« Dans les années 80, nous n’aurions pas fait référence à l’enjeu climatique pour évoquer les questions de stabilité ou de sécurité géopolitique. Mais désormais, cette liaison entre conflit et réchauffement climatique est de plus en plus documentée » expliquait Nicolas Hulot, en novembre dernier, lors d’une conférence à l’Institut des Hautes études de défense nationale, conférence intitulée « Climat, facteur majeur d’instabilité ! » L’impact du réchauffement climatique, tant en termes d’instabilité intérieure que de conflits internationaux, est maintenant reconnu. Le cinquième rapport du GIEC expliquait ainsi, dans son second volet, que « le changement climatique va accroître indirectement les risques de conflit violent de type guerre civile, violence interethnique et violentes manifestations » (…)
Ainsi la Syrie :
Un « catalyseur de conflit », voilà le rôle du changement climatique selon Nicolas Hulot, qui prend l’exemple de la Syrie, où plusieurs recherches rapportent la guerre civile ouverte en 2011 aux graves sécheresses ayant frappé le pays les quatre années précédentes. Des sécheresses dans l’aire méditerranéenne qui sont le fruit du réchauffement climatique, selon un rapport de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) : « la magnitude et la fréquence de la sécheresse sont trop importantes pour être uniquement expliquées par les variations naturelles ».
Plus fort encore l’Etat islamique en serait le produit :
(…) la zone aujourd’hui contrôlée par l’Etat Islamique correspond aux territoires les plus dramatiquement touchés par les sécheresses.
Assez pour établir une corrélation directe entre réchauffement climatique et terrorisme ? « L’avènement de Daesh n’est pas directement lié au réchauffement climatique, mais celui-ci a créé le terreau propice. C’était une condition nécessaire, mais non suffisante », écrit à Reporterre Charles B. Strozier, professeur d’histoire à l’Université de New-York et fondateur et directeur du Centre d’études sur le terrorisme.
Il est un des premiers à avoir fait le lien entre ces deux objets d’étude : « J’ai travaillé sur le terrorisme et les violences politiques depuis 25 ans, mais c’est avec la guerre en Syrie que j’ai réalisé que des changements radicaux dans notre environnement pouvaient provoquer une poussée du terrorisme ».
Réchauffement climatique, sécheresse, explosion de la crise, avènement de Daesh, instauration du terrorisme : la chaîne de causalité est longue. « Il y aura toujours une relation très ténue entre le réchauffement climatique et le terrorisme », dit le chercheur. Attention aux conclusions hâtives : le terrorisme ne reste qu’une des conséquences possibles du dérèglement climatique, rappelle-t-il.
Pour Nicolas Hulot, le changement climatique est un « facteur aggravant, qui ajoute de l’injustice à l’injustice, de la pauvreté à la pauvreté, de la souffrance à la souffrance ».
Mais le problème est « étudié depuis peu », constate un rapport de l’IRIS (Institut de relations internationales et stratégiques) sur le climat et les enjeux de sécurité publié en juin 2014 : « Le dérèglement climatique conserve sa caractéristique de multiplicateur de menaces mais reste considéré comme un paramètre parmi d’autres et il paraît prématuré, voire infondé, de le désigner comme cause fondamentale de violences ».
Toutefois, l’accélération du réchauffement climatique prévue dans les années à venir pourrait bien nourrir davantage le phénomène terroriste. « Il n’est plus possible d’envisager l’évolution de ces organisations extrémistes sans prendre en compte l’aspect climatique », expliquait récemment sur France 24 Duncan Dupledge, chercheur associé à la Royal United Services Institute for Defense and Security de Londres. En octobre dernier, le Pentagone publiait ainsi un rapport qualifiant le réchauffement climatique de « menace immédiate » pour la sécurité intérieure et d’allié potentiel pour les groupes terroristes.
(voir le lien sur cet article édifiant ici)
No comment… Ou comment la bêtise, l’ignorance crasse en matière d’étude des relations internationales permet de dire n’importe quoi, et plus c’est gros plus cela passe lorsque l’on connaît un tant soit peu les causes réelles de la guerre civile en Syrie…
Hulot peut donc recevoir pour commencer la médaille Lyssenko.
Qu’en est-il de la désertification du Sahara ? Serait-il lui aussi le fruit de l’activité humaine ?…
Observons :
Pour le CNRS : Paris, 10 février 2006
Depuis quand le Sahara est-il un désert ?
La découverte et l’analyse de formations dunaires fossiles au Tchad par des chercheurs du CNRS(1) conduisent à réviser l’estimation de l’âge du Sahara. Le désert chaud le plus vaste de la planète ne serait pas âgé de 86 000 ans, comme on le croyait, mais d’au moins 7 millions d’années ! Ces travaux représentent le premier jalon de la reconstruction de l’histoire climatique ancienne du Paléo-Sahara, durant une période encore largement méconnue. Ils sont publiés le 10 février dans la revue Science.
Il y a quelques milliers d’années, à l’emplacement de l’actuel désert du Sahara, régnait un climat humide et se trouvaient de nombreux fleuves et lacs, dont le Lac Méga-Tchad (2). Le Sahara n’est pas pour autant un « jeune » désert : d’autres épisodes désertiques antérieurs ont été enregistrés, le plus vieux remontant à 86 000 ans. D’autres indices, trouvés au sein de carottages réalisés dans l’océan au large du continent africain, suggèrent l’existence en Afrique du Nord d’épisodes arides antérieurs à ce dernier. Mais aucune étude au cœur du Sahara n’avait encore permis de le vérifier. (…) La suite ici.
Une autre étude relatée par Le parisien est encore plus intéressante car elle fait mention d’une réversibilité de cet état désertique :
» La région a plusieurs fois basculé de désert à zone verte
Or, ces échantillons témoignent de fortes variations de la teneur en poussières dans ces fonds marins. Les résultats montrent de grands changements de la quantité de poussière venant d’Afrique, selon l’un des chercheurs, David Mc Gee. Il y a six mille ans, par exemple, on en trouvait cinq fois moins qu’aujourd’hui, un résultat à la fois logique (un sol aride produit davantage de particules qu’un autre humide), mais aussi plus important que prévu. Puis, en quelques décennies à peine, le ratio devient celui d’aujourd’hui, preuve que le Sahara se réchauffe et s’assèche considérablement. A l’inverse, il a existé des périodes où le Sahara émettait deux fois plus de poussières que de nos jours. Une équipe de chercheurs français avait déjà démontré, en 2006, que la région a plusieurs fois basculé d’un état à l’autre, de désert à zone verte, et de manière beaucoup plus ancienne qu’estimé. Ces scientifiques de diverses unités du CNRS ont calculé que la dernière période du Sahara en tant que désert remontait à quatre-vingt-six mille ans, mais aussi que cette bascule se produit au moins depuis sept millions d’années!
* Parue dans la revue spécialisée « Earth and Planetary Science Letters ». » (le lien ici)
Enfin, une autre étude répercutée par le Figaro montre qu’une extrapolation hâtive peut biaiser l’analyse :
»
Plus vaste que l’Australie avec ses 8 millions de kilomètres carrés, le Sahara n’a pas toujours été le plus grand désert chaud de la planète. Il y a 15 000 ans, il a connu une période verdoyante provoquée par une brève phase de réchauffement qui avait accentué les phénomènes d’évaporation au-dessus de l’océan et poussé les moussons jusqu’au cœur du continent nord-africain. Les paysages arides actuels étaient alors couverts de lacs, d’étangs et de végétation. Il y avait des éléphants, des hippopotames, des crocodiles, des hommes aussi, comme l’attestent les peintures rupestres. Si les climatologues s’accordent sur le fait que cette période humide épisodique a pris fin il y a un peu moins de 6 000 ans, en revanche, le processus de désertification qui a suivi reste très mal connu.
Une étude conduite par l’équipe de Stefan Kröpelin, de l’université de Cologne (Allemagne), dans le nord du Tchad apporte pour la première fois de nouvelles données d’une précision exceptionnelle sur cette évolution (Science, 9 mai 2008). Elle révèle que la destruction du couvert végétal a été très progressive et s’est étalée sur plusieurs milliers d’années avant de faire place aux paysages actuels, façonnés par l’érosion. Contrairement à ce que laissait penser l’analyse récente de deux carottes sédimentaires marines prélevées au large des Canaries, les changements n’ont donc pas eu lieu de manière brutale, en quelques siècles. L’information a son importance dans le contexte actuel. Non seulement parce que ce scénario peut être très instructif pour l’avenir, mais aussi parce que plusieurs climatologues ont déjà intégré le scénario d’une désertification accélérée du Sahara dans leurs modèles, comme le déplore Stefan Kröpelin, qui y voit une dérive de la science d’aujourd’hui.
Le géologue allemand et son équipe ont pu reconstituer le déroulement des événements en décortiquant le contenu de deux carottes sédimentaires extraites au fond du petit lac Yoa (3,5 km2), dans le nord du Tchad. Au cours des 6 000 dernières années, en effet, l’accumulation des sédiments a été tellement régulière que les variations saisonnières sont repérables. Un vrai miracle dans cette région torride durant la journée et fréquemment balayée par des vents très violents.
Cinq fois plus salé que la mer
Le lac subit une évaporation considérable (l’équivalent de 6 m de hauteur d’eau par an ou la consommation annuelle d’une ville d’un million d’habitants) et, à cet endroit de l’Afrique, il ne pleut quasiment pas (3 mm par an). Pourtant, le lac Yoa ne s’est jamais asséché parce qu’il est alimenté par les eaux fossiles du gigantesque aquifère nubien, tombées il y a 10 000 ans sur une partie de l’Égypte, de la Libye, du Soudan et du Tchad. Un mécanisme qui explique pourquoi le lac est cinq fois plus salé que la mer.
Pièces après pièces, l’identification et le comptage des pollens, des spores, des poussières et des sables dans des carottes de 9 mètres, les variations du taux de salinité, la présence ou l’absence d’insectes ou de diatomées ont donc permis de retracer la lente installation du désert. Les chercheurs ont ainsi pu enregistrer le début d’une diminution des pollens d’herbes il y a 4 800 ans. Ce premier signal est suivi, un millénaire plus tard (entre 3900 et 3100), par l’arrivée progressive de grains de sable dans les sédiments. C’est à cette époque qu’apparaissent aussi des pollens de plantes des zones arides. Il y a 2 700 ans, des pollens de plantes méditerranéennes font aussi leur apparition, sans doute charriés par des vents dominants du nord qui ont dû se mettre en place à cette époque.
L’augmentation rapide de la salinité, intervenue en quelques siècles (entre 4200 et 3900), est la seule rupture brutale que les chercheurs ont relevée dans les carottes. Cette modification ne marque peut-être pas la fin des précipitations mais assurément celle de l’approvisionnement du lac en eau douce par des rivières qui ont dû disparaître à cette période. Cela mis à part, la désertification semble parfaitement lissée par le temps, soulignent les auteurs.
Stefan Kröpelin arpente le désert depuis trente ans et se demande si on n’assiste pas actuellement à un timide retour de la végétation dans certaines régions comme le Darfour. D’autre part, il ne cache pas sa déception de voir que les jeunes chercheurs rechignent désormais à faire de longues expéditions sur le terrain et se contentent de brefs séjours après lesquels ils s’empressent de publier. L’an prochain, il se rendra sur place pour effectuer de nouveaux carottages qui devraient couvrir une période encore plus longue ». (Le lien ici).
Où l’on voit que les choses s’avèrent bien plus complexes et peuvent même mener vers un » refroidissement climatique »comme l’énonce le chercheur indépendant Jacques Henry (lien ici).
In’est pas le seul à le prédire, je le relatais dans un article de 2006 sur Agoravox :
Brigitte Van Vliet-Lanoë a par exemple écrit dans La planète des glaces (Vuibert, 2005) ceci (p. 4 et 5) :
» Aujourd’hui, nous sommes, géologiquement, en fin de période chaude et tout le monde s’attend pourtant à un réchauffement brutal. L’effet de serre fait la une des journaux alors que, à l’échelle géologique, la pression partielle de CO2 n’a pratiquement jamais été aussi basse. Une fonte des grandes calottes, comme celle du Groenland ou celle de l’Antarctique, est presque certifiée par les médias, alors que les sondages profonds nous font entrevoir leur ancienneté. Un relèvement de plus d’un mètre du niveau marin est attendu avant la fin de ce siècle, alors qu’il n’existe pas de repères véritablement stables pour mesurer cette hausse en bordure des différents continents et que la technologie satellitaire (Topex-Poséidon, Envisat) nous montre sa très grande variabilité régionale.
Nous avons perturbé notre écosystème par d’autres actions que l’utilisation des combustibles fossiles et des pollutions qu’ils engendrent : la déforestation et le défrichement, l’érosion des sols, l’élevage, la construction des barrages, l’eutrophisation des mers continentales. Chacune de ces actions a un impact direct sur l’albédo, c’est-à-dire la capacité de réflexion d’une surface par rapport à l’apport énergétique solaire. Ces actions peuvent interférer dans le sens ou bien à l’inverse de l’effet de serre, et ne sont pas encore toutes prises en compte par les modèles climatiques, pourtant de plus en plus perfectionnés. Beaucoup d’interventions actuelles de l’homme, effet de serre mis à part, vont dans le sens d’une entrée en glaciation […].
P. 402 :
L’hétérogénéité du réchauffement actuel ne plaide pas en faveur de la dominance de l’effet de serre : l’Antarctique, notre chef d’orchestre, se refroidit malgré un apport énergétique temporairement accru jusqu’en 2000. […] Dans le contexte actuel, l’activité solaire vient de signer un réchauffement du même ordre que celui qui s’est produit au Moyen Age, soit environ 1°C de plus qu’en 1880 […] »
Brigitte Van Vliet-Lanoë parle également de « forçage » c’est-à-dire de position orbitale de la Terre qu’il faut prendre également en compte en plus de l’activité solaire, et qu’elle résume ainsi : plus le soleil s’active, accéléré par le forçage en question, plus il transforme de l’eau en vapeur, qui créé des grosses précipitations (voilà pourquoi elle dit que cette vaporisation est le premier gaz à effet de serre), ces masses d’air chaud viennent rencontrer les masses d’air froid qui se constituent sur les pôles arctique et antarctique, d’où les grosses tempêtes ; par ailleurs ces précipitations vont se transformer en fabrication de glace en Arctique : ( p 403) :
« Comme les précipitations augmentent également en zone arctique atlantique en conformité avec plusieurs modélisations, il est vraisemblable que cette suite d’événements fera basculer brutalement le contexte de fin d’interglaciaire dans lequel nous sommes actuellement dans un contexte stadiaire, avec formation d’une calotte dans le bassin de Foxe à l’Ouest de la Terre de Baffin et sur la Scandinavie déjà refroidie. Ce scénario a été évoqué dès 1993 par G. Miller : une issue glaciaire à un scénario chaud. […] Va-t-on vers un nouvel épisode du Petit Age glaciaire ou vers une vraie glaciation ? La calotte antarctique semble aujourd’hui avoir quelques velléités de croissance. Les nations développées de l’hémisphère Nord sont de grosses consommatrices d’énergie et d’eau : qu’adviendra-t-il de leur consommation si le climat se refroidit et s’aridifie, la probabilité étant loin d’être nulle de part et d’autre de l’ Atlantique ? Qu’adviendra-t-il des pays en cours de développement économique très énergivore et polluant, comme la Chine et l’Inde ? Il serait injuste de leur interdire d’évoluer. »
Poursuivons avec Yves Lenoir, déjà présenté sur resiliencetv. Ainsi, dans La vérité sur l’effet de serre, (La découverte, 1992, disponible uniquement chez Chapitre.com : tapez le titre dans leur moteur de recherche), il peut écrire :
pages 29-32 :
» Les gaz à effet de serre hors de cause.
Entre les Xe et XIIIe siècles, l’Europe et l’Atlantique Nord ont vécu une transition particulièrement douce nommée « Petit optimum climatique », que mirent à profit les Vikings pour établir une route maritime vers les côtes nord-américaines, via le Groenland, à cette époque bien nommé par eux « Pays vert ». Par rapport à aujourd’hui, la température moyenne de cette partie du monde était plus élevée d’un degré et demi.
Suivit une période terrible, le « Petit Age glaciaire », accompagnée d’un cortège de mauvaises récoltes et de famines, dont celles de sinistre mémoire qui obscurcirent la fin du règne de Louis XIV, et d’autres non moins affreuses qui, au cours du siècle dernier, contraignirent tant d’Irlandais à émigrer vers les Etats-Unis. Au coeur de l’épisode, la température moyenne tomba d’un degré et demi en dessous de son niveau actuel. La sortie de cette ère froide, au sens de retour à un climat intermédiaire entre les deux extrêmes consécutifs chaud et froid, a eu lieu au début du XXe siècle.
Les phénomènes qui ont provoqué cette spectaculaire oscillation du climat ne sont pour l’heure pas déterminés, et rien ne permet d’affirmer qu’ils ne sont pas encore en train de participer au réchauffement observé durant ce siècle finissant (Lenoir écrit en 1992). Aucune variation notable, ni de la composition de l’atmosphère ni de l’ardeur du soleil, ne semble être intervenue avant le début de la Révolution industrielle. En particulier, les mesures de composition des bulles d’air fossiles piégées dans les glaces du Groenland et de l’Antarctique, ont montré que les concentrations de gaz carbonique et des autres gaz à effet de serre naturels n’ont pas varié.
Le niveau des mers est, quant à lui, resté remarquablement inchangé durant toute cette « excursion thermique »…
Bien entendu, le climat n’a jamais été réellement stationnaire au cours de l’épisode interglaciaire (1) dont bénéficie la planète depuis une dizaine de milliers d’années. Si l’on examine les archives les plus anciennes de la température, conservées au sein de ces glaces du Groeland, on découvre une succession d’oscillations de la température analogues à celle de l’enchaînement décrit ci-dessous, culminant il y a environ huit mille ans avec ce que l’on a appelé » l’Optimum climatique ». A cette époque, l’atmosphère contenait un peu moins de gaz carbonique qu’il y a cent cinquante ans, ce qui signifie que le forçage radiatif du gaz carbonique était inférieur. Pourtant la température moyenne était supérieure de pratiquement deux degrés Celsius, et le climat terrestre nettement plus humide dans l’ensemble.
On sait notamment qu’à partir de cette date, et durant presque cinq mille ans, le désert saharien a fait place à un paysage de lacs, de marécages et de steppes herbeuses peuplées par toute une faune de grands mammifères.
Chose curieuse, si on postule une correspondance entre augmentation de la température et climat plus humide, cet environnement vert perdura durant une petite transition glaciaire de quelques centaines d’années. C’est seulement après un second épisode chaud -un peu moins cependant que l’Optimum climatique lui-même- que le désert réinvestit progressivement le terrain, alors que paradoxalement la température moyenne restait globalement un peu plus élevée qu’aujourd’hui.
Ces fluctuations constituent un ensemble incohérent au regard des idées et représentations courantes sur les climats et de ce qui détermine leurs variations. En effet, le spectacle des changements globaux survenus durant l’actuelle phase interglaciaire, dont nous avons rapporté quelques éléments ci-dessus, met en lumière une propriété capitale mais systématiquement ignorée de cette configuration du système climatique : sa sensibilité aux variations de la concentration atmosphérique des gaz à effet de serre (gaz carbonique et méthane) est faible, très faible même. En revanche, il apparaît très sensible à d’autres facteurs d’environnement non identifiés.
(1) Depuis plusieurs millions d’années, la Terre connaît un climat froid caractérisé par une succession de périodes de glaciation, longues d’environ cent mille ans, séparées par des périodes interglaciaires environ dix fois plus courtes. Les transitions entre ces périodes sont en général assez brèves : quelques milliers d’années.
Pages 64-65 : On a confié à des modèles climatiques ultra-simplistes (les échanges avec l’océan profond n’y sont, par exemple, pas simulés) le soin de confirmer la conclusion : » 50% du réchauffement du climat lors de la dernière transition glaciaire-interglaciaire sont dus à l’augmentation de l’effet de serre » (1). La dérive du discours est donc déclenchée par le milieu scientifique lui-même.
Par exemple, avec une sobriété de bon aloi, sur ce mode neutre et « objectif » qui désigne le professionnel chevronné, un des cosignataires de la sentence précédente se permet d’en « nuancer » la portée dans l’article de base (2) qu’il publie à la même époque dans le revue scientifique de prestige du CEA : » La seule variation des teneurs en gaz carbonique peut raisonnablement expliquer près de la moitié de la variation moyenne de température entre les périodes glaciaire et interglaciaire de la planète ».
Les rouages de la transmission entre complexe scientifique et technique et opinion publique opèrent ensuite sans à-coup. Le « téléphone arabe » journalistique amplifie de sa propre initiative la déformation du message, pour qu’il renforce les attendus du jugement déjà rendu à l’encontre du gaz carbonique, en établissant une comparaison « simple et parlante » entre le rôle attribué au bouc émissaire durant la transition passée, et celui qu’il menacerait de jouer dans un futur imminent.
Les paléo-océanographes ont certes réagi, mais leur propos plus complexe, confiné de surcroît dans les formes traditionnelles des publications scientifiques, est resté quasi sans écho dans les médias d’opinion, les instances technocratiques et autres cercles politico-sociaux. Leurs travaux montrent pourtant à l’évidence que les variations, par ailleurs assez minimes dans l’absolu, de la concentration atmosphérique du gaz carbonique durant les cycles glaciaires dépendent essentiellement des transferts opérés par les courants marins profonds, ce qui n’est pas le cas pour le méthane, quasi insoluble dans l’eau.
Leur analyse situe donc clairement le taux de gaz carbonique atmosphérique comme une conséquence du changement climatique, dont le potentiel d’effet de serre ne s’exprime qu’avec le bon vouloir de l’océan. […].
Mais chut ! Cachez ces vérités… Terminons par le constat édifiant de deux responsables du Modem ayant plongé dans une Saône à 9° :
« Aujourd’hui, mouillons-nous pour le climat, sinon demain le réchauffement nous rattrapera. » En guise de slogan, une banderole a été déployée sur les quais avec l’inscription « Lyon Plage Hiver 2050″.
« À ce rythme de gaspillage d’énergies fossiles et polluantes, à ce rythme d’indécision des gouvernants, ce sont bien des cocotiers, des palmiers et des bancs de sable que nous pourrons trouver sans difficulté sur les rives de Saône d’ici trente-cinq ans », ont déclaré les deux responsables au tout petit groupe de militants venu les soutenir, selon des propos rapportés par l’AFP. » (lien ici).
Chiche ! Nous verrons bien dans trente cinq ans… à l’ombre des cocotiers et des palmiers ! J’habite à côté…
Le 30/11/2015
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» L’avènement de Daesh n’est pas directement lié au réchauffement climatique, mais celui-ci a créé le terreau propice ». Cette sentencieuse cuistrerie est sans doute sensée faire oublier que les barrages turcs, qui détournent la moitié des eaux du Tigre et de l’Euphrate pour irriguer les cultures de coton anti écologiques au possible, destinées à l’industrie textile d’Ankara, privent de ressources des millions de paysans syriens et irakiens: une abondante masse de manoeuvre disponible pour l’EI!
Dans le même article, on arrive à nous démontrer que le réchauffement climatique dans le passé a 1)asséché le lac Tchad 2)provoqué une évaporation des océans générant des pluies sur le Sahara. Arrêtez de nous prendre pour des cons.
Où voulez-vous en venir ?
Que le rechauffement climatiqe n’existe pas ?
Qu’il n’a pas d’origine humaine ?
Qu’il n’a pas d’effet sociologique ?
Oui, le rechauffement était deja commencé en 1922 … Et alors ?
D’où l’expression : Nico, allumes le Vant’Hulot!