Il y a un peu plus de 50 ans, Star Trek et Mr. Spock ont bien failli ne jamais voir le jour. Le pilote de la série de Gene Roddenberry ne plaît en effet pas à NBC. La chaîne lui demande notamment davantage d’action et de se «débarrasser du mec avec les oreilles». Mais le créateur s’entête et le personnage mi-humain, mi-vulcain incarné par Leonard Nimoy, décédé vendredi, deviendra le plus populaire chez les «Trekkies».

Il y a d’abord son apparence physique, facile à imiter par tous les cosplayers du Comic-Con, avec ses oreilles pointues, sa coupe au bol et ses sourcils droits. Selon sa biographie, c’est Nimoy qui pousse pour faire de Spock un personnage pacifiste et qui invente le salut vulcain, les doigts écartés, en s’inspirant de sa culture juive*. Les scénaristes y ajoutent la célèbre tirade «Live long and prosper», «vie et prospérité», en VF.

«Le geek ultime»

Mais au sein d’un équipage cosmopolite construit comme les Nations Unies de l’espace, c’est surtout sa personnalité qui séduit. Le capitaine Kirk, héros tête brûlée typique, est le yang, Mr. Spock, le yin. «C’est le geek ultime. Il utilise son savoir et la raison pour résoudre des problèmes au lieu de la force physique», analyse pour 20 Minutes Jonathan London, fondateur du site Geekscape.

Si les vulcains sont passés maîtres dans le contrôle de leurs émotions, «cela ne signifie pas pour autant qu’il est froid et insensible», estime London. «En s’appuyant sur la logique, il s’établit dans le paysage de la science-fiction comme un personnage bourré de compassion et de tolérance.»

«Je ne suis pas Spock»

L’annulation de la série après seulement trois saisons, en 1969, en raison de mauvaises audiences, n’est pas loin d’être fatal à la franchise. Nimoy décroche aussitôt un rôle dans la série Mission Impossible mais sa carrière ne décolle pas, son visage restant à jamais associé à celui du héros vulcain. Excédé, il baptise ses mémoires de 1975 Je ne suis pas Spock.

Le succès des rediffusions, couplé à celui de Star Wars, en 1977, ressuscite Star Trek, cette fois au cinéma. Nimoy rempile pour deux films. Mais à cause de tensions avec la production sur des royalties, il exige, dans son contrat, d’être tué dans le second volet, La colère de Khan, raconte l’acteur George Takei. Paramount convainc alors Nimoy de revenir en lui offrant la réalisation du troisième volet, et les scénaristes le ressuscitent par un tour de passe-passe.

«Je suis Spock»

Nimoy finit par faire la paix avec le personnage et tourne au total dans six films Star Trek. En 1995, il publie ses nouveaux mémoires, qui s’appellent cette fois «Je suis Spock». Il se rend régulièrement à des conventions de fans et apparaît notamment dans Les Simpsons. et dans Futurama. Spock, lui, fait une apparition remarquée dans The Big Bang Theory.

Vendredi, la Nasa lui a rendu hommage, soulignant que la série et son personnage avaient inspiré de nombreuses vocations. Son rôle a été repris au cinéma avec succès par l’acteur Zachary Quinto dans le reboot de J.J Abrams. Leonard Nimoy y a fait deux courtes apparitions pour passer le relais. Live long and prosper, Mr. Spock.

20MINUTES

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L’ultime hommage de la NASA à « Spock » : le « signe » des Cohanim au-dessus de la Terre !

 

NASA

La NASA a rendu samedi un ultime et symbolique hommage au « Capitaine Spock », alias Leonard Nimoy, décédé vendredi à l’âge de 83 ans, d’une longue maladie pulmonaire.

L’astronaute américain Terry Virts a réalisé à bord de la Station spatiale internationale, au-dessus de Boston, où est né Leonard Nimoy, le fameux « signe » des Cohanim, utilisé par l’acteur dans Star Trek.

Leonard Nimoy est issu d’une famille juive orthodoxe originaire de la ville russe de Iziaslav (aujourd’hui située en Ukraine) et a baigné durant toute son enfance et adolescence dans le quartier juif de West Side à Boston.

Très impressionné durant sa jeunesse par le signe des doigts de la prière des Cohanim, Nimoy a transposé dans Star Trek cette symbolique gestuelle qui adopte la forme de la lettre hébraïque Shin, en signe de ralliement avec ses coreligionnaires vulcains.

« Cela vient de mes racines juives. C’est un geste utilisé lors des bénédictions, dans les synagogues », avait expliqué l’acteur lors d’une interview. « Les Cohanim font ce geste pour bénir l’assemblée: c’est la forme de la lettre “shin”, dans l’alphabet hébreu. C’est la première lettre du mot “Shaddaï”, qui signifie “le Tout-Puissant” en hébreu. Ils utilisaient donc le symbole du nom du Tout-Puissant pour bénir la congrégation. Je l’ai vu quand j’étais gamin, j’ai appris à le faire et je m’en suis servi dans Star Trek », avait-il ajouté.

Katty Scott – © Le Monde Juif .info | Photo : DR

 

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