Rabbi Yichayah Halévi Horowitz, Le « Chelah Hakadoche » (1565-1630)
Rabbi Yichayah (Isaïe) Halévi Horowitz naquit dans la ville bien connue de Prague en 1665 il y a plus de quatre siècles. Il décéda à Tibériade en 1630 et enterré à Safed (Tsfath)….
Son père Abraham Horiwitz était l’un des descendants d’une famille de rabbins de la famille HaLévy Horowitz et il fut un disciple du Rama (Rabbi Moshé Isserlès) et l’auteur d’un ouvrage intitulé Hessed léAvraham.
Plus tard, toute la famille quitta Prague pour Cracovie, en Pologne, et de là pour Lublin, où Rabbi Yichayah fréquenta la célèbre yéchiva du MaHaRaM.
Il devint un brillant Av Beith Din ou Président du Tribunal rabbinique en Pologne et en Lithuanie et dans l’Empire Romain (connu sous le nom du Saint Empire romain) à Poznan, à Metz, Francfort-am-Main.
Il convola en justes noce à Vienne lors de sa prise de fonction la fille d’un rav (Haya fille du Rabbin Abraham de Weill. Les Juifs de Francfort furent chassés et R’ Yshayahou HaLévy Horowitz partit s’installer à Prague avec son épouse vers 1614 et il exerça toujours ses fonctions de rabbin mais, six ans plus tard, Haya décéda et c’est alors qu’il décida de « monter » en Eretz Israël car il croyait fortement en l’avènement du Messie lors du sixième millénaire depuis la création du monde (nous nous trouvons dans les dernières années du sixième millénaire).
Son voyage vers la Syrie et de là vers Jérusalem se fit à pied (ce périple dura deux ans- plus ou moins) et parvint à la maison de Rabbi Shemouel Vital fils de Rabbi Hayim Vital décédé lui aussi en 1620 comme l’épouse du Shlah, et étudia, avec lui, le « Ets Hayim ». Puis, R’ Yshayahou épousa une seconde femme et s’installa à Tibériade, et Safed qui étaient des centres d’études juives particulièrement appréciés.. Ils y vécurent en tout 8 années (3 à Safed et cinq à Tibériade) et il rendit son âme au Créateur et c’est là qu’il termina son œuvre principale : shné louhoth habrith.
L’oeuvre principale: Chnei Lou’hoth Habrith
Rabbi Yichayah Halévi Horowitz est connu sous le nom de « Cheloh Hakadoche » (le saint Cheloh) d’après sa grande œuvre Chnei Lou’hoth Habrith (dont CheLoH est l’acrostiche). Très tôt, il est reconnu comme un grand Gaon et participe aux réunions du « Vaad Arba Aratsot » (Conseil des Quatre Pays) à côté des plus éminents rabbins de sa génération. Il occupa des fonctions rabbiniques dans diverses communautés, à Dubno, Ostrow, Posen, Cracovie, Vienne et Francfort, où il dirigea d’importantes yéchivoth, dispensant ses enseignements à un grand nombre d’étudiants.
Deux ans après son arrivée en Erets Israël, il termine son gigantesque Chnei Lou’hoth Habrith (« Deux Tables de l’Alliance » ) connu par tous sous le nom de « Cheloh Hakadoche ».
L’année où le Cheloh s’installa à Jérusalem était une année de Chmittah (année Chabbatique). Celle qui avait précédé ayant été une année de sécheresse et de famine, on était enclin à une certaine tiédeur dans l’observance de la Chmittah. Mais le Cheloh, lui, condamnait tout relâchement, en dépit de la situation difficile où se trouvait le pays.
Au début du séjour de Rabbi Yichayah à Jérusalem, Mahmoud Pacha était gouverneur de la ville. Son intégrité et ses sentiments amicaux à l’égard des Juifs contribuaient à faire à ces derniers une vie assez acceptable. Mais en l’an 5385 (1625), un riche Arabe de Jérusalem nommé Ibn Farouk vint troubler cette paix précaire.
Il acheta la complicité du Gouverneur de Damas et, le dernier Chabbat du mois de Tévet, il entra dans la Ville Sainte à la tête de trois cents hommes armés. Désormais maître de la situation, il commença à persécuter les Juifs et employa tous les moyens propres à leur extorquer le plus d’argent qu’il pouvait. Un jour de Chabbat, le 11 Eloul, il envoya ses soldats dans les deux synagogues des Achkénazim et des Sefaradim ; ils y arrêtèrent quinze rabbins, dont le Chelah.
Ibn Farouk réclama une rançon énorme. Les rabbins demeurèrent en prison jusqu’à Roch Hachana. C’est alors qu’ils furent libérés grâce aux efforts surhumains de la communauté et au paiement d’une très grosse somme. La vie des Juifs était désormais en danger.
Au mois de Tévet, Rabbi Yichayah et un grand nombre d’Achkénazim fuirent Jérusalem et se rendirent à Tsfat (Safed). Plus tard, le Chelah s’établit à Tibériade où il put enfin terminer son œuvre magnifique et proprement gigantesque, Chnei Lou’hoth Habrith, qu’il envoya à ses enfants à Prague. Trois ans après, il mourait à l’âge de soixante-dix ans. Dans ses dernières volontés, il demandait qu’à sa mort l’annonce suivante fût faite dans toutes les synagogues et les maisons d’étude (Batei Midrache) à Tibériade et à Safed :
« Amis ! Rabbi Yichayah Halévi Ségal Horowitz est mort. Il a demandé qu’aucun Hespède (éloge funèbre) ne soit prononcé en son honneur ; que seulement des prières spéciales soient récitées les sept premiers jours et le jour anniversaire de son décès. »
La tombe du saint Chelah voisine à Tibériade avec celles de Rabbi Yo’hanan ben Zackaï et de Maïmonide.
Chnei Lou’hoth Habrith fut écrit par le Cheloh à l’intention de ses enfants et petits-enfants. Son fils Rabbi Chabtaï, qui était grand rabbin de Posen et des environs, publia le Cheloh pour la première fois en l’an 5408 (1648), à Amsterdam, y ajoutant son propre ouvrage Vavéi HaAmoudim. Cinquante ans plus tard, en l’an 5458 (1698, l’année où naquit le Baal Chem Tov), le Cheloh fut imprimé une seconde fois à Amsterdam et fut accueilli avec beaucoup de faveur. Depuis, il a été réimprimé à plusieurs reprises et n’a cessé de connaître un légitime succès.
Une énorme influence
Tsfat et Tibériade étaient alors les centres d’étude de la Kabbalah qu’enseignaient le saint Ari et son disciple Rabbi ‘Haïm Vital. Rabbi Joseph Caro (auteur du Beth Yossef et du Choul’hane Aroukh) comptait parmi les plus grands et les plus célèbres Kabbalistes de Tsfat. Le saint Chelah consacra, lui aussi, beaucoup de son temps à l’étude de la Kabbalah, qui constitua la base de son remarquable ouvrage. Ainsi, le Chelah contient des explications et des commentaires sur les aspects les plus profonds de la Torah et des Mitsvot, sur les fêtes et d’autres caractéristiques de la vie juive. L’oeuvre est imprégnée de sainteté, de piété et de la crainte de Dieu, de l’amour de la Torah et des Juifs.
Outre le Cheloh et le Siddour Chaar hachamayim accompagné d’explications sur les prières, Rabbi Yichayah écrivit d’autres ouvrages, dont le Séfère Mitsvot et les Tefiline.
JForum.fr avec Caroline Elishéva REBOUH et fr.chabad.org
grave of the holy Shelah, Isiah Halevi Horowitz, Tiberias, Israel.
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