Jalili en Syrie et Salehi en Turquie ; au moins 140 morts hier dont 16, majoritairement alaouites et chrétiens, tués chez eux.

Le président syrien Bachar el-Assad a reçu hier Saïd Jalili, émissaire du guide suprême iranien Ali Khameneï qu’il a assuré de sa détermination à « purger » le pays des « terroristes ».

À l’occasion de cette rencontre, la télévision syrienne a diffusé des images de M. Assad qui n’était pas apparu en public depuis le 22 juillet.Le président syrien Bachar el-Assad a reçu hier Saïd Jalili, émissaire du guide suprême iranien Ali Khameneï qu’il a assuré de sa détermination à « purger » le pays des « terroristes ».

À l’occasion de cette rencontre, la télévision syrienne a diffusé des images de M. Assad qui n’était pas apparu en public depuis le 22 juillet.

M. Jalili, secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale iranienne, a affirmé que Téhéran « ne permettra jamais la destruction de l’axe de la résistance dont la Syrie est un pilier essentiel », jugeant que « la situation en Syrie n’est pas une crise interne mais un conflit opposant dans cette région » cet axe à Israël et aux États-Unis.

« Le peuple syrien et son gouvernement sont déterminés à purger le pays des terroristes et à combattre le terrorisme sans répit », lui a répondu M. Assad, ajoutant que le pays « est en mesure de faire échec aux plans extérieurs qui visent cet axe et la place que la Syrie y tient ».

Évoquant par ailleurs les 48 Iraniens enlevés samedi dans la province de Damas, M. Jalili a assuré que « l’Iran utilise tous les moyens pour obtenir la libération immédiate de pèlerins innocents enlevés ». Téhéran assure que les captifs sont des pèlerins, tandis que la « brigade al-Baraa », qui a revendiqué le rapt, répète qu’ils appartiennent aux gardiens de la révolution, corps d’élite du régime islamique.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, était arrivé hier à Ankara pour évoquer cette question.

« Dans la mesure où l’Armée syrienne libre (ASL) qui prétend avoir enlevé les pèlerins est soutenue par la Turquie, la visite du ministre vise à rappeler au gouvernement turc ses responsabilités dans cette affaire », a expliqué
M. Salehi, ajoutant avant une rencontre avec son homologue turc Ahmet Davutoglu que « la Turquie a des liens avec l’opposition en Syrie et nous pensons donc qu’elle peut jouer un rôle majeur dans la libération de nos pèlerins ».


Le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, avec son homologue turc Ahmet Davutoglu. Adem Altan/ AFP

Plus tôt dans la journée, Ankara avait répliqué aux remarques iraniennes suggérant que la Turquie serait bientôt touchée par le conflit.

« Nous condamnons fermement ces accusations sans fondement et les menaces tout à fait inappropriées contre notre pays proférées par plusieurs responsables iraniens, y compris celles du chef de l’état-major iranien Hassan Firouzadabi », a ainsi déclaré le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.

L’Iran a par ailleurs affirmé que Washington était également responsable de la vie des otages compte tenu « du soutien flagrant des États-Unis aux terroristes ».

Les États-Unis ont répondu ne pas savoir où se trouvaient les otages.

Dans ce contexte tendu, un nouveau général syrien, accompagné de 12 officiers, a fait défection et est arrivé en Turquie, a annoncé l’agence Anatolie.

« Planifier »

Parallèlement, la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton a déclaré hier qu’il ne fallait pas laisser le conflit dégénérer en une « guerre religieuse.

Ceux qui tentent d’exploiter la situation en envoyant des combattants terroristes ou mandataires doivent comprendre que ce ne sera pas toléré, avant tout et surtout par le peuple syrien », a-t-elle ajouté lors d’une conférence de presse à Pretoria, la capitale sud-africaine.

La chef de la diplomatie américaine a également salué la défection du Premier ministre syrien Riad Hijab.

« Nous pouvons commencer à évoquer et planifier ce qui suivra, les lendemains de la chute du régime.

Je ne peux pas donner une date précise, je ne peux pas la prédire, mais je sais que cela va arriver.

Nous devons trouver le moyen de précipiter le jour où le bain de sang s’arrêtera et la transition politique commencera. (…) Nous devons nous assurer que les institutions d’État restent intactes. »

L’ancien président français Nicolas Sarkozy s’est de son côté entretenu longuement par téléphone avec le président du Conseil national syrien, Abdel Basset Sayda, ont indiqué les deux responsables dans un communiqué conjoint.

MM. Sarkozy et Sayda « ont constaté la complète convergence de leurs analyses sur la gravité de la crise syrienne et sur la nécessité d’une action rapide de la communauté internationale pour éviter des massacres », convenant qu’il y a de grandes similitudes avec la « crise libyenne ».
Signalons que Kofi Annan n’enverra pas de représentant à une réunion pour la résolution du conflit syrien qui aura lieu en Iran demain, a fait par ailleurs savoir l’ONU.

Hélicoptères déchaînés

Au lendemain de la mort de 265 personnes à travers le pays, un des bilans les plus élevés depuis le début de la contestation il y a plus de 16 mois, l’armée a poursuivi ses bombardements intensifs sur Alep.

Au moins 140 personnes ont péri hier à travers le pays, selon la chaîne de télévision «al-Arabiya».

Le centre d’Alep était le théâtre de violents combats entre les rebelles et l’armée qui bombardait l’est de la ville, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

L’ASL a attaqué un bâtiment où étaient retranchés 300 à 400 membres de l’armée régulière, des forces de sécurité et des miliciens prorégime, mais a dû battre en retraite face à l’intervention d’hélicoptères, a rapporté l’OSDH.

Selon son chef, Rami Abdel Rahmane, hélicoptères et artillerie bombardent avec une violence extrême les quartiers rebelles de Salaheddine et Soukkari ainsi que Sakhour et Chaar, ce qui « semble préparer une offensive terrestre ».

L’armée, qui a achevé dimanche l’envoi d’importants renforts à Alep, théâtre d’affrontements depuis le 20 juillet, est prête pour la bataille « décisive », selon une source de sécurité.

D’après un responsable de la sécurité, au moins 20 000 militaires s’y trouvent et les rebelles comptent pour leur part entre 6 000 et 8 000 hommes, selon le journal «al-Watan», proche du pouvoir.

Ailleurs dans le pays, les forces rebelles syriennes ont perdu quatre combattants et tué six soldats en attaquant un champ pétrolifère dans la province orientale de Deir ez-Zor.

Près de Homs, des activistes antigouvernementaux armés ont par ailleurs tué 16 Syriens, en majorité alaouites et chrétiens, qui se trouvaient dans une résidence réservée aux familles des employés d’une compagnie d’électricité.

« Des employés syriens, iraniens, japonais et d’autres nationalités habitent dans cette résidence mais les victimes sont toutes syriennes », dont le directeur de la compagnie, a précisé l’OSDH.

Et à Damas, un cinéaste alaouite, Bassam Mohieddine, a été tué dimanche à proximité de son domicile, a annoncé hier l’Institut cinématographique général de Syrie, accusant des « mains traîtresses » sans plus de précision.

Un général russe tué

Par ailleurs, «al-Arabiya» a montré le cadavre d’un général russe qui a été tué en Syrie, probablement au moment de l’assassinat du ministre syrien de la Défense.

Face à la gravité de la situation, une équipe française de reconnaissance et d’évaluation des besoins des victimes des combats et des réfugiés est arrivée hier en Jordanie et les premiers blessés pourront être soignés en fin de semaine, a annoncé le ministre de la Défense.

OLJ Article original

TAGS : Téheran Damas Ankara Salehi Jalili Davutoglu Assad ALS FSA

Syrie Homs Alep OSDH Géopolitique Sarkozy

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Armand Maruani

 » Téhéran palabre entre Damas et Ankara  »

Un crocodile , un caïman et un alligator .