Guerre en Ukraine : le missile « Satan II » bientôt prêt à être déployé
Dans un discours, Vladimir Poutine a détaillé les objectifs de l’armée russe pour 2023. Il a aussi promis que le nombre de soldats russes allait augmenter.
Devant un parterre de chefs militaires russes, Vladimir Poutine a dressé le programme de l’armée russe pour 2023, avec toujours la guerre en Ukraine et les tensions avec l’Occident comme préoccupation première.
GUERRE EN UKRAINE – À l’aube du dixième mois de conflit en Ukraine, le président russe Vladimir Poutine a profité d’une réunion avec les chefs militaires de son pays pour annoncer que le missile balistique Sarmat serait prêt à être déployé dans un avenir proche.
Également connue sous le nom de missile « Satan II », cette arme de nouvelle génération de très longue portée avait été saluée comme « sans équivalent » par Vladimir Poutine en avril dernier lors du premier tir d’essai réussi. Capable de transporter 10 ogives nucléaires, le missile RS-28 Sarmat serait capable de frapper des cibles à des milliers de kilomètres en Europe et aux États-Unis.
À l’occasion de ce discours devant les chefs de la défense à Moscou, le président russe a également présenté sa feuille de route militaire pour l’année à venir. Avec une autre annonce de taille: l’objectif d’augmenter son armée à 1,5 million de militaires et d’augmenter l’âge limite du service militaire, dans le contexte de l’offensive russe en Ukraine.
« Afin de garantir l’accomplissement des tâches pour assurer la sécurité militaire de la Russie, il est nécessaire d’augmenter l’effectif des forces armées à 1,5 million de militaires, dont 695 000 sous contrat », a ainsi déclaré le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou devant Vladimir Poutine, qui a dit être « d’accord » avec ces propositions. Un décret présidentiel datant d’août prévoyait déjà de porter à 1,15 million le nombre de personnels combattants à partir du 1er janvier 2023 : ce nombre a donc été revu à la hausse.
Bases en Ukraine et missile Zircon
Vladimir Poutine a affirmé ce mercredi que son pays allait continuer de développer son potentiel militaire, y compris la « préparation au combat » de ses forces nucléaires. « Les forces armées et les capacités de combat de nos forces armées augmentent constamment et chaque jour. Et ce processus, bien sûr, nous allons le développer », a-t-il avancé lors d’une réunion avec des hauts gradés de l’armée pour tirer les leçons de l’année écoulée et fixer les objectifs militaires pour 2023. « Nous continuerons à maintenir et à améliorer la préparation au combat de notre triade nucléaire », a-t-il ajouté.
Pour ce faire plusieurs annonces importantes ont eu lieu. La flotte russe sera ainsi dotée à partir de début janvier de nouveaux missiles hypersoniques de croisière Zircon, une arme qui appartient à la nouvelle famille d’armements développés ces dernières années par Moscou.
« Début janvier, la frégate Amiral Gorchkov sera en état de service avec de nouveaux missiles Zircon, qui n’ont pas d’équivalent dans le monde », a décrit Vladimir Poutine.
À cela s’ajoute, le futur déploiement par l’armée russe de bases navales de soutien à sa flotte dans les villes de Marioupol et Berdiansk, deux villes qu’elle occupe dans le sud de l’Ukraine, a indiqué le ministre russe de la Défense, lors de cette même réunion. « Les ports de Berdiansk et de Marioupol fonctionnent pleinement. Nous prévoyons d’y déployer des bases pour les navires de soutien, les services de secours d’urgence et les unités de réparation navale de la marine », a déclaré Sergueï Choïgou lors d’un rapport sur le conflit en Ukraine devant le président Vladimir Poutine.
Une guerre contre les « forces combinées de l’Occident »
Durant cette réunion au sommet dans la capitale russe, le Kremlin en a aussi profité pour gonfler son argumentaire concernant le conflit en Ukraine et la crise avec les Occidentaux. Pour ce faire, Sergueï Choïgou, a par exemple assuré que la Russie combattait en Ukraine « les forces combinées de l’Occident », du fait de son soutien financier et de ses livraisons d’armes à Kiev.
« En Ukraine, les militaires russes s’opposent aux forces combinées de l’Occident », a-t-il lancé lors d’un rapport sur le conflit. Le chef du Kremlin a pour sa part estimé que le conflit en Ukraine était une « tragédie commune », mais que la Russie n’était en rien responsable de son déclenchement. « Ce qui se passe est, bien sûr, une tragédie. Une tragédie commune. Mais ce n’est pas le résultat de notre politique, c’est le résultat de la politique de pays tiers », a estimé le président russe, au moment où son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky est attendu à Washington pour une visite historique depuis le début du conflit.
Après une étape à la Maison Blanche avec Joe Biden, la première visite hors d’Ukraine du président Zelensky se poursuivra par un passage au Congrès américain où il prononcera un discours. Une visite inédite où une nouvelle aide américaine qualifiée de « significative » à l’Ukraine a d’ores et déjà été annoncée, comprenant notamment un système antiaérien Patriot. Le Kremlin a d’ailleurs mis en garde ce mercredi contre de nouvelles livraisons d’armes américaines à l’Ukraine, qui n’auront pour effet que d’« aggraver » le conflit.
JForum avec Le HuffPost
Devant un parterre de chefs militaires russes, Vladimir Poutine a dressé le programme de l’armée russe pour 2023, avec toujours la guerre en Ukraine et les tensions avec l’Occident comme préoccupation première. MIKHAIL METZEL / AFP