Téhéran a produit 120 kilos d’uranium enrichi à 20 %, annonce l’Organisation iranienne de l’énergie atomique

Le chef de l’Organisation de l’énergie atomique d’Iran a justifié cette production par l’absence de don de ce combustible par les Occidentaux.

Téhéran a franchi un nouveau seuil en augmentant à plus de 120 kilos son stock d’uranium enrichi à 20 %, a annoncé, samedi 9 octobre au soir, Mohammad Eslami, le chef de l’Organisation de l’énergie atomique d’Iran.

« Nous avons dépassé les 120 kilos. Nous avons plus que ce chiffre. Notre peuple sait bien qu’ils [les Occidentaux] étaient censés nous donner le combustible enrichi à 20 % pour utiliser dans le réacteur de Téhéran, mais ils ne l’ont pas fait, a déclaré Mohammad Eslami à la télévision d’Etat. Si nos collègues ne le produisaient pas, nous aurions naturellement des problèmes avec le manque de combustible pour ce réacteur. »

Iran: Téhéran a produit 120 kg d'uranium enrichi à 20%

Selon les estimations de fin août, Téhéran avait porté à 84,3 kilos son stock d’uranium enrichi à 20 %, un niveau qui permet en théorie de produire des isotopes médicaux, utilisés notamment dans le diagnostic de certains cancers. Puis en avril, la République islamique d’Iran a franchi le seuil inédit de 60 % et en a produit depuis 10 kilos, se rapprochant des 90 % nécessaires à la confection d’une bombe.

Mentionnant le « breakout time », c’est-à-dire le temps qu’il faudrait en théorie à l’Iran pour obtenir le matériau destiné à une bombe nucléaire, un haut responsable de l’administration américaine avait estimé, lundi, qu’il était « passé de douze mois à quelques mois », ce qui est « inquiétant ».

Des sanctions imposées

Conclu en 2015 entre l’Iran d’une part, et les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Chine, la Russie, la France et l’Allemagne d’autre part, l’accord sur le nucléaire iranien (JCPoA) offrait à Téhéran la levée d’une partie des sanctions internationales en échange d’une réduction drastique de son programme nucléaire, placé sous le strict contrôle des Nations unies.

Mais après le retrait unilatéral des Américains de l’accord, en 2018, sous la présidence de Donald Trump, Téhéran a progressivement abandonné ses engagements. Les Etats-Unis ont en retour imposé des sanctions.

Washington dit vouloir « revenir assez rapidement » à la table des négociations avec l’Iran pour relancer l’accord sur le nucléaire, a fait savoir il y a quelques jours un haut responsable de l’administration Biden. Téhéran va dans le même sens, envisageant une reprise avant début novembre des négociations avec les grandes puissances en vue d’une relance de l’accord sur le nucléaire, suspendues depuis juin.

LeMonde avec AFP

Téhéran a franchi un nouveau seuil en augmentant à plus de 120 kg son stock d’uranium enrichi à 20%. — IRANIAN PRESIDENCY / AFP

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