Syrie : la France recadre la Turquie sur la “tentation” anti-kurde
Paris invite Ankara à la mesure dans son intervention militaire chez son voisin. La Turquie veut affaiblir Daech, mais aussi contrer la progression kurde.

Les opérations militaires lancées par la Turquie en Syrie cette semaine ont un double enjeu assumé. Ankara a décidé d’intervenir sur le terrain pour frapper plus efficacement le groupe État islamique, mais s’inquiète aussi des succès des milices kurdes, ennemis jurés du pouvoir en place, qui pourraient essayer de créer un Kurdistan autonome à la frontière. La France a demandé à la Turquie de ne pas confondre les objectifs prioritaires ce samedi. « C’est une bonne chose que la Turquie s’implique franchement dans la lutte contre Daech [acronyme arabe de l’EI, NDLR], qui la frappe durement », a déclaré Jean-Marc Ayrault dans une interview au quotidien Le Monde. « Il est aussi légitime que la Turquie assure la sécurité de sa frontière. Mais attention à l’engrenage de la violence et à une éventuelle tentation de vouloir traiter en Syrie une partie de la question kurde », a-t-il averti.
L’armée turque a lancé mercredi l’opération « Bouclier de l’Euphrate » sur le territoire syrien visant à la fois à chasser l’EI de la zone et à contrer l’avancée des milices kurdes désireuses, selon elle, de former un corridor le long de la frontière. Ankara considère les forces kurdes en Syrie comme une émanation du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), organisation « terroriste » en Turquie.
Des forces kurdes efficaces
Selon des experts, l’intervention de la Turquie en Syrie vise à éviter la création d’un « Kurdistan autonome syrien ». « Nous condamnons le PKK et les attentats qu’il commet en Turquie », a déclaré Jean-Marc Ayrault. Mais « en Syrie, des forces militaires kurdes combattent Daech efficacement », a-t-il souligné. Les forces kurdes en Syrie sont soutenues par les pays occidentaux, États-Unis en tête, qui les considèrent comme les meilleurs combattants contre les djihadistes.
Jean-Marc Ayrault a par ailleurs exhorté Moscou à condamner le régime de Damas à l’ONU et à « arrêter de bombarder » en Syrie pour soutenir les forces du régime. Une enquête de l’ONU a conclu cette semaine que le régime était responsable de deux attaques à l’arme chimique en 2014 et 2015, et les Occidentaux souhaitent une résolution du Conseil de sécurité pour sanctionner les responsables. L’EI a également été mis en cause pour une attaque dans ce rapport.
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La France recadre la Turquie ..
A mourrir de rire tant ce titre est drôle.
Qui pourrait croire un seul instant que Herr Dogan va chasser les djihadistes de l’EI ou d’Al Nusra ?