Si vous voulez vraiment savoir ce en quoi l’homme croit, lisez la transcription complète de la conversation de Bannon, ou écoutez-la au bas de cet article et décidez par vous-même.

Pour ce qui de la question que tout le monde se pose à savoir : « Steve Bannon est-il un antisémite? » En fait, personne ne se pose cette question, les gens ont déjà forgé leur opinion sur ce qu’ils ont entendu en seconde main.

En août 2016, Bannon a donné une interview à Mother Jones, dans laquelle il a explicitement déclaré que Breitbart News, qu’il dirigeait à l’époque, était « une plate-forme pour alt-right, un mouvement de droite ».

Répondant aux accusations selon lesquelles alt-right serait un groupe de nationalistes blancs, antisémites, néonazis et homophobes, Bannon a «rejeté cette accusation qualifiant le racisme de alt-right de hasard» et  a déclaré à Mère Jones:

«Ecoutez, à la question de savoir s’il y a des nationalistes blancs qui seraient attirés par certaines des philosophies de l’alt-right ? Peut être. […] Y a-t-il des gens qui sont antisémites et qui pourraient être attirés par alt-right ? C’est possible. Peut-être que des homophobes sont attirées par l’alt-right. Mais pas plus qu’il y a certains éléments de la gauche progressiste et de la gauche dure, qui attirent pareillement certains éléments de ce genre. « 

Bannon reconnaît qu’il y a de très mauvais éléments dans alt-right (comme il y en a parmi la gauche progressive et dure), pourtant il leur offre encore une plate forme de visibilité.

Pourquoi Bannon en parle-t-il avec tant d’indifférence? «Le point commun tout cela c’est qu’il s’agit d’un mouvement populiste de centre-droit de la classe moyenne, ouvriers et femmes qui sont juste fatigués de voir que leur vie est dictée par Davos.

Il qualifie les Tea Party, alt-right, et d’autres groupes de mouvements de centre-droit, composés d’Américains de classe moyenne. Mais il reconnaît que des personnes peu fréquentable essayent parfois de tirer la couverture dans ces mouvements.

« Je ne suis pas un expert en la matière, mais il semblerait que dans une certaine mesure ils peuvent être fréquentés par des antisémites ou racistes [dans les groupes d’extrême droite européens]. Soit dit en passant, même dans les tea party nous avons une large  franche de militants qui s’en rapprochent, et nous avons été critiqués pour cela, et certains essayent de faire de la récupération de ces mouvements de tea party pour leur donner une orientation raciste, etc, mais ça ne marche pas. C’est vrai qu’il y a toujours des éléments qui ont cette tendance, que ce soit des militants, ou autres. Certains adhèrent en plus à des organisations marginales.

Mais Bannon ne croit pas qu’il failler jeter le bébé avec l’eau du bain. Il croit qu’avec le temps, les éléments radicaux vont disparaître du paysage.

« Ce que je veux dire, c’est que, au fil du temps, ils vont se diluer dans la masse, n’est-ce pas? Les gens comprennent ce qui les rassemble et les marginaux je crois, se radicalisent de plus en plus. […] Je pense que quand on regarde tout type de révolution – et c’est une révolution – on a toujours des groupes disparates et non homogènes. Je pense que tout cela va s’estomper au fil du temps et que vous allez classer ce mouvement dans la catégorie mouvement populiste de centre-droit mainstream (dominant) « 

Bannon exprime clairement qu’il pense que ces groupes populistes de droite sont principalement composés d’Américains de classe ouvrière, de classe moyenne, et de quelques marginaux. Finalement, les antisémites et les nationalistes blancs qui en font partie seront marginalisés encore davantage, jusqu’à finir par «se diluer » et «s’évanouir».

La question que l’on devrait vraiment poser est: «Est-ce que les présomptions de Bannon sur la frange extrémistes d’alt-right sont exactes ?

Quand il s’agit de groupes dormant, sans leadership réel pour les guider, justement comme au sein de alt-right, qui est principalement ancré sur Internet et qui est anonyme (ce qui conduit toujours au pire), il serait plus juste de croire que ceux qui vont dominer le mouvement seront ceux qui donneront le plus de voix. Et les plus engagés seront ceux qui dirigeront ce mouvement et donneront le ton.

Bannon avant qu’alt-right ne soit sous le feu des projecteurs, voyait dans la frange extrémiste du mouvement une sorte d’anomalies temporaires qui finirait par disparaître naturellement au fur et à mesure que ces groupes deviendraient des courants lambda. Il reconnaît leur antisémitisme, mais ne considère pas qu’il sont représentatifs de la majorité.

Il estime également que les contributions juives à la société occidentale et au capitalisme sont extrêmement précieuses. Il croit que ces valeurs « judéo-chrétiennes » devraient être restaurées dans le capitalisme moderne. Cela ne ressemblent pas à des propos et des convictions d’un antisémite.

Mais dans le cas de alt-right, Bannon s’est trompé sur le fait que les plus extrémistes finiront par être marginalisés pour disparaître. Les extrémistes sont déjà bien installés au sein du mouvement, et ce parce qu’alt-right est principalement anonyme et basé sur Internet, où les règles du monde réel et de la civilité ne s’appliquent pas.

Faites-nous savoir ce que vous pensez maintenant de Bannon dans la section commentaires ci-dessous, mais s’il vous plaît écoutez et lisez d’abord.

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