La voix d’un enfant-soldat dans la tourmente
Yonah Jeremy Bob
Le visage enfantin du Sgt Elor Azaria, appelé à la barre dimanche pour témoigner, sera minutieusement passé au crible. Mais une chose est sûre, c’est que la voix du tireur de Hébron, qui a comparu devant le tribunal militaire de Jaffa, était celle d’un enfant rattrappé par une tragédie qui le dépasse.
Azaria, 19 ans, n’est pas grand. Son visage dément son apparence de combattant aguerri. C’est peut-être à cause de cela, que la voix enfantine et haut perché d’Azaria contraste si fortement avec les ordres de ses commandants aux voies de Baryton, que l’on entend sur les images de la vidéo filmées après que le sergent infirmier de Tsahal ait exécuté Abed Fatah al-Sharif, le 24 Mars.
Dans la salle d’audience envahie par les médias, Azaria avait l’air nerveux. Prenant à plusieurs reprises des respirations profondes, et essayant de rassembler ses forces. Au moment où le soldat jeune a décrit la tension qui règne à Hébron entre Juifs et Palestiniens et le stress auquel il était soumis au quotidien, sa mère et son père ont commencé à secouer la tête et à sangloter. Mais la jeune voix d’Azaria ne peurra pas le soustraire comme par enchantement à l’accusation d’homicide involontaire qui pèse sur ses épaules.
Même ceux qui le considèrent comme l’auteur de son propre malheur, ne peuvent que constater qu’Azaria est pris au piège de sa propre tragédie.
A Hébron, pris dans la tourmente d’un conflit qui le dépasse, et l’Intifada en cours, Azaria a été appelé à soigner les blessures de son ami, poignardé dans un attentat terroriste. La façon dont il a décrit ses mains ensanglantées par les plaies de son ami, après qu’il l’ait soigné, a fait froid de le dos.
Ce n’est pas le genre d’activité qui convient à un adolescent moyen. Indépendamment de tout ce qu’il a pu commettre, Azaria est un pion dans une tragédie qui le dépasse.
Pour ceux qui considèrent qu’il a agi en état de légitime défense, il n’est qu’une marionette  dans les mains des commandants de Tsahal, qui n’ont pas su l’écouter jusqu’au bout, trop occupés à faire de lui le bouc émissaire idéal pour faire taires les critiques internationales, suite à la vidéo du meurtre qui est devenue virale.
Sans hésitation, ni rien qui trahissent le mensonge délibéré, Azaria contredit avec force ses commandants au sujet de la raison pour laquelle il a tiré sur Sharif, et sur ce qu’il leur a dit à ce sujet. Si Azaria ment pour sauver sa peau, alors ses avocats l’ont formidablement bien coachés à mentir sans ciller et sans état d’âme, exactement comme il abattu Sharif de sang froid.
Chaque personne présente ce dimanche dans la cour martiale avait envie de croire que le jeune soldat disait la vérité, de sorte à pouvoir témoigner son empathie avec le sentiment d’avoir été trahi par l’armée israélienne qu’exprimait avec force le jeune soldat. Cette certitude d’avoir été jeté en pâture dans la fosse aux lions, se lisait clairement sur le visage d’Azaria, lorsqu’il évoquait ses anciens commandants.
À ce stade du procès, si l’on devait parier sur le verdict, il est certain que chacun tablerait sur un verdict de culpabilité. Il semble assez clair qu’Azaria ne résistera pas au contre-interrogatoire.
Pourtant, s’il soit ou pas, l’auteur de sa propre tragédie, un tueur de sang-froid ou pas, à la vue de ce jeune homme confronté à la conséquence de ses actes et à entendre sa voix fluette, on ne peut qu’être convaincu que cette affaire témoigne d’une plus grande tragédie dans laquelle est plongé le pays tout entier.

Tout d’abord, David Shapira a pensé que les coups de feux provenait d’un quelconque feux d’artifice. On était à quelques semaines de Pourim et on s’attendait à ce qu’il y ait du bruit dans le quartier Kiryat Moshe à Jérusalem. C’était de 6 mars 2008 et Shapira, à l’époque Major dans une Brigade de parachutistes de l’armée israélienne, était chez lui entrain de mettre ses enfants au lit. Mais comme les coups de feu persistaient, Shapira a compris que quelque chose clochait. Il a sorti son arme du placard et a couru dans la rue jusqu’à l’entrée de la yeshiva Merkaz Harav, où deux policiers étaient déjà stationnés qui débattaient de ce qu’il convenait de faire.
« N’entre pas à l’intérieur, » ont dit les policiers à Shapira. Ils savaient qu’une attaque terroriste était en cours, mais ils n’avaient aucune idée du nombre de terroristes qui se trouvaient à l’intérieur par conséquent ils ont exhorté l’officier de Tsahal à attendre l’arrivée des forces spéciales. Shapira n’a pas tenu compte de leurs avertissements et s’est précipité à l’intérieur. Il a traversé le couloir ainsi que quelques chambres, jusqu’à ce qu’il arrive dans la bibliothèque d’où parvenaient les cris. Là, il a repéré le terroriste, a ouvert le feu et l’a tué. Huit étudiants de yeshiva ont été assassinés dans l’attaque. Près d’une douzaine d’autres ont été blessés. Si Shapira n’était pas entré comme il l’a fait, le nombre de morts aurait été bien plus élevé.
Plus tard, lorsqu’il a été récompensé pour sa bravoure, l’armée israélienne a écrit que Shapira avait « fait preuve de courage en décidant de sauver des vies au péril de la sienne. »
Je mentionne cette histoire parce que cette semaine, Shapira a été appelé à la barre lors du procès d’Elor Azaria, le soldat de Tsahal qui a tiré et tué un terroriste palestinien qui gisait blessé et « neutralisé » dans une rue de Hébron. Shapira a témoigné en tant qu’ancien commandant du Bataillon Shimshon et qui avait Azaria, – mieux connu comme le « tireur Hebron » sous ses ordres à l’époque. Shapira a déclaré au tribunal qu’il est arrivé sur le lieu de l’attentat à Hébron juste après qu’Azaria ait tué Abdel Fatah al-Sharif d’une balle dans la tête. Il a immédiatement essayé de se faire une idée de ce qui s’était passé, posé des questions sur la fusillade et interrogé Azaria. En concertation avec le commandant de la brigade régionale du secteur, c’est Shapira qui a finalement décidé de faire appel à la police militaire afin d’enquêter sur l’incident.
Lors de son témoignage, Shapira a allégué qu’Azaria lui avait menti et avait changé son histoire alors qu’il était interrogé sur le théâtre des évènements. Tout d’abord, selon les dires de Shapira, Azaria a dit à son commandant actuel qu’il avait abattu Sharif et ajouté « que c’était un terroriste et qu’il devait mourir. » Or, lorsque Shapira l’a interrogé sur les lieux de l’incident, Azaria lui aurait dit qu’il avait tiré sur Sharif parce qu’il avait bougé et qu’un couteau était posé au sol à proximité du corps du terroriste. En bref, Shapira a insinué qu’Azaria était un menteur.
Il n’a pas fallu longtemps aux partisans d’Azaria pour se mettre à épingler Shapira. Un groupe facebook a même été créé pour soutenir le soldat sur le banc des accusés, pour vanter sa rapide intervention et pour diaboliser son ancien commandant de bataillon. La même chose est arrivée il y a quelques semaines déjà, après le témoignage de son commandant direct d’Azaria, le Maj. Tom Naaman, appelé à la barre.
Le procès Azaria est un moment charnière pour l’armée israélienne et peut-être pour la société israélienne toute entière. Au moment où les attaques terroristes sont quotidiennes dans tous le pays, le cas Azaria a frappé encore une fois une corde sensible chez les israéliens. Comme cela a été le cas dans toutes les guerres et intifadas précédentes, ils sont déchirés de l’intérieur quant à la façon dont le gouvernement et les militaires devraient réagir et si suffisamment est fait pour garantir leur sécurité ou pas.
Le fait que les politiques se soient imiscés dans l’affaire et ce dès le début n’a rien fait pour arranger les choses bien au contraire. Pour mémoire Netanyahou lui-même a pris position en appelant à soutenir le père d’Azaria, ainsi d’autres ministres du gouvernement, ce qui n’a fait qu’envenimer les choses.
En fin de compte, nous devons avoir foi dans le système juridique de l’armée israélienne et faire confiance dans le verdict des trois juges, dont la décision se sera fondée sur les preuves et les faits au regard du code juridique de l’armée israélienne.
Néanmoins, il est parfois important de rappeler ce qu’est le vrai courage et qui sont les vrais héros. Shapira est l’un d’entre eux. Azaria, quelque soit l’issue de son procès, n’en n’est pas un.

Jerusalem Post

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Efraim

lorsque les enfants d’Israël ont fait le veau d’or D’ieu s’est mis et colère et Moché de lui répondre « imagine que tu habilles ton enfant de ses meilleurs habits, que tu lui donnes de l’argent de poche, que tu l’amènes devant la maison des …. que tu t »en ailles et lui interdise d’entrer….que fera t-il?Ce pauvre soldat est un enfant et il y a des limites à imposer à des enfants….C’est une honte!!!!!!! une véritable honte d’autant plus que ‘sil avait été isrélo russe jamais il n’aurait été en prison comme les russes auraient crié là il est Français et malheureusement les Français en israël se taisent et sons si peu solidaires…Quelle honte

marcussion

honte a cette 5 eme colonne qui detruit Israel de l interrieur.
si le terroriste etait reste vivant , il aurait tue d autres innocents .
les juges et les accusateurs auraient pleure qui ?
des proches?
et les meres de ces palestiniens qui glorifient
la pourriture qui jaillie de leurs entrailles.

metuschela

David jeta une pierre de sa fronde entre les deux yeux du géant Goliath, et Goliath tomba à terre, sonné par le cailloux. Alors, David saisi l’épée du géant et lui coupa la tête tandis qu’il était vivant , au sol.
Pourquoi le maguen David sur le drapeau, si le pays ne suit pas son exemple?..Mais David aimait l’Éternel!
Israël, reviens à l’Éternel ton D.ieu de tout ton cœur et écoute Sa voix, car Il est ta joie, ton honneur, et ton libérateur. Alors, tu n’aura plus à craindre la honte, tes ennemi fuiront devant toi ou viendront se prosterner à tes pieds.
ce procès est révélateur d’un Israël qui a oublié Son fondement

Daniel

Honte à ceux qui font souffrir ce gamin qui est des nôtres et qui nous défend.
Beaucoup d’entre nous, ne supportons pas cette humiliation de devoir rendre des comptes à une justice engoncée dans le carcan de la légalité.
Lorsque Hanin Zoabi insulte et trahi une nation qui lui a donné une dignité qu’elle n’aurait jamais dans un pays musulman, il est curieux que la même justice soit désarmée pour sanctionner cette élue.

Les injustices comme les insultes, se succèdent à l’adresse de l’Etat d’Israël et nous poussons le ridicule jusqu’à pousser notre justice dans des extrémités incompréhensibles par nos pires ennemis. Il est donc urgent de cesser toutes ces poursuites à l’égard de ce garçon pour que s’éteigne enfin notre honte.

Marand

Les deux terroristes de l’église en France, ont été abattus sans sommations aussitot sortis de l’église alors qu’ils n’avaient que des couteaux contre des militaires armés. Ils auraient très bien être arretés. Ca donne à penser .

Chochana

Merci Jacqueline Arragon, vous avez bien résumé ce que beaucoup de gens pensent de la pénible situation du soldat Azaria qui a trés bien fait d’éliminer ce terroriste.
L’ Armée aurait dû le soutenir à fond car les soldats de Tsahal sont jeunes et inexpérimentés
juridiquement. Faut il connaître les lois avant de tuer son ennemi ?
Pour ma part, je remercie tous nos soldats de défendre notre pays et ses habitants au péril de leur vie parfois et n’oublions pas le climat particulier qui régne à Hébron et dans tout le pays aprés de nombreux assassinats.
NON, le TERRORISTE NE MÉRITE PAS AUTANT D’ÉGARDS.

tor

cet article est du charabia. À part les soi disant commandants qui n’hésite pas à enfoncer un jeune soldat qui aime Israel et défend ses frères, tous les juifs soutiennent ce maccabé

Anisette

Soutien total et inconditionnel au soldat Azaria et a tous les soldats, policiers et citoyens qui défendent le pays et les civils.

Joel

Cessons d’accabler ce soldat et tous les autres sous prétexte de plaire à l’opinion publique internationale ou de pouvoir comme certains généraux dits illustres préparer la prochaine campagne électorale. Pensez-vous que quelqu’un pensera à poursuivre et placer en détention immédiate les policiers de la BRI qui ont abattu AUJOURDHUI devant l’église les 2 terroristes sauvages écorceurs alors qu’ils n’avaient que des pistolets factices et une ceinture explosive également factice ???? Non et c’est normal sauf s’ils étaient en Israel.

Disraeli

Que le ministre de la Défense et le chef d’Etat-major évoquent la culpabilité d’Azaria avant même le début de l’enquête, voilà le vrai scandale de cette douloureuse affaire.

Ita

Il faudrait prevenir nos soldags que les Lois de la Guerre ont changé. Autrefois l ennemies une fois identifié devait Etre éliminé. Aujourdhui ce n est plus Le cas. L ennemi meme s il du sang sur les mains et qu il s agit d un assassin doit
Etre soigné dans nos hopitaux et entretenu dans nos prisons avec l espoir d Etre liberé et echangé ….

Sylvia Rottenberg

Je soutiens aussi le soldat Azaria victime der ses supérieurs courbant échine devant le monde anti-sémite

Sam

Courage Azaria nous sommes avec toi, le monde entier est contre Israël car l’antisémitisme est de rigueur. J’espère te voir bientôt libre car tu as très bien fait. Ces terroristes savent très bien ce qui les attent en essayant de tuer des juifs. Nous sommes fiers de cette armée qui defend Israël.

léa

Jusqu’a quand l’opinion internationale devra-t-elle influencer nos actions et nos decisions ? a a l’avenir un soldat avant d’agir devra-t-il se poser la question « que va dire de moi le monde ? c’est comme cela que notre armée fonctionne ? Ce jeune soldat doit sortir la tête haute quelle que soit la décision du tribunal. en son âme et conscience il a agit comme il devait le faire face à un terroriste pour notre protection.

jacqueline arragon

Pour ma part, je soutiens toujours le soldat Azaria, il ne faut pas oublier que ce terroriste venait de poignarder des soldats. Je défendrai toujours les soldats ainsi que les policiers qui nous protègent, oeuvrent pour notre sécurité. Je ne pleurerai jamais sur un terroriste, et personne ne comprend pourquoi certains s’acharnent sur ce jeune soldat qui semble complètement dépassé par ce qui lui arrive. Personne ne comprend non plus toutes les critiques de certains journalistes qui aiment bien déstabiliser Israël, alors que les terroristes tuent sans état d’âme des Israéliens, (et aujourd’hui ils doivent bien rigoler de cette situation) et ses supérieurs auraient pu le soutenir; une sanction interne aurait dû suffire sans que ce jeune soit exposé à la vindicte des journalistes ! Courage, soldat Azaria ! En France on sait comment les journalistes trafiquent les nouvelles en provenance d’Israël, mais en Israël, voir que les journalistes sont aussi véreux qu’en France, cela fait « dresser les cheveux sur la tête ». J’ose dire tout haut ce que la majorité pense tout bas. Mais vu ce qui se passe en ce moment en France nous donne le courage de parler et d’agir, car une telle chose peut très bien arriver à un soldat ou à un policier (des policiers ont déjà été dans le cas de ce jeune soldat), et nous sommes nombreux à les soutenir face au terrorisme, alors ne comptez pas sur nous pour pleurer la mort d’un terroriste !