Alors que Moïse est sur le mont Sinaï recevant les deux Tables contenant les «Dix Paroles», le peuple d’Israël dans la vallée, demande que Moïse et le Dieu qui les a fait sortir d’Égypte soient remplacés.
En construisant un veau d’or et en se jetant dans une célébration effrénée, ils témoignent de leur incapacité à assurer leur propre bien-être, sans parler de l’avenir de leur peuple.
Face à cette situation :
« L’Éternel parla à Moïse, va, descends; car ton peuple que tu as fait monter du pays d’Égypte, s’est très mal conduit. (Exode, chapitre 32 verset 7)
Après avoir décrit ce que les gens font, Dieu ajoute :
Maintenant laisse-moi: que ma colère s’embrase contre eux et que je les consume! … (10)
Moïse implora l Éternel, son Dieu, et dit: « Pourquoi, Seigneur, votre colère s’embraserait-elle contre votre peuple, que vous avez fait sortir du pays d’Égypte par une grande puissance et par une main forte? (11)
S’adressant à Moïse, Dieu appelle Israël, son peuple, tandis que Moïse parlant avec Dieu se réfère à Israël comme à son peuple. Ce qui soulève la question inévitable formulée par le bibliste Terence Fretheim:
«Qui est responsable pour Israël quand Israël est irresponsable? »
En disant à Moïse: « laisse-moi » … détruire, « les commentaires juifs traditionnels ont noté que Dieu laisse une porte ouverte à Moïse pour intervenir. Comme indiqué par le rabbin Benno Jacob, Dieu aurait pu fermer la Porte, en effet la claquer, comme il l’a fait quand Moïse a demandé la permission d’entrer en terre promise.
L’histoire du « Veau d’or, » dans Exode chapitre 32 est, sans doute, la question du leadership. Une nation peut-elle se gérer elle-même sans leader? Comment le leader doit agir vis-à-vis des forces autodestructrices du peuple?
Une fois que Dieu s’est retiré pour permettre la direction humaine, l’homme qui était autrefois réticent à diriger, doit agir pour éviter l’implosion de la population, la désintégration de la nation. Alors,
Moïse se plaça à la porte du camp, et il dit: « A moi ceux qui sont pour le Seigneur! »(Verset 26)
Sa première action décisive est d’inviter toute la communauté à faire une déclaration publique :
De quel côté sont-ils?
La question n’est plus de savoir s’ils avaient participé à l’idolâtrie, mais est en rapport avec leur engagement dans le tissu moral de la nation.
La question qui reste est de savoir quoi faire avec ceux qui sont « hors de contrôle ».
Michael Walzer, professeur émérite de sciences sociales à l’Institute for Advanced Study à Princeton, conclut que l’histoire du «Veau d’or » concerne la question de savoir :
« Quand est-ce-que l’épée peut être utilisée de façon équitable? Qui peut l’utiliser, à juste titre? «
Puis il ajoute:
« Ce sont des questions centrales dans la pensée politique, et pour de nombreuses années et alors qu’elles ont été discutées dans le chapitre 32 du livre de l’Exode, elles continuent toujours à compter dans les débats « .
Compte tenu de la situation actuelle du monde, cette préoccupation dans le livre de l’Exode, ne pouvait pas être plus pertinente.
Par Moshé Pitchon
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