Avec son zoom de 150 millions de kms, un astronome de Netanya saisit le soleil

David Dayag, astronome autodidacte, s’est fait remarquer avec ses photos en time-lapse, des images de feu et de fureur au cœur du système solaire
Un astronome autodidacte de la ville côtière de Netanya fait actuellement sensation sur toute la planète avec ses photos du soleil prises en gros plan et en time-lapse.
David Dayag, qui se fait appeler Deddy, diffuse sur les réseaux sociaux ses clips du soleil qui durent 30 secondes, offrant des clichés ardents et rares de l’astre flamboyant.
Dayag, 39 ans, n’est pas le premier astrophotographe à photographier le soleil. Mais il est l’un des premiers à prendre des photos sous cet angle et à une telle profondeur.
Lors de ses incursions dans le désert du Néguev pour observer le ciel, des collègues astronomes lui avaient dit qu’il ne pourrait jamais photographier le soleil, que c’était tout simplement impossible.
Ces propos ne l’ont pas découragé.
« On a toujours tendance à faire ce qu’on nous dit de faire », explique Dayag en évoquant son activité télescopique. « Mais moi, je dois comprendre le pourquoi. »

« Beaucoup de gens ont peur de se lancer seuls dans des recherches », ajoute-t-il.
En étudiant son télescope et en jouant avec la quantité de lumière et la vitesse nécessaires pour capturer des images du soleil, Dayag a finalement réussi à prouver que les sceptiques avaient tort.
« Tout dépend de la quantité de lumière qui entre dans le filtre du télescope », déclare-t-il.
Si essayer de prendre des photos du soleil sans équipement adéquat peut détruire les objectifs ou faire du mal aux yeux, les filtres spécialisés et autres accessoires ne sont pas difficiles à trouver.
Les premières photos de Dayag ont été prises à l’aide d’un réfracteur Cosmos de 150 mm et d’un filtre Daystar quark H-Alpha sur une monture Celestron AVX, associés à une caméra ZWO asi178 mm. Une première séquence, réalisée en janvier 2021, montrait avec clarté deux énormes taches solaires, bien visibles sur des images filmées en time-lapse de 30 secondes.
« Tout le monde est resté bouche bée », se souvient Dayag.

Dayag est loin d’être le premier à avoir pris des photos du soleil – les premiers clichés remontent à environ 150 ans. Mais il pense avoir été le premier à le faire en time-lapse.
« Les gens prennent des photos du soleil », dit-il. « Je devais comprendre pourquoi on ne le faisait que d’une certaine manière. Je voulais voir si je pouvais le faire différemment. »
Les clichés de Dayag, sur lesquels apparaissent les filaments et les taches du soleil en gros plan, dépendent de la quantité de lumière qui entre dans le filtre du télescope, et de l’utilisation d’un télescope plus long pour apporter une meilleure résolution. Le photographe autodidacte préfère photographier le soleil tôt dans la journée, lorsque celui-ci est plus actif et présente plus de taches et de texture.
« Je suis tombé de ma chaise quand j’ai vu tous ces filaments et taches solaires », indique-t-il. « Et j’ai vu que le télescope pouvait le supporter. »

Astronome amateur de longue date, Dayag aime acquérir de nouvelles connaissances.
Pendant la majeure partie de sa vie – il a 39 ans – Dayag a essayé de comprendre les choses par lui-même, en particulier en matière d’observation des étoiles.
Il avait découvert les télescopes dans son enfance – lorsque son grand-père lui avait offert un livre expliquant comment construire un télescope, traduit grossièrement d’une autre langue vers l’hébreu.
« J’ai dû le lire une trentaine de fois », raconte Dayag. Malgré cela, ajoute-t-il, il n’avait pas su, à l’époque, fabriquer son propre télescope car certains des éléments nécessaires n’étaient pas encore disponibles en Israël.
Il n’avait par ailleurs aucune expérience dans la fabrication d’un objet aussi complexe qu’un télescope, et sa famille n’avait pas les moyens de l’envoyer suivre des programmes extrascolaires spécialisés ou de lui acheter des équipements coûteux.

Mais il avait continué, enfant, à observer le ciel la nuit, s’interrogeant sur les corps célestes. Il déclare avoir eu une fascination particulière pour les supernovas. Il voulait comprendre ce qui provoquait l’explosion de l’étoile et ce qui se passait à l’intérieur de la masse surchauffée.
« Même avant d’avoir un télescope, je ne faisais que regarder le ciel », dit-il.

Le lycée de Dayag a finalement accepté de lui acheter un objectif, ce qui lui a permis de construire son propre télescope à partir de différentes pièces de plomberie et du nouvel objectif.
Il le posait sur son lit ou sur une chaise et l’orientait vers la fenêtre, pour repérer une ligne dans les nuages ou une lueur dans le ciel.
« J’étais vraiment ému », s’exclame-t-il.
Dayag se décrit comme un amoureux des sciences – biologie, chimie et physique – mais il dit avoir eu des difficultés à s’intéresser à l’école, sauf si un sujet précis le motivait particulièrement.

David « Deddy » Dayag, astronome amateur de Netanya, qui a trouvé le moyen de prendre des photos du soleil en 30 secondes. (Crédit : Jessica Steinberg/Times of Israel)
« Je n’allais qu’à 10 % des cours, j’arrivais en retard à l’école, mais je réussissais bien dans les cours que j’aimais », dit-il.
Ce n’est qu’après l’armée, lorsque Dayag, dépourvu de diplôme universitaire, a commencé à travailler dans le développement de logiciels pour diverses startups, qu’il a gagné assez d’argent pour enfin acheter son premier télescope.
Il en possède désormais une petite collection soigneusement rangée dans sa maison de Netanya, à côté de son studio de musique et de son bureau à domicile.
« La musique me canalise émotionnellement », indique Dayag, qui a appris la guitare tout seul et la batterie à l’école. « L’observation des étoiles est ma passion. »
Il continue à travailler dans la technologie, joue dans deux groupes de rock progressif et, environ une fois par mois, il part dans le désert avec une remorque aménagée qui comprend des panneaux solaires pour recharger tout son équipement d’observation des étoiles.
Dayag aimerait poursuivre un doctorat en physique, mais il s’inquiète de la rigueur du monde universitaire. Il rêve également de voler vers une autre étoile et de vivre seul sur Mars.
Et si SpaceX, le constructeur de vaisseaux spatiaux d’Elon Musk, lui offrait un emploi, Dayag n’hésiterait pas à emballer ses télescopes et à quitter Netanya.
« Je n’attendrais pas une seconde », a-t-il déclaré.

par JESSICA STEINBERG

fr.timesofisrael.com

 

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