Le produit brut intérieur (PIB) italien a diminué de 0,2 % au quatrième trimestre de 2018, après une baisse de 0,1 % au troisième trimestre ; une baisse consécutive sur deux trimestres conduit à qualifier la situation de récession.
Plus généralement, la croissance italienne a, sur l’année, été très légèrement positive à 0,2 %, alors que l’Europe enregistrait 1,9 %.
C’est la troisième fois en dix ans que l’Italie se trouve dans une telle situation; les conjoncturistes prévoient qu’il faudrait attendre 2024 pour que l’Italie retrouve son niveau d’avant la crise de 2008.
Le nouveau gouvernement est pris à contre-pied car il avait promis une politique résolument expansionniste.
Pour ce faire, il avait même pris le risque d’un conflit ouvert avec Bruxelles sur son projet de budget, avant de se raviser.
Les nouvelles autorités incriminent la guerre commerciale sino-américaine, le Brexit, le retournement conjoncturel en Europe où la croissance sera en repli à 1,6 % en 2019, et plus particulièrement en Allemagne, principale destination des exportations italiennes…
Le gouvernement des extrêmes populistes cherchent des boucs émissaires, ne fait aucune autocritique, et le vice premier ministre, Luigi di Maio, le chef du mouvement « cinq étoiles » (M5S), n’hésite pas à laisser entendre que leurs prédécesseurs auraient trafiqué les statistiques…
En dehors de la dernière, toutes ces causes ont leur part de responsabilité, mais c’est sans compter les incertitudes soulevées par le gouvernement qui a développé l’attentisme chez les chefs d’entreprise dont l’indice de confiance baisse depuis mars ; il est à son plus bas niveau depuis 2014.
La manifestation la plus caractéristique de cette situation est le ralentissement de la croissance des investissements de 3,8 % en 2018 à 0,6 % en 2019. L’économie italienne est engagée dans un engrenage négatif.
De son côté, le Premier ministre, M. Giuseppe Conté, a déclaré que la récession est transitoire, tout en indiquant devant les patrons lombards que la croissance ne serait pas de retour avant le deuxième trimestre, voire le second semestre de l’année.
Certains vont même jusqu’à prévoir une année blanche, loin du 1 % qui sous-tend le budget si âprement discuté avec Bruxelles, et des 1,6 % annoncés il y a encore quelques mois par le ministre des finances.
Le torchon commence à bruler entre les partenaires de cette hétéroclite coalition, et la pomme de la discorde s’appelle la ligne ferroviaire à haute vitesse Lyon-Turin.
Considérant que ce projet constitue un vrai gaspillage budgétaire, M5S s’était engagé à tout faire pour le bloquer. De son côté, la Ligue emmenée par Mattéo Salvini, très implantée dans le nord du pays, défend farouchement cet investissement public susceptible de créer 50 000 emplois.
En fait, la popularité du M5S est en forte baisse à cause des compromis gouvernementaux qu’il a été conduit à faire depuis son entrée au gouvernement, et il essaie de se refaire une virginité avec le projet de TGV franco-italien.
Pour maintenir sa coalition, le Premier ministre a commandité un rapport des avantages et inconvénients du projet qui devrait être remis mi-février, à la suite de quoi le gouvernement tranchera.
Une réponse italienne négative serait d’autant plus problématique que la ligne comprend un tunnel de 57,7 km dont le creusement a commencé des deux côtés de la frontière.
La situation italienne devient compliquée car tout l’équilibre budgétaire, et le déficit envisagé de 2,4 %, risque d’être remis en cause.
L’Italie ne peut aujourd’hui compter que sur elle-même. Elle ne peut attendre un soutien de la Banque centrale européenne qui a engagé le début de la normalisation de la politique monétaire européenne, même s’il n’est pas encore question de remontée des taux européens.
Pour le moment, les écarts entre les taux longs italiens et ceux allemands ne se sont pas accentués. La question est de savoir combien de temps cela peut-il durer. Les marchés et les agences de notation vont finir par se manifester d’autant la dette publique italienne est égale à 130 % du PIB.
N’oublions pas que Tsipras, avant de devenir Premier ministre, avait promis monts et merveilles.
Il a été vite rattrapé par la réalité, et le peuple grec a dû accepter des sacrifices importants.
Il en est de même pour cette coalition italienne des extrêmes qui, en moins d’un an, a mis le pays dans la récession. Méfions-nous en politique des bonimenteurs qui promettent de « raser gratis », ou des « Y’a qu’à…, faut qu’on… »
Dov ZERAH   MARDI 5 FEVRIER 2019
Je vous invite à me retrouver le mardi matin à 7h05 sur Radio J 94.8 FM pour ma chronique économique et financière. 
De plus, j’invite toute personne intéressée par l’information économique sur l’Afrique,  à consulter le site « economiesafricaines.com »  Merci

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Paul

Dov Zerah, c’est cet individu qui a viré de radio J Claude Barouch un fervent militant de longue date, du jour au lendemain. Le fait du Prince. Ce type divise au lieu d’unir. Merci de l’interdire sur ce site.

Eric

J’espère que salvini l’ami d’Israël réussira son paris économique car sinon on aura les Macron qui eux sont viscéralement antijuif