L’Arabie saoudite, tributaire du pétrole, revoit à la baisse ses prévisions
Ryad: L’Arabie saoudite a revu à la baisse ses prévisions budgétaires et s’attend désormais à enregistrer un déficit pour l’année en cours, en raison de l’augmentation des dépenses et la baisse des recettes pétrolières, a annoncé le ministère des Finances.
La monarchie du Golfe, premier exportateur mondial de pétrole brut, avait initialement tablé sur un excédent de 16 milliards de riyals saoudiens (4,27 milliards de dollars) en 2023, mais les nouvelles prévisions indiquent un déficit attendu de 82 milliards de riyals saoudiens (21,86 milliards de dollars), équivalent à 2% du PIB, a déclaré le ministère tard samedi dans un communiqué.
Pour l’année suivante, un déficit de 79 milliards de riyals, soit 1,9% du PIB, est également attendu, selon la même source.
En décembre dernier, Ryad avait pourtant annoncé son premier excédent budgétaire enregistré en près de dix ans grâce à la flambée des cours après l’invasion russe en Ukraine.
Or cette année, les recettes pétrolières ont baissé de 17% en raison de la baisse des prix et la réduction de la production saoudienne décidée par les autorités pour tenter de faire remonter les cours.
La production est actuellement de neuf millions de barils par jour, soit une diminution de deux millions de barils par rapport à la même période une année auparavant.
Parallèlement, le royaume poursuit son ambitieux mais coûteux programme de réforme Vision 2030, sous l’égide du prince héritier Mohammed ben Salmane, qui vise à diversifier son économie tributaire de l’or noir.
Dans son communiqué, le ministère des Finances s’est félicité de la croissance des secteurs non pétroliers, avec une augmentation de 11% de leurs revenus au premier trimestre.
Le gouvernement « continuera à mettre en oeuvre des réformes structurelles fiscales et économiques pour contribuer au développement et à la diversification de l’économie saoudienne et stimuler la croissance, tout en préservant la viabilité budgétaire », a affirmé le ministre Finances, Mohammed al-Jadaan.
Son département s’attend à ce que les déficits budgétaires persistent jusqu’en 2026, selon le communiqué.