Trêve avortée : roquettes sur le Golan, le Pentagone fait fi d’Obama

Le Pentagone et l’Armée américaine ne suivent plus les ordres de leur Commandant-en-chef Barack Obama dans l’exécution de l’accord de coopération militaire en Syrie conclu entre le Secrétaire d’Etat John Kerry et le Ministre des affaires étrangères russes Sergueï Lavrov à Genève le 12 septembre.
Cinq jours après l’entrée en vigueur de la trêve signée, lundi dernier, les combats continuent à faire rage samedi 17 septembre. Debkafile est la seule publication occidentale à avoir préub cette éventualité dans un article publié le 18 juillet. Il était déjà évident que tout accord de coopération militaire entre les deux grandes puissances dépendrait complètement de l’exposition à la Russie des méthodes de recueil des renseignements utilisées par les Américains -et pas seulement en Syrie, mais également un peu partout dans le monde.
Comme nos sources militaires l’avaient prévu, ce nouvel accord de partage de renseignements devraient nécessairement s’étendre aux forces aériennes syriennes.
En préparation de l’accord, Moscou avait déployé son porte-avions l’Amiral Kutzenov, en toute hâte dans les eaux syriennes, pour s’assurer que le Centre de Mise en Oeuvre Conjointe proposé par l’accord Kerry-Lavrov de partage des renseignements puisse aussi s’appliquer aux avions de combat et aux missiles de croisière présents sur les ponts du porte-avion  et de son escrote des croiseurs lanceurs de missiles. 
Cet accord était perçu par Moscou comme une bonne opportunité pour étudier les méthodes et tactiques de combat mises en pratique par la Navy et les Forces Aériennes américaines en conditions réelles sur le champ de bataille.
Mais, en définitive,tout cela s’est avéré très éloigné des intentions des responsables américains de la sécurité et des renseignements,à une période d’adversité qui va en se creusant entre Washington et Moscou.
Les remarques du porte-parole du Département d’Etat Mark Toner, le jeudi 5 septembre, faisaient déjà allusion à ces perceptions conflictuelles :  » Je ne pense pas que quiconque au sein du gouvernement américain prenne pour argent comptant l’engagement de la Russie -et encore certainement pas celui du régime syrien – envers cet accord. Il poursuivait : « Ce qui importe vraiment ici, c’est que le Président des Etats-Unis soutienne cet accord et que notre système de gouvernement travaille d’une telle façon que tout le monde suive ce que dit le Président ». 
En va t-il réellement ainsi?
Le fait même que le porte-parole de Kerry trouve nécessaire d’insister sur ce que « tout le monde suive ce que dit le Président », indiquait déjà fortement que, précisément, tout le monde à Washington, n’obéissait pas à tout ce que dit le Président.
Une telle désobéissance  est presque inaudible et elle ne sera jamais dmise publiquement. Dans ce cas, on la garde prudemment sous le boisseau.
Le Secrétaire à la Défense, Ashton Carter et le Président des chefs d’Etat-Major américains, Joseph F. Dunford ne l’admettront jamais dans aucun compte-rendu, que dans l’exécution de la collaboration militaire avec la Russie dans le conflit syrien, ils n’appliquent pas précisément les directives du Président.  
SyrianCeaseFire[1]
Mais les sources à Washington révèlent que le Secrétaire à la Défense, Ashton Carter maintient qu’il ne peut pas agir contre une loi mise en oeuvre par le Congrès. Il faisait référence à la loi qui interdit toutes relations d’armée à armée avec la Russie, comme conséquence de l’annexion de la région de Crimée par Moscou sur le dos de l’Ukraine.
Selon les sources militaires de Debkafile, ils ne font simplement que traîner les pieds, en ce qui concerne les opérations sur le terrain. Cela ne fait que pousser Vladimir Poutine et ses généraux à des accès de colère.
Vendredi 16 septembre, Lavrov a accusé les Etats-Unis  » de manquer à leur promesse de séparer les groupes rebelles modérés en Syrie des terroristes », en ajoutant : « Les progrès des Etats-Unis dans la délivrance de leur promesse son trop lents ».
Samedi, Poutine en personne a éclaté de colère en hurlant que les rebelles « profitent du cessez-le-feu pour se regrouper ». Il a accusé ces « rebelles » de l’échec de l’entrée en vigueur de la trêve au bout de cinq jours.
Nos sources des renseignements militaires perçoivent une connexion entre ces éclats de colère de Poutine et les tensions croissantes à la frontière syro-israélienne, dans le cours de la semaine dernière, qui vient d’atteindre son paroxysme par l’envoi de deux roquettes syriennes qui ont été tirées samedi au-dessus du Golan et abattues par les batteries israéliennes de défense anti-missiles Dôme de Fer.
Depuis quelques temps, les Russes et les Syriens n’ont pas caché leurs objections quant à la politique d’Israël consistant à soutenir un assortiment hétéroclite de groupes rebelles syriens dans le sud de la Syrie près de ses frontières. Parmi ces groupes tolérés on trouve la présence du bras armé d’Al Qaïda en Syrie, le Jabhat Al-Nusra, qui s’est renommé le Jahat Fath Al-Sham. 
Quoi que puissent accepter ou rejeter Assad, l’Iran ou le Hezbollah, le Président Poutine refuse catégoriquement de tolérer u’Israël permette au Front Al Nusra, même rebaptisé, de contrôler des secteurs de sa frontière.
Par conséquent, les missiles et roquettes, apparemment « perdus » à travers la frontière et débordant sur le Golan pourraient très bien se multiplier dans les jours à venir.
Il y a encore une autre complication qui a pointé son nez au cours du week-end, quand les milices rebelles soutenues par les Américains, l’Armée Syrienne dite Libre, ont évacué leur fureur contre la trêve Kerry-Lavrov en chassant les troupes des Forces Spéciales américaines venues les aider dans la bataille d’Al-Raï, en les traitant « d’infidèles », de « chiens » et de porcs »et en hurlant « Allah W’Akbar » avec autant de virulence que les djihadistes de Daesh.
Les Etats-Unis ont accusé le dirigeant russe d’avoir échoué à contraindre Bashar al Assad à retenir ses bombardements et à laisser l’approvisionnement d’urgence atteindre la population encerclée d’Alep, en sapant ainsi les conditions de l’accord de cessez-le-feu.
Mais il devient évident que ce bras-de-fer brutal en Syrie se poursuivra aussi longtemps que Poutine ne sera pas satisfait de la coopération des Etats-Unis avec les forces russes e Syrie et dans la région de la Méditerranée dans tous les domaines.
Avant qu’il ne décide de pencher lourdement sur Assad pour qu’il cesse les hostilités, il voudra voir la Maison Blanche tordre le bras du Pentagone et des forces américaines pour qu’elles coopèrent dans les sphères les plus sensibles.
DEBKAfile Analyse Exclusive  17 Septembre 2016, 9:29 PM (IDT)
Adaptation : Marc Brzustowski

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jcg

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