Israël a mené une opération commando en Syrie contre une usine d’armement dépendant de l’Iran.

Israël est de plus en plus entreprenant et ses ennemis sont incapables de le contrecarrer. Après l’élimination de Haniyeh, on devait voir ce qu’on n’allait, voire, c’est-à-dire RIEN. Un Iran impuissant, un Hezbollah apeuré, un Hamas aux articles de la mort. Telles sont les réussites d’Israël. Il y a une semaine à peine, Israël a détruit un centre souterrain de fabrication d’armes chimiques et de fusées de précision ainsi qu’une centrale électrique, sans réaction de la Syrie. La Russie a laissé faire, et les États-Unis étaient représentés dans la salle d’opération israélienne.

Tout cela semble être une répétition générale contre les installations souterraines iraniennes, et le fait que la Russie ne bronche pas montre que les fameux accords russo-iraniens sont l’expression de grands palabres cinématographiques pour amuser la galerie. Le régime des mollahs qui ne tient qu’à un fil pourrait en faire les frais, quand syrien Al Assad sait qu’il n’a pas trop intérêt à trop contrarier qui que ce soit, car la corde qui le suspend encore en l’air ne tient que sur un ou deux brins. Malgré les réussites de Netanyahou, c’est de l’intérieur du peuple juif que vient toujours le plus grand danger.

L’agence de presse officielle syrienne SANA a rapporté lundi que 18 personnes ont été tuées et 37 autres blessées dans l’attaque, ce qui en fait l’une des plus meurtrières que le pays ait connue depuis des mois.

Voici ce qu’il faut savoir sur cette attaque, la dernière en date d’Israël dans le cadre de ses multiples conflits contre le Hezbollah au Liban, le Hamas et d’autres groupes militants dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, ainsi que contre des cibles iraniennes et syriennes. Les responsables ont parlé au New York Times sous couvert d’anonymat pour discuter de renseignements sensibles.

Avant la frappe, a déclaré un responsable américain, Israël a informé le général Michael E. Kurilla, chef du commandement central américain, et d’autres hauts responsables américains. Dimanche, le général Kurilla s’est rendu dans la salle de guerre souterraine du commandement nord de l’armée israélienne et a été informé des plans opérationnels de l’armée pour le Liban, selon les Forces de défense israéliennes.

Charles Lister, directeur des programmes sur la Syrie et la lutte contre le terrorisme au Middle East Institute, a publié jeudi une analyse selon laquelle une première série de frappes aériennes israéliennes a probablement détruit au moins quatre positions militaires syriennes, dont un site de défense aérienne, et une deuxième série de frappes a touché un bâtiment du complexe relié à des tunnels souterrains.

Ensuite, a-t-il dit, des hélicoptères israéliens sont entrés dans l’espace aérien syrien et plusieurs dizaines de commandos ont été largués aux abords du centre, et des drones israéliens ont attaqué les troupes syriennes qui se sont précipitées sur les lieux.

L’installation, appelée Centre d’études et de recherche scientifiques, était utilisée pour fabriquer des missiles à guidage de précision pour le Hezbollah, ont déclaré des responsables.

Le Hezbollah a commencé à tirer des missiles en solidarité avec le Hamas après l’attaque menée par ce dernier contre Israël en octobre dernier. Israël a riposté pendant des mois contre des cibles du Hezbollah.

L’Observatoire syrien des droits de l’homme, un groupe basé en Grande-Bretagne qui suit les conflits en Syrie, a déclaré que le centre développait des missiles de précision à courte et moyenne portée, et certains analystes ont déclaré que ces armes pourraient aider le Hezbollah à mieux frapper ses cibles dans le nord d’Israël. Avant le début de la guerre civile en Syrie en 2011, le centre, situé à environ 40 kilomètres de la Méditerranée, près de la ville de Masyaf, développait des armes chimiques.

La région est restée un centre d’activité pour l’armée syrienne. M. Lister a déclaré que les installations de Masyaf et de la ville voisine de Mahruseh ont joué un rôle important dans le développement par la Syrie de missiles balistiques, de missiles de croisière, de bombes barils et de bombes aérosols, qui sont fabriquées à partir de mélanges explosifs généralement utilisés pour détruire des bâtiments et des tunnels.

Un haut responsable des services de renseignement occidentaux qui a examiné les évaluations préliminaires de l’attaque a déclaré que l’installation serait probablement « inutilisable » pendant une longue période.

Des experts indépendants, des responsables israéliens et le gouvernement américain ont décrit le centre comme étant aidé par l’Iran, un allié de la Syrie, du Hezbollah et du Hamas et un adversaire de longue date d’Israël.

Un ancien haut responsable israélien qui conseille toujours le gouvernement a déclaré que le général Qassim Suleimani, qui dirigeait les opérations étrangères de l’Iran avant que les États-Unis ne le tuent en Irak en 2020, avait exhorté le président syrien Bachar al-Assad à laisser les scientifiques iraniens restaurer le laboratoire d’armes, qui était devenu un centre de fabrication de missiles et de munitions pour le Hezbollah.

Les responsables israéliens pensent que les dirigeants du Hezbollah voulaient que le centre soit situé en Syrie parce qu’ils pensaient qu’Israël était moins susceptible de frapper Masyaf que des endroits au Liban.

« C’était une entreprise sérieuse », a déclaré Ralph Goff, un ancien haut responsable de la CIA qui a servi au Moyen-Orient. « En envoyant des troupes sur le terrain, Israël a envoyé un signal au Hamas et à l’Iran : même s’il est fortement engagé à Gaza et avec le Hezbollah dans le nord, il peut toujours planifier, lancer et récupérer une mission d’opérations spéciales complexe qui non seulement détruit un objectif ennemi, mais saisit également des renseignements de grande valeur pour des actions ultérieures. »

Le raid aérien mené dimanche 8 septembre visait à couvrir une opération terrestre hors-norme contre un site de production fournissant le Hezbollah.

Les détails d’une opération aéroportée israélienne hors norme en territoire syrien émergent peu à peu. Vendredi 13 septembre, des éléments supplémentaires permettent de mieux cerner les contours de l’opération, qui a eu lieu dimanche 8 septembre en fin de journée, dans les environs de Masyaf, au cœur d’une région montagneuse au nord de Homs. D’abord égrainés dans la presse internationale et israélienne, ces éléments ont été appuyés – à défaut de confirmation officielle israélienne –, par des informations de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Selon cette ONG créée en 2006 à Londres, qui a assis sa réputation durant la guerre en Syrie, l’assaut héliporté de la nuit de dimanche visait plus précisément le site de Hair Abbas, au sein de l’Institut 4 000, une structure de production d’armes qui dépend du Centre d’études et de recherches scientifiques syrien, désormais placé sous supervision iranienne.

Cet ensemble de bâtiments est installé à une cinquantaine de kilomètres du Liban, bastion du Hezbollah, allié du pouvoir syrien et pilier central de la coalition des alliés de Téhéran au sein de « l’axe de la résistance ». Israël, le long de sa frontière nord, est engagé depuis onze mois dans un conflit avec le Hezbollah caractérisé par des échanges de tirs et de frappes des deux côtés de la frontière avec le Liban, menaçant de se transformer en conflit ouvert. Dans ce cadre, la proximité géographique de l’Institut 4 000 avec le Liban est cruciale. Or, dans ces installations souterraines à l’épreuve des frappes aériennes les plus puissantes, se trouve une usine de production de missiles de précision et de drones.

Dans une note publiée vendredi 13 septembre synthétisant plusieurs jours de recherches, l’OSDH détaille les phases de l’opération de dimanche. Des avions de chasse et des drones ont été d’abord utilisés pour les frappes, visant les militaires et les gardes protégeant le complexe, ainsi que la défense antiaérienne syrienne et les routes avoisinantes, pour empêcher l’arrivée de renforts. Les forces russes ne sont pas intervenues – une retenue habituelle en cas d’opérations aériennes israéliennes au-dessus de la Syrie. Le brouillage électronique a ensuite permis à environ cinq hélicoptères israéliens d’acheminer « plusieurs dizaines » de commandos, déposés au sol, où leur intervention, marquée par des combats, aurait duré plus de trois heures.

« Chorégraphie sophistiquée »

Les commandos ont pu recueillir du renseignement avant de procéder à une destruction importante d’installations. Selon le site d’informations américain Axios, ces commandos appartiennent à l’unité d’élite de l’armée de l’air, Shaldag, et ils seraient parvenus à « détruire les installations ». Selon l’OSDH, le bilan serait de vingt-sept morts.

Ce n’était pas la première fois que des frappes israéliennes visaient les installations de l’Institut 4 000, où ont été élaborées, dans le passé, des armes chimiques utilisées par le régime syrien. Désormais, le centre est chargé de la production de deux types de matériel qui constituent un sujet de préoccupation pour Israël : des missiles guidés ou des kits de guidage destinés à être installés sur des missiles existants, ainsi que des drones. Tout ceci est destiné au Hezbollah.
Placé sous la protection de son système multicouches antiaérien, Israël voit se faufiler depuis le Liban un nombre croissant de drones tirés par le Hezbollah jusqu’à son territoire. Quant aux missiles guidés, ils représentent le fer de lance de la menace exercée par le Hezbollah contre Israël, au sein de son important arsenal de roquettes et de missiles (plus de 100 000 éléments, au total).

« Depuis cinq ans, Israël a planifié l’opération “couche en profondeur” – dont le but était de viser et détruire l’Institut 4 000 lié aux IRGC [corps des gardiens de la révolution islamique] à Masyaf, où des missiles de précision étaient fabriqués », relève Charles Lister, spécialiste de la Syrie, sur X.

 

L’opération héliportée semble avoir, pour les Israéliens, fait la démonstration que les structures souterraines en profondeur, hors de portée des frappes aériennes, n’étaient plus à l’abri. Si cette opération avait pour but premier de couper une voie d’approvisionnement en matériel militaire du Hezbollah, une autre démonstration se lit, en filigrane. Même si le territoire iranien est infiniment plus éloigné et ne permet pas à l’aviation israélienne d’y évoluer comme dans le ciel syrien, le tour de force opérationnel n’est pas passé inaperçu. « L’emploi de forces spéciales dans cette opération, et la chorégraphie sophistiquée sur laquelle elle repose, est un fait marquant et une première [en Syrie] », note une source internationale spécialiste de ce dossier.

Raid commando à Mesyaf: Israël ne confirme pas, la Syrie ne dément pas.

Ni Israël ni la Syrie n’ont confirmé ou démenti les rapports occidentaux faisant état d’une opération de débarquement menée par des forces spéciales israéliennes à Mesyaf, en Syrie. Cette opération aurait visé des installations du Centre de recherches scientifiques dans la nuit du 8 au 9 septembre. Toutefois, les habitants de la région de Tartous ont signalé avoir entendu des hélicoptères avant le début des frappes violentes contre la zone, et leurs témoignages ont circulé sur les réseaux sociaux.

Selon des sources sécuritaires, cela confirmerait l’implication d’hélicoptères israéliens dans l’opération. Il reste à savoir si ces hélicoptères ont débarqué des soldats ou s’ils ont simplement frappé des cibles précises.

D’après des sources syriennes, l’attaque aurait fait 17 morts. Les autorités syriennes n’ont pas précisé la nature des fonctions des victimes, indiquant seulement que certains étaient des civils, d’autres des militaires appartenant aux unités de défense aérienne, tandis qu’un nombre significatif reste de statut inconnu.

Les sources sécuritaires ont souligné que le nombre élevé de victimes prouve que l’attaque a été ciblée, visant des postes de garde et des centres opérationnels dans les installations frappées, où des individus accomplissaient des missions spécifiques. Si un débarquement a effectivement eu lieu, les assaillants auraient utilisé des fusils d’assaut, des explosifs, des lance-grenades et des armes antipersonnel et antichar.

Selon ces mêmes sources, les images et vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ne montrent pas clairement les installations du Centre de recherches scientifiques dans les zones visées. Il semble plutôt que certaines routes menant à la région aient été touchées.

Par ailleurs, une centrale électrique située à 10 kilomètres au nord de Mesyaf aurait également été ciblée. Il est à noter que les installations visées sont situées dans des tunnels souterrains dans la région de Wadi el-Ouyoun et avaient déjà été frappées lors de précédentes attaques aériennes.

Les installations du Centre de recherches scientifiques à Mesyaf et à Jamraya seraient spécialisées dans le développement de missiles de précision, ainsi que dans la fabrication de drones et d’armes chimiques.

JForum.fr et le NYT

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2 Commentaires
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Alain

Bravo ! Mais… éviter de prendre la grosse tête et s’en tenir là, comme le fit malheureusement Israël après chaque succès. Quelques succès de-ci delà sont insuffisants. C’est une victoire totale, indiscutable et sans condition qu’il s’agit d’obtenir. Sur le Hezbollah comme sur le ramass et l’Iran.

דוב קרבי dov kravi

Précisément :  » L’opération héliportée semble avoir, pour les Israéliens, fait la démonstration que les structures souterraines en profondeur, hors de portée des frappes aériennes, n’étaient plus à l’abri.  »
Suivez leur regard.