Tetsavé: les vêtements sacerdotaux des Prêtres
Les atours du Cohen Gadol (le Grand Prêtre) sont les suivants :
Les Mikhnassayim ou caleçon long en lin fin et blanc allant de la taille aux genoux de manière à couvrir les parties inférieures du corps humain.
La Koutoneth ou chemise elle aussi confectionnée dans un tissu fin de lin fin. Cette chemise ou tunique couvre le corps depuis le cou et jusqu’aux pieds et avec des manches jusqu’aux poignets. La koutonet du Cohen Gadol était bridée et/ou ornée alors que celle des autres cohanim était toute simple.
La Avneth ou ceinture, est faite en pur lin brodé de motifs bleus, écarlates et pourpres.
Et pour finir, la Mitsnéfeth ou turban est confectionné dans un tissu de lin fin. Le turban du Cohen Gadol était fait d’une bande de lin plus large que celle dont on se servait pour le turban du Cohen Gadol. Le sommet du turban du grand prêtre était plat alors que pour les autres cohanim le turban se terminait par une sorte de cône ou proéminence appelée « migbaâth ».
Par-dessus la koutoneth, le cohen gadol portait une sorte de cape appelée méîl (en hébreu moderne: manteau) confectionnée en un tissu teint de pourpre (rouge violacé). L’ourlet de cette cape comportait des ornements consistant en des clochettes d’or, de glands en lin et de grenades en laine le tout en bleu, pourpre et écarlate.
Sur la poitrine du Cohen gadol, était attaché une sorte de gilet ou Ephod très richement orné de broderies et retenu sur les épaules par des pierres d’onyx taillées en carré. Sur chacune de ces deux pierres, les noms de six tribus étaient gravés.
Sur cet éphod était fixée une plaquette carrée sur laquelle étaient enchâssées douze pierres précieuses correspondant aux douze tribus. Ces pierres correspondaient aussi à certaines lettres de l’alphabet et qui constituaient en quelque sorte aux Ourim VeToumim qui permettaient au Cohen de déchiffrer les messages divins.
Puis, sur le turban était fixée une plaque en or (Tsits ou Nezer) sur laquelle avaient été gravés les deux mots « kodesh leHaShem » ou « consacré à l’Eternel ».
Tous les jours, le Cohen gadol portera des « vêtements d’or » alors que pour Yom Kippour il ne portera que des vêtements blancs et, il ne portera que les quatre premiers vêtements pour entrer dans le Saint des Saints……….
LES TÂCHES DU COHEN :
En dehors des sacrifices, de la présentation de l’encens, et d’autres diverses tâches pour le quotidien ou lors des fêtes et célébrations, les Cohanim avaient pour mission de bénir le peuple. Quant aux Léviim qui sont de la même tribu que les cohanim, ils avaient pour mission de laver les mains et les pieds du cohen avant chaque acte. Ils jouaient aussi d’instruments de musique dans le Temple lors des « offices » et ce sont eux qui ouvraient et fermaient les portes du Temple.
Le cohen procédait également au rachat des premiers-nés mâles.
Il existe deux sortes de cohanim : le cohen gadol qui est un homme qui se détache des autres par sa sanctification et le cohen ‘hédioth qui est un homme dont la fonction est moins sainte que celle du cohen gadol. Le cohen gadol est astreint à porter les 8 vêtements détaillés ci-dessous alors que le cohen ‘hédioth ne porte que les quatre premiers.
LE RACHAT DU PREMIER-NE
Racheter le fils premier né d’une femme juive est une mitsva de la Torah. Le verset qui en parle se trouve dans l’Exode au chapitre XIII, verset 2 :
קַדֶּשׁ-לִי כָל-בְּכוֹר פֶּטֶר כָּל-רֶחֶם, בִּבְנֵי יִשְׂרָאֵל–בָּאָדָם, וּבַבְּהֵמָה: לִי, הוּא
Consacre-moi tout premier-né, toutes prémices des entrailles parmi les enfants d’Israël, soit homme, soit animal : c’est mon bien.
Il s’agit d’enfants de sexe masculin premier né de leur mère qui sont consacrés à HaShem. Quelle est la raison de cette mitsva ?
Avant la sortie d’Egypte, HaShem avait décrété que les prêtres qui seraient les officiers du culte à HaShem seraient des premiers nés des familles juives sans doute parce qu’ils représentent les prémices de l’amour des couples qui se sont unis, ou peut-être parce qu’ils sont l’objet de la fierté des parents et d’un surplus d’amour. Mais, lorsque survint cette tragédie du veau d’or, et lorsque Moshé, horrifié, vit le spectacle affligeant du peuple s’adonnant à des passions idolâtres, le grand prophète s’exclama : Que ceux qui sont pour l’Eternel me rejoignent1 ! La tribu de Lévi tout entière se plaça aux côtés de Moïse et, c’est ainsi qu’HaShem décida que c’est à cette tribu qu’échoirait le travail sacerdotal en plaçant au sommet Aharon et tous ses descendants.
Depuis, les Cohanim (Cohen signifie prêtre et Lévy celui qui accompagne le Cohen ou qui le seconde dans certaines tâches) sont ceux qui sont en charge du culte au Temple. Et c’est parce que les descendants d’Aharon sont les prêtres en fonction ou en puissance2, que l’ensemble des Enfants d’Israël doivent racheter leur premier né d’un Cohen contre la valeur de 5 pièces d’argent3.
Le texte de la Torah nous demande de nous rappeler de la sortie d’Egypte à propos de nombreux évènements mais, pourquoi à ce sujet également ? Les Sages expliquent que c’est à cause de la dixième plaie qui fut affligée à l’Egypte et aux Egyptiens ainsi qu’à leurs bêtes où tous les premiers nés trouvèrent la mort et que seuls les premiers nés juifs furent épargnés grâce au sang de l’agneau pascal avec lequel les Bené Israël peignirent les chambranles de leurs maisons.
Au 31ème jour suivant la naissance, le premier né est racheté à un Cohen. Qui en est exempt ? Un Cohen ou un Lévy ou un couple dont l’épouse est issue d’une famille de Cohen ou de Lévy. La naissance devra avoir été faite naturellement (sans césarienne par exemple), l’accouchée devra certifier qu’elle n’a pas eu d’autres enfants avant celui-ci, et qu’elle n’a pas eu de fausse couche ou d’avortement.
Dans le cas de remariage, un père peut avoir à faire plusieurs rachats de premiers nés.
Si, pour une quelconque raison, un pidyone (rachat) n’a pas été fait en temps voulu et que la personne s’en aperçoit à l’âge adulte, cet homme devra se rendre le plus tôt possible chez un Cohen et se racheter lui-même suivant les indications qu’on lui communiquera.
Quels sont les « secrets » contenus dans cette mitsva ?
Le mot « kéli », en hébreu, qui désigne un instrument s’inscrit avec les trois lettres kaf-lamed-youd, initiales des trois « castes » juives : Cohen, Lévy et Israël. Ce mot kéli ou instrument fait référence au fait que les 12 tribus sont issues de 4 mères4.
Sur le plan ésotérique la droite représente les Cohanim, la gauche, les Lévyim et la ligne médiane pour Israël.
En nous reportant au schéma de l’arbre de vie ou arbre séphirotique, ci-dessous, nous pourrons ce qui a été assigné aux Cohanim, aux Léviim et à tout l’ensemble du peuple d’Israël.
L’axe formé par les trois sphères de droite : Hokhma, Hessed et Netsah représente les Cohanim. Celui de gauche formé des sphères Bina, Guevoura et Hod est celui des Lévyim alors que l’axe central est celui du peuple d’Israël : Keter ou Daât, Tif’éreth, Yessod et Malkhouth.
Dans la Guemara Baba Bathra (25b) deux grands Sages donnent leur avis : R’ Yéhouda et R’ Yéhoshouâ ben Lévy. Le premier affirme : que celui qui veut acquérir de la sagesse devra prier vers le sud et celui qui veut s’enrichir devra se diriger vers le nord. Le second de ces deux maîtres du Talmud pense que dans un cas comme dans l’autre, la personne devra se tourner vers le sud car tout en acquérant d’avantage d’intelligence, il pourra s’enrichir ainsi que l’a exprimé le roi Salomon dans ses Proverbes (la longévité est à droite et la richesse et les honneurs à gauche).
La droite représente la Hokhma et le Hessed et la genèse de chaque chose c’est pour cela que le Cohen présente les bikourim (prémices) et c’est à un Cohen qu’on rachète un premier né.
De par le fait qu’il est premier né, jusqu’à son rachat, le bébé « appartient » à la ligne de droite des Cohanim, il profitera pendant le temps de sa naissance au rachat des « émanations » spirituelles des sphères de la ligne de droite (hokhma, hessed et netsah5). C’est-à-dire, en d’autres termes, que les Cohanim reçoivent l’intelligence des sphères supérieures pour enseigner, aux Bené Israël, les lois que renferme la Torah pour l’éternité, par mansuétude.
Après que le rachat ait été fait et que le premier né ne se situe plus à droite, dans le monde des cohanim, il rejoint le monde central des bené Israël, au centre de l’arbre de vie.
Caroline Elishéva REBOUH
1 מי לה’ אלי Exode XXXII, 26. Ce verset servit ensuite de slogan électoral au Rav Ovadia Yossef (zatsal) lorsqu’il fonda son parti politique Shass.
2 Lorsque le Troisième Temple réapparaîtra.
3 Cinq sicles d’argent.
4 Commentaire qui se rattache aux 4 mères (les noms ne sont pas dans l’ordre) Bil’ha Rahel Zilpa et Léa dont les initiales forment le mot « BaRZeL » ou creuset dans laquelle on forge une pièce et, où, dans le cas présent, a été forgé le peuple d’Israël avec ses douze tribus. Ajoutons que le mot creuset en français est un mot traduit par מצרף (mats’ref) ou objet dans lequel on façonne un bijou ou un joyau….
5 Les « émanations » spirituelles se font verticalement : la hokhma influe sur le hessed lequel influe sur le netsah.
![]() |
![]() |