenkot pour le manque de sévérité de son approche à l’égard de Blut, qui est aujourd’hui secrétaire militaire du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Yossi Yehoshua | Publié: 03.21.19, 15:44

Adaptation : Marc Brzustowski

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Hervé

Trois ans militaire + 2 ans de territoriale pendant la guerre d’algérie, je n’ai jamais entendu ni vu qu’un soldat se soit fait subtiliser son arme par un FDP fellaga. Chez TSAHAL « la meilleure armée du monde » c’est devenu un classique. De visu il n’est pas difficile de constater un laxisme et un laisser aller des soldats.

Jg

Trop de négligence a tous les niveaux ! Y compris dans les entreprises .