Aurore BERGE.

Le gouvernement français relance les Assises contre l’antisémitisme : un appel à l’action

Face à la recrudescence des actes antisémites, le gouvernement français a annoncé jeudi la relance des Assises de lutte contre l’antisémitisme. Cette initiative vise à mobiliser la société et les institutions pour répondre fermement à ce fléau, en mettant l’accent sur l’éducation comme principal levier d’action.

Une mobilisation contre l’indifférence
Lors de l’ouverture de cet événement, la ministre de la Lutte contre les discriminations, Aurore Bergé, a souligné la nécessité d’une réaction collective : « Nous sommes réunis pour mettre fin à un fléau : l’indifférence. Car c’est dans l’indifférence que l’Histoire peut basculer, lorsque ceux qui voient choisissent de ne rien faire. »

Elle a dénoncé ce qu’elle qualifie de « nouvelle forme d’antisémitisme », prenant notamment la forme d’un antisionisme virulent et d’une remise en cause systématique de l’existence d’Israël. « La République ne peut tolérer l’antisémitisme sous aucune forme, et il n’y a pas de compromis possible sur ce sujet », a-t-elle affirmé devant un public de près de 500 personnes réunies à la Maison de la Radio.

L’éducation au cœur du combat
La ministre de l’Éducation nationale, Elisabeth Borne, a insisté sur le rôle fondamental de l’éducation pour lutter contre ce phénomène. « L’éducation est notre première arme dans ce combat, et nous devons tout mettre en œuvre pour qu’elle soit efficace », a-t-elle déclaré. Elle a également alerté sur l’âge des auteurs d’actes antisémites, rappelant que 42 % d’entre eux ont moins de 35 ans.

Le constat est alarmant : au premier trimestre de l’année scolaire, près de 480 incidents antisémites ont été recensés dans les établissements scolaires français. Ce chiffre s’inscrit dans une tendance préoccupante, avec un total de 1 670 actes signalés sur l’ensemble de l’année scolaire précédente.

Témoignages et perspectives d’avenir
Les Assises ont donné la parole à des lycéens et étudiants, permettant à ceux qui ont été victimes ou témoins d’actes antisémites de partager leur expérience et leur vision d’un avenir sans haine. L’événement a également accueilli des experts et personnalités engagées, dont l’avocate Muriel Ouaknine-Melki et le recteur Khaled Bouabdallah, pour analyser les manifestations de l’antisémitisme dans le milieu scolaire et universitaire.

Parmi les figures représentantes de la communauté juive, on retrouvait Yonathan Arfi, président du Crif, Elie Korchia du Consistoire central, et Ariel Goldmann du Fonds social juif unifié, aux côtés d’associations de lutte contre le racisme et l’antisémitisme.

Un combat relancé
Cette relance des Assises intervient après une interruption due à la dissolution de l’Assemblée nationale en juin dernier. Elle coïncide avec une date symbolique : l’anniversaire de la mort d’Ilan Halimi, jeune homme juif torturé et assassiné en 2006 par le « gang des barbares », un crime qui avait profondément marqué l’opinion publique.

Une efficacité remise en question
Cependant, malgré la multiplication de ces assises et réunions consacrées à la lutte contre l’antisémitisme, les chiffres montrent une augmentation constante du phénomène. Cette situation pose la question de l’efficacité réelle de ces initiatives, qui pourraient, selon certains observateurs, se révéler être davantage des déclarations d’intention que des actions concrètes.

À l’international, des mesures fortes ont pourtant prouvé leur efficacité. Aux États-Unis, sous l’administration Trump, des décisions radicales ont été mises en place pour combattre l’antisémitisme sur les campus universitaires, notamment en expulsant les étudiants étrangers coupables de discours ou d’actes antisémites. Ces mesures ont eu un effet immédiat et dissuasif.

En France, de telles initiatives semblent impensables. La crainte des réactions politiques et sociales freine toute action radicale. Par conséquent, malgré les discours appuyés des responsables politiques, la progression de l’antisémitisme semble inévitable. Faute de décisions concrètes et courageuses, ce fléau risque de continuer à prospérer dans l’impunité.

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Alain

Ben, à force d’être assis, ils ne font pas grand chose, c’est évident.