Les nouveautés du palmarès des hôpitaux du « Point » 2024
Le palmarès des hôpitaux et des cliniques est de retour, à un niveau d’expertise jamais atteint. Une évaluation unique, la plus complète publiée à ce jour, avec 136 classements dans 85 disciplines.
Avec ses 136 classements d’hôpitaux publics et de cliniques privées, le palmarès des hôpitaux 2024 du Point est le plus complet publié à ce jour. Il aura fallu près d’un an de travail à l’équipe du Point, réunissant journalistes et informaticiens, pour passer au crible les 1 400 établissements de court séjour métropolitains et d’outre-mer et les évaluer à partir de l’analyse de la base de données du PMSI (Programme médicalisé des systèmes d’information), obtenue de haute lutte après une nouvelle autorisation de la Cnil (Commission nationale de l’informatique et des libertés).
Cette base contient les 28 millions de dossiers anonymisés des patients hospitalisés pendant l’année 2022 et permet d’analyser finement, pathologie par pathologie, les actes qui leur ont été prodigués, la gravité de leur cas, la durée de leur hospitalisation ou si celle-ci a été réalisée en ambulatoire (dans la journée), quelles techniques, modernes ou obsolètes, ont été utilisées pour les traiter, etc.
Les indicateurs retenus sont le fruit d’une analyse bibliographique internationale à laquelle s’ajoute notre travail d’enquête, nos échanges et débats avec des professionnels depuis vingt-huit ans, travail sans cesse renouvelé et mis à jour au fil des parutions.
Équipes entraînées et techniques modernes
Parallèlement, un questionnaire très complet (348 questions pour les hôpitaux) a été adressé à l’ensemble des établissements de soins afin de connaître les moyens humains et techniques dont ils disposent : service de réanimation pour les interventions chirurgicales lourdes, unités de soins intensifs pour les pathologies cardiaques, unités neurovasculaires avec présence de professionnels spécialisés 24 heures sur 24 et 365 jours par an pour la prise en charge des accidents vasculaires cérébraux, etc.
C’est la combinaison de ces très nombreux critères qui permet de classer les structures de soins et de déterminer, selon nous, quels sont les meilleurs d’entre eux. Sont privilégiés les établissements actifs, donc aux équipes entraînées et capables de faire face aux imprévus, employant les techniques les plus modernes et dotés de l’environnement technique et humain le plus complet.
Quatre-vingt-cinq pathologies ont été analysées et, comme à chaque édition du palmarès, de nouvelles ont été évaluées cette année : la prise en charge de patients souffrant d’insuffisance cardiaque, celle des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin et, en psychiatrie, des troubles du stress post-traumatique.
C’est aussi le retour du palmarès des maternités, capital à un moment où les chiffres de la périnatalité se dégradent en France en raison du trop grand nombre d’établissements à faible activité, incapables d’attirer les professionnels mais dont la fermeture ou la restructuration est freinée par les élus locaux, plus soucieux de conserver le premier employeur de leur ville que d’assurer la sécurité de leurs administrées qui y accouchent.
C’est parce que notre publication accélérerait ce mouvement qu’après nous avoir autorisés à accéder au PMSI pendant plus de deux décennies la Cnil, qui reconnaissait « l’intérêt public » de notre travail, nous l’a interdit en 2022. Sous prétexte d’une méthodologie qui ne plaisait pas à son comité scientifique mais, en réalité, comme nous le confiera l’un de ses rapporteurs, parce qu’ « avec votre truc vous allez vider les petits hôpitaux ».
Deux ans de bataille juridique
Le Point a combattu cette censure préalable pied à pied. A été introduite une nouvelle demande, validée par un groupe d’experts composé de Jean de Kervasdoué, économiste de la santé, ancien directeur des hôpitaux au ministère de la Santé à l’origine de la création du PMSI, de Gilles Johanet, ancien procureur général près la Cour des comptes, ancien président du Comité économique des produits de santé, ancien directeur de la Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés, et de Guy Vallancien, professeur honoraire des universités, membre de l’Académie nationale de médecine, fondateur et président de la Convention on Health Analysis and Management, membre de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques.
Après deux ans de bataille juridique, le palmarès est donc de retour, couronnant finalement les CHU (centres hospitaliers universitaires) de Toulouse, Bordeaux et Lille et, pour le secteur privé, la clinique Reims-Bezannes à Bezannes, Santé Atlantique à Saint-Herblain et la clinique Rhéna de Strasbourg.
Notre travail n’est pas celui de scientifiques, c’est une œuvre journalistique menée selon des standards professionnels unanimement reconnus comme étant élevés, y compris par les établissements de santé eux-mêmes, qui le reprennent abondamment.
Nous avons échangé et débattu avec des centaines de professionnels, étudié les articles parus dans les revues scientifiques ou les rapports officiels sur la qualité, la sécurité, la performance hospitalière. Nous avons effectué d’innombrables reportages dans toute la France, suivi des procès impliquant des établissements et/ou des praticiens y exerçant, recueilli les témoignages de milliers de patients et/ou de leurs familles.
Nos critères ne sont pas les seuls envisageables et nous ne prétendons pas publier le seul classement possible. Néanmoins, nous considérons que celui-ci est suffisamment complexe et multifactoriel pour être considéré comme de grande qualité. Son succès depuis 2001 – 6 millions d’exemplaires diffusés – en est la meilleure preuve.
Le Point