Après le mandat d’arrêt à La Haye, Poutine a effectué une visite surprise dans la ville occupée de Marioupol en Ukraine

Selon des informations, le président russe a visité la ville occupée et a été informé par le vice-Premier ministre des travaux de reconstruction. Ce week-end, il s’est également rendu de manière inattendue dans la péninsule de Crimée, où il a célébré le neuvième anniversaire de l’annexion du lieu

Poutine dans la ville de Sébastopol sur la péninsule de Crimée, hierPoutine dans la ville de Sébastopol sur la péninsule de Crimée, hier Photo: / AP New York TimesReuter

Le président russe Vladimir Poutine a effectué une visite surprise dans la ville occupée de Marioupol, dans le sud-est de l’Ukraine, a annoncé ce matin (dimanche) l’agence de presse russe « Tass », deux jours seulement après que la Cour pénale internationale de La Haye a annoncé l’émission d’un mandat d’arrêt. contre lui pour crimes de guerre. Plus tôt, le président russe a également effectué une visite surprise dans la péninsule de Crimée, où il a marqué le neuvième anniversaire de l’annexion de la place.

Selon des informations basées sur le Kremlin, le président russe a effectué un « voyage de travail » à Marioupol, y a visité plusieurs centres, s’est entretenu avec des habitants et a été informé par le vice-Premier ministre Marat Husnulin des travaux de reconstruction. Il est arrivé en hélicoptère dans la ville, où l’une des batailles les plus dures s’est déroulée depuis que la Russie a envahi l’Ukraine en février de l’année dernière. C’est la première fois que Poutine visite la ville depuis l’invasion de l’Ukraine et c’est la destination la plus éloignée qu’il ait atteinte dans les territoires occupés depuis le début de la guerre.

Hier, Poutine a visité la ville portuaire de Sébastopol sur la péninsule de Crimée. Des extraits de sa visite ont été diffusés sur les chaînes de télévision d’État russes, dans lesquels il a été vu encadrant une école d’art de la ville. « Notre président sait surprendre, dans le meilleur sens du terme », a écrit le gouverneur de Sébastopol Mikhail Razvozhev sur Telegram après la visite.

Les visites effectuées par le président russe au cours du week-end se sont déroulées dans le contexte du mandat délivré mardi par la Cour pénale internationale de La Haye contre lui, dans le cadre d’une enquête sur les crimes de guerre commis en Ukraine et en raison de son implication présumée dans l’enlèvement d’enfants ukrainiens vers le territoire russe.

Un homme passe devant des décombres à Marioupol occupé, la semaine dernièreUn homme passe devant des décombres à Marioupol occupé, la semaine dernière Photo : ALEXANDER ERMOCHENKO/Reuters

Le tribunal a déclaré que Poutine est « responsable du crime de guerre de la déportation illégale d’une population et du transfert illégal d’une population des zones occupées de l’Ukraine vers la Fédération de Russie ». Il a également été signalé qu’au début, le tribunal avait envisagé de délivrer des mandats d’arrêt confidentiels, mais qu’il s’était finalement abstenu de le faire car la publicité de cette décision « pourrait aider à prévenir de nouveaux crimes ». Les juges du tribunal ont également émis un mandat d’arrêt contre Maria Lavoba-Balova, commissaire aux droits de l’enfant en Russie.

La ville portuaire de Marioupol, où opérait la plus grande aciérie d’Europe, a été capturée en mai de l’année dernière . Pendant de longues semaines, les soldats ukrainiens ont réussi à repousser les attaques presque incessantes de l’armée russe contre l’usine – qui était le dernier bastion tenu par les forces ukrainiennes. Des centaines de soldats ukrainiens de la brigade « Azov », de la Garde nationale, de la police et des unités de la défense civile – devenues un symbole d’héroïsme parmi le peuple ukrainien – y étaient retranchés.

Une « nouvelle ère » avec la Chine

Si le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé en janvier qu’il entendait reprendre la Crimée – « notre terre » – par les armes, Moscou ne cesse de marteler que la « Crimée est russe », en refusant d’en faire l’objet d’éventuelles négociations de paix.

Le mandat d’arrêt international à l’encontre de Vladimir Poutine a été délivré le jour où Moscou et Pékin ont dévoilé la visite du dirigeant chinois Xi Jinping en Russie la semaine prochaine, censée ouvrir une « nouvelle ère » dans les relations entre deux alliés.

Cette visite aura lieu du 20 au 22 mars, un peu plus d’un an après le lancement de l’offensive russe en Ukraine qui a conduit le Kremlin à se réorienter vers la Chine, sur fond de tensions avec l’Occident qui soutient l’Ukraine.

Le mois dernier, la Chine a cherché à s’imposer comme médiateur en publiant un document exhortant Moscou et Kiev à tenir des pourparlers de paix.

JForum avec www.haaretz.co.il et OBS
MIKHAIL METZEL / AFP La président russe Vladimir Poutine le 17 mars 2023, jour où un mandat d’arrêt pour crime de guerre a été émis par la CPI.

 

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