NEW YORK (AP) — Le fils du Président du Suriname a bénéficié de la clémence du juge, mardi 10 mars, en n’étant condamné qu’à 16 ans de prison, soit environ la moitié de la peine de 30 requise par le Procureur du gouvernement américain, après ses aveux qu’il avait proposé une base clandestine à l’intérieur de son pays, en Amérique du Sud, pour le lancement des opérations du groupe terroriste libanais Hezbollah.
La Juge de district, Shira Scheindlin a condamné Dino Bouterse, auquel son père avait confié la mission de diriger l’unité antiterroriste du pays, à 16 ans et trois mois de prison, après qu’il ait rédigé une lettre pour insister sur le fait qu’il n’avait pas de penchant terroriste, mais qu’il était essentiellement motivé par la perspective de gagner facilement plusieurs millions de dollars.
Le dossier provenait à la suite d’une information de la DEA, l’office chargé de la répression du trafic de drogue. Au cours de ses aveux de culpabilité, en août 2014, Bouterse a admis avoir fourni un faux passeport à quelqu’un dont il pense qu’il sagissait bien d’un agent du Hezbollah. Cet homme de 42 ans a plaidé coupable aux accusations comprenant la tentative de fournir du matériel de soutien à une organisation terroriste, la conspiration en vue d’importer de la drogue, la violation des lois sur le trafic d’armes. Ces accusations sont assorties d’un mandat d’arrêt d’un minimum de 15 ans de prison.
« Je le regrette vraiment et dont je suis, profondément, profondément, profondément honteux ! », a-t-il écrit. « Mais, une fois encore, j’endosse toute la responsabilité pour mes actions irresponsables et irréfléchies ».
Le père de Bouterse, Desi Bouterse, a dirigé une dictature militaire, au Suriname, dans les années 1980, puis est revenu au pouvoir, en étant élu Président par le parlement du pays, en 2010. Il a été accusé de violations des droits de l’homme, lorsque le pays était sous la loi martiale et a été condamné par contumace aux Pays-Bas, pour trafic de drogue, en 1999.
Desi Bouterse a, d’abord, déclaré être choqué de l’arrestation de son fils, mais a ajouté qu’il était « responsable de ses propres actes ».
Durant le procès, les procureurs ont exigé 30 ans d’enfermement, après la lecture du document d’accusation, qui détaillait un réseau international très élaboré, où Bouterse, né en Hollande, a été enregistré durant des rencontres en Grèce et au Panama, en compagnie de gens se faisant passer pour des agents du Hezbollah et des trafiquants de drogue mexicains.
« Si Bouterse avait réellement pu aller jusqu’au bout de ses objectifs, en matière de trafic de cocaïne et d’appui logistique au Hezbollah, tels qu’il pensait pouvoir les mettre en place, ses actions auraient pu avoir des conséquences catastrophiques aux Etats-Unis », a déclaré le porte-parole du gouvernement. « Il a trahi et abusé de sa positions de pouvoir, en tant que responsable de l’antiterrorisme et de son influence politique au Surinam, afin de réaliser ces buts animés par la haine ».
Dans sa lettre à Scheindlin, Bouterse continue de prétendre qu’il n’a rien à voir avec les terroristes. Bouterse se décrit lui-même comme un « patriote », en disant n’avoir jamais visité les Etats-Unis auparavant, mais avoir appelé son équipe de painball la « Team 6 », en l’honneur des Navy Seals des Forces spéciales américaines qui ont liquidé Ousama Ben Laden.
Adaptation : Marc Brzustowski.
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