Défi climatique : la recherche israélienne expérimente des variétés d’oliviers plus résistants à la chaleur
Oléiculteurs israéliens et palestiniens assurent que ce qui était un cycle de production immuable – une année de récolte florissante suivie d’une année plus maigre – est perturbé depuis environ une décennie. Ils mettent en cause le changement climatique.
Si Israéliens et Palestiniens notent des perturbations et s’accordent sur la nécessité de s’adapter, leur approche diffère.
« Super-variété »
Dans un champ duquel on aperçoit au loin les grattes-ciels de Tel-Aviv, Giora Ben-Ari, scientifique au centre de recherche agricole Volcani, teste la résistance à la chaleur de 120 variétés d’oliviers provenant du monde entier.
L’une d’elle, la variété Barnea originaire d’Israël, assure de bonnes récoltes même après des étés chauds, tandis que la Souri, du Liban, conserve une qualité d’olives exemplaire mais en quantité limitée.
« Nous n’avons toujours pas identifié de super-variété qui soit résistante sur tous les points », regrette M. Ben-Ari, dont l’institut est financé par des fonds publics.
« D’autres arbres fruitiers sont beaucoup plus sensibles aux températures élevées » que les oliviers, note-t-il. Mais ces derniers « sont généralement plantés sur des terres ingrates et se développent dans des conditions qui ne sont pas idéales. Chaque changement affecte leur rendement ».
Pour contrer la sécheresse, les oléiculteurs israéliens irriguent leurs oliviers, souvent au goutte-à-goutte. Selon M. Ben-Ari, environ un quart des 33.000 hectares de plantations d’oliviers sont approvisionnés en eau.
L’eau, produit de luxe
Mais côté palestinien, où les agriculteurs dépendent parfois des récoltes d’oliviers pour répondre aux besoins de leurs familles, l’irrigation relève souvent d’un luxe.
Seuls 5% des 88.000 hectares d’oliviers cultivés par des Palestiniens en Judée Samarie et dans la bande de Gaza sont irrigués, selon Fares Gabi, spécialiste de l’oléiculture et retraité du ministère palestinien de l’Agriculture.
Abdel Salam Sholi, un oléiculteur d’Assira al-Shamaliya à 3 kilomètres au nord de Sichem, a élagué certains de ses oliviers, quitte à faire une croix sur une partie du rendement, parce qu’il n’a pas les moyens de tous les irriguer. Un confrère, Mohammed Amer Hammoudi, 67 ans, a décidé de continuer à irriguer malgré le coût élevé de l’eau ().
L’eau lui coûte 10 shekels le mètre cube (2,75 euros), soit au moins six fois plus que pour un agriculteur israélien. Le transport de l’eau vers ses terres lui coûte 15 shekels (4,10 euros) par mètre cube supplémentaire, explique-t-il. « L’eau est très chère mais ce système permet à de nouvelles branches de se développer », affirme-t-il, misant tout sur un nouveau réservoir d’eau de pluie pour baisser les coûts.
Ce Palestinien recevait un temps des aides du gouvernement américain pour arroser ses champs, suspendues par l’administration de l’ancien président Donald Trump.
L’été dernier, Dalal Sawalmeh a elle aussi arrosé 30 de ses 150 arbres à l’aide de barils légèrement troués au fond, qui permettent à l’eau de s’écouler doucement au pied des oliviers. Une technique ayant assuré un rendement supérieur, mais pas suffisante pour pouvoir recruter des travailleurs pour la récolte.
« Je ne veux pas payer pour me faire aider », explique l’oléicultrice, qui a dû compter sur son époux et ses enfants. « On essaye de faire des économies comme on peut. »
Sources : Yahoo Actualités
Les agronomes palestiniens ont développé une variété unique au monde: l’olivier pleureur, qui ne produit pas d’huile, mais les sanglots des bobos de la Rive Gauche.