Les Israéliens peinent à sortir de l’«obsession» Bibi.

Les affaires judiciaires de Benjamin Netanyahu continuent d’empoisonner la vie politique du pays alors que l’ex-Premier ministre chercherait à négocier un accord avec les magistrats.

Les faits – Jugé dans trois affaires de corruption, Benjamin Netanyahu est en train de négocier un accord avec la justice de son pays, de l’aveu de l’ancien président de la Cour suprême, Aharon Barak, un allié de l’ex-Premier ministre chargé de la médiation avec le procureur général, Avichai Mandelblit. Au terme de cette transaction juridictionnelle, il reconnaîtrait des « turpitudes morales », ce qui l’empêcherait de se présenter durant sept ans à une élection, en échange de sa liberté. Cette révélation divise la population et rebat les cartes politiques.

« Merci, à la multitude de citoyens israéliens, pour votre immense soutien et votre merveilleux amour », a tweeté, lundi, Benjamin Netanyahu, en remerciement à ses partisans qui ont mobilisé 800 000 euros dans une opération de crowd funding pour financer sa défense dans trois affaires de corruption.

Selon un sondage du radiodiffuseur public Kan, les Israéliens sont opposés à 49 % à tout accord transactionnel avec la justice dans ces dossiers contre 28 %. La gauche et le centre y voient une absolution des péchés de Bibi par une justice dont il a voulu réduire influence dans la sphère politique. Pour les plus fanatiques de ses partisans, la reconnaissance de « turpides morales » par leur champion serait vécue comme un aveu de culpabilité. Ces derniers craignent aussi, en cas d’accord, une disqualification politique de sept ans du chef du Likoud (droite) qui aura 73 ans en 2022, ce qui sonnerait le glas de sa carrière.

Justice : Israël suspendu à une « négociation de peine » de Netanyahu.

Accusé de corruption, l’ex-Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu espère échapper à la prison. Mais cette négociation de peine pourrait mettre un terme à sa carrière politique, et faire tomber l’actuel gouvernement.

Israël suit dans le détail la saga du « iskat tioun », ou « plea bargain », une négociation de peine de Benjamin Netanyahu dans le but d’échapper à une éventuelle peine de prison. Confirmant des éléments de la presse locale, des sources judiciaires ont affirmé que des pourparlers avaient lieu entre le clan du Premier ministre et la justice quant à une négociation de peine. Ces sources n’ont toutefois pas commenté l’état des discussions.

L’ex-Premier ministre est accusé d’avoir reçu des cadeaux (champagne, bijoux, cigares) de riches personnalités, d’avoir tenté de s’assurer une couverture favorable auprès du plus grand quotidien payant israélien, le Yediot Aharonot, et d’avoir favorisé un magnat des télécoms dans un but similaire.

Inculpé de corruption, d’abus de confiance et de malversation, le plus pérenne des chefs de gouvernement de l’histoire du pays clame son innocence et accuse la justice d’avoir ourdi un « coup d’État » contre lui.

Victoire électorale

Malgré ces accusations, Benjamin Netanyahu s’est maintenu des mois au pouvoir et a remporté des élections anticipées, jusqu’à ce que ses rivaux ne rallient une majorité, en juin dernier, pour mettre un terme à son règne.

L’avocat de M. Netanyahu a rencontré le procureur général Avichaï Mandelblit, pour discuter d’une négociation de peine dans laquelle l’ex-Premier ministre, 72 ans, plaiderait coupable à certaines charges pour éviter une éventuelle peine de prison. Or le procureur cherche aussi, selon les médias locaux, à ajouter une clause de « turpitude morale », qui aurait pour effet, selon le droit israélien, d’empêcher M. Netanyahu de siéger au Parlement pour les sept prochaines années. Selon un sondage de la chaîne publique Kan, une majorité d’Israéliens (52 %) s’opposent à un tel accord. Et des personnes ont manifesté contre l’accord ce week-end devant la résidence du procureur à Petah Tikva (centre).

Retour de droite et guerre de succession

Un accord pourrait rebattre les cartes politiques en Israël pour favoriser le retour au pouvoir d’un gouvernement de droite. Pour l’heure, la coalition (droite, gauche, centre, arabe) dirigée par le Premier ministre Naftali Bennett et le chef de la diplomatie Yaïr Lapid compte sur le soutien de 61 députés, le seuil même de la majorité au Parlement. Le gouvernement tient donc à un député.

En regroupant l’ensemble des députés de droite, dont ceux du Likoud (droite) et des formations religieuses actuellement dans l’opposition, la droite pourrait former le gouvernement avec environ 65 sièges. « De ce que je vois, il va accepter un accord de peine car ses avocats lui ont clairement signifié qu’il ne peut rien espérer de mieux », estime Gideon Rahat, professeur de sciences politiques à l’Université hébraïque de Jérusalem. « S’il quitte réellement la politique, les scénarios sont sans fin », dit-il, évoquant des « luttes » à venir au Likoud pour succéder à M. Netanyahu.

Un accord serait « trop peu, trop tard » pour Israël car M. Netanyahu n’aurait pas à rembourser la valeur des dons reçus, et a déjà « sapé les fondements moraux » d’un accord avec la justice en l’accusant de comploter contre lui, soulignait lundi le commentateur Nahum Barnea dans les pages du Yediot Aharonot. De son côté, le Israel Hayom, titre le plus lu au pays et considéré comme favorable à l’ex-Premier ministre, juge qu’un accord serait « injuste » à l’égard de ce dernier, présenté comme la victime d’un procès « politique ».

Adieu coalition?

Un accord pourrait rebattre les cartes politiques en Israël pour favoriser le retour au pouvoir d’un gouvernement de droite, pronostiquent analystes et commentateurs. La coalition a été formée pour une seule et unique raison: empêcher Netanyahu de rester Premier ministre (…) alors il sera difficile pour la coalition de survivre » si Netanyahu quitte la vie politique, note M. Rosner.

Pour l’heure, la coalition (droite, gauche, centre, arabe) dirigée par le Premier ministre Naftali Bennett et le chef de la diplomatie Yaïr Lapid compte sur le soutien de 61 députés, le seuil même de la majorité au Parlement. Le gouvernement tient donc à un député. En regroupant l’ensemble des députés de droite, dont ceux du Likoud (droite) et des formations religieuses actuellement dans l’opposition, la droite pourrait former le gouvernement avec environ 65 sièges.

Les derniers sondages indiquent une chute du Likoud sans Bibi, et une forte progression des autres partis de droite et des partis religieux. Disparaissent de la scène politique Bennett et Saar avec leur partis respectifs, eux qui ont voulu la chute de Bibi.

Peuvent apparaitre Yossi COHEN l’ancien chef du Mossad et un protégé de Netanyahu. Il n’est pas sûr que même hors de la Knesset Netanyahu ne continue pas à jouer un rôle important.

Que deviendront les partis arabes ? RAAM pour survivre sans être nécessaire à la coalition devra soit faire des concessions soit disparaître.

L’antagonisme de la population arabe envers Israël risque de se cristalliser. Quant à la gauche, elle sera vouée à disparaître. Une autre génération prendra les rênes du pays, sans que personne ne puisse dire ce qu’il en sera.

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andre

Champagne: il ne l’a pas bu. Bijoux: il ne les a pas portes (Sarah ? peut-etre, mais surement pas en quantite). Cigares: il ne les a pas fumes.

Les opposants sont-ils aussi hypocrites qu’en France ? un Premier Ministre pendant presque 20 ans a eu, et a encore, des obligations de reception. Les bijoux, peut-etrte pas, mais le champane et les cigares, surement.

Amos Zot

Il serait aussi intéressant de mentionner dans cet article le pourcentage d’Israéliens qui veulent:
1. Raam dans la coalition ;
2. Benett comme Premier Ministre;
3. Lapid comme Premier Ministre;
4. Meretz dant sur la coalition;
5 . Bar Lev dans le gouvernement
6. Que des policiers puissent torturer des témoins pour leur faire dire n’importe quoi;
7. des Juges qui se basent sur de tels témoignages pour poursuivre Bibi.

henricanan

Il serait interessant aussi de demander aux israéliens ce qu’ils pensent :

– d’un leader qui avoue publiquement sa corruption
– du même corrompu, désomais reconnu comme tel, qui les a embarqué dans un combat personnel et égocentrique sans issue.
– du même quidam qui les mené en bateau en leur faisant croire que la justice qui le mettait en cause – et à juste titre – était leur ennemi et l’ennemi du peuple juif tout entier.

Guidon

Et d’un soi-disant « état de droit » qui pratique une « justice » à la tête du client et qui maintient des accusations, créées de toutes pièces, malgré les nombreux vices de procédure qui sont ignorés par les « juges » !

Amos Zot

Le principe de présomption d’innocence est la base de toute société démocratique.
Je vous conseille de lire de temps en temps les avis d’un des plus compétents juristes au monde, le Professeur Dershowitz au sujet des procès intentés à Netanyahu.
Ce ne sont pas les médias mensongers qui jugent.
Il faut apprendre à raisonner par soi-même. Il est évident que le simple fait de le poursuivre avec de tels dossiers, démontre qu’il y a , en Israël comme ailleurs dans d’autres démocraties, de nombreux juges et policiers « pourris ».