Lors de la dernière ligne droite de campagne, Trump et Biden lancés vers l’inconnu

Rarement une course à l’élection présidentielle américaine a été entravée par autant d’impondérables – au-delà du résultat à attendre. Au cours des 48 dernières heures, les deux prétendants, Donald Trump et Joe Biden, ont ciblé les États où se déroule le champ de bataille. Le candidat démocrate Joe Biden prévoyait de passer les dernières heures de la course en Pennsylvanie, un État mouvant ressorti au cœur de leurs deux campagnes. Trump y a programmé quatre rassemblements lundi, lorsque les deux rivaux devaient être rejoints par leurs colistiers et leurs conjointes.

Trump a remporté l’État, un ancien bastion démocrate, par un cheveu de 0,7%, en 2016. Les 20 votes électoraux de Pennsylvanie, comme les 29 de la Floride, sont cruciaux pour la victoire de l’un ou l’autre des candidats. Donald Trump, dont l’énergie illimitée est un outil clé de la campagne, prévoit d’organiser cinq autres rassemblements dans cinq États performants et changeants, dans une ultime tentative d’orienter la balance en sa faveur et de réduire l’avance constante de Biden dans les sondages.

Aucun des candidats ne peut mesurer l’apport de 10 millions d’électeurs qui sont restés chez eux en 2016 et sont motivés à voter en 2020. Ce ne sont pas seulement les nouveaux électeurs de 18 ans, mais des groupes beaucoup plus importants. Cette tendance ajoute un autre facteur inconnu à la couleur des bulletins de vote – pas seulement en Pennsylvanie, mais dans 14 autres États où se déroule le champ de bataille, où ils représentent un quart des voix.

Certains analystes appellent ce groupe largement non acquis à l’un ou l’autre «l’arme secrète de Trump»; d’autres prédisent un bonus pour Biden.

Ensuite, il y a le vote anticipé et imprévu. Dimanche 1er novembre, plus de 92 millions d’Américains avaient déjà voté, que ce soit en personne ou par courrier, en veillant à éviter les ioloirs bondés au milieu de la pandémie de covid. Cela laisse présager le taux de participation le plus élevé à une élection présidentielle depuis un siècle.

Qui va en profiter? Trump ou Biden?

Alors que le jour du vote a une date fixe, la publication des résultats n’en a pas. Des centaines de millions de bulletins de vote doivent être comptés à travers le pays, des poursuites judiciaires contestant certains résultats sont traitées et d’autres problèmes surmontés. Un laps de temps difficile à déterminer nous attend jusqu’à ce que l’un des prétendants avance avec le soutien du nombre magique de 270 membres du Collège des Grands Electeurs. C’est ce chiffre plutôt que la taille du vote qui détermine quel candidat a remporté la course à la Maison Blanche.

La campagne se déroule de façon unique pendant une pandémie. Son effet sur le résultat est difficile à évaluer. Le Dr Anthony Fauci, le plus grand expert américain des maladies infectieuses et membre du groupe de travail sur le coronavirus de la Maison Blanche, a déclaré sans ambages que les États-Unis « ne pourraient pas être plus mal positionnés » pour faire face à la pandémie pendant les mois d’hiver.

Il a contredit Trump, qui persiste à présenter les États-Unis comme «prenant un virage décisif» à l’égard de la pandémie de coronavirus, tout en accusant les démocrates d’exagérer la menace. Le président a organisé un grand rassemblement bondé l’un après l’autre, ne portant manifestement pas de masque au mépris des règles de santé. Les rassemblements de Biden, en revanche, sont des événements socialement distancés. Ils sont forcément plus petits et beaucoup moins retentissants.

La façon dont ce comportement très contrasté se joue auprès de l’électeur est encore un nouvel impondérable. Le climat d’incertitude politique et une lutte très partisane ont conduit à la fermeture spontanée des magasins de rue par crainte de violences aléatoires. Un long retard dans la publication des résultats des élections peut générer des flambées de troubles, surtout si les résultats sont serrés.

In final campaign spurt, Trump and Biden chase the unknown

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