Nouvelles concessions exigées par Téhéran ©

L’ayatollah Ali Khamenei a demandé au début du mois que les sanctions soient levées entièrement, plutôt que simplement suspendues, comme convenu dans l’accord nucléaire signé en Juillet.

La demande a été répétée ce week-end par un haut responsable iranien avant la tenue de la prochaine Assemblée générale des Nations Unies, où des négociations informelles ont souvent lieu en marge des réunions officielles. Le 28 Septembre, les responsables iraniens envisagent de se réunir avec l’ensemble des délégations du P5 + 1  qui ont négocié l’accord nucléaire avec l’Iran, selon l’agence de presse de l’Iran Fars .

Par ailleurs, le secrétaire d’Etat américain John Kerry aurait l’intention de rencontrer le ministre des Affaires étrangères iranien Javad Zarif dans les prochains jours à New York sur la question. Selon Fox News, un responsable du département d’Etat a déclaré qu’il n’y aurait pas de nouvelles négociations.

« Nous avons longtemps dit que nous n’vons pas à commenter ou à réagir à chaque déclaration de la direction iranienne, » a confié ce fonctionnaire a FoxNews. « Notre objectif est de mettre en œuvre l’accord, et de vérifier que l’Iran remplit sa feuille de route et ses obligation dans le cadre de son programme nucléaires dans le cadre du plan global d’action conjoint (JCPOA). Il n’y a pas de renégociation, et les sanctions liées au nucléaire seront levées une fois que l’Iran aura reçut l’AIEA qui doit vérifier qu’il agit conformément aux termes de l’accord. « 

L’ayatollah a dit, cependant, que si les sanctions ne sont levées entièrement immédiatement, « il n’y aura pas d’accord. » Selon une traduction de l’Institut de Recherche Médiatique du Moyen-Orient (MEMRI), Khamenei a averti que si les sanctions ne sont que suspendues, l’Iran ne fera aussi que  » « suspendre ses activités nucléaires énumérées dans l’accord.

Dans le texte de l’accord, il y a une référence à « lifting » (levée) des sanctions, mais la Maison Blanche a promis que les sanctions « vont être appliquées à nouveau » si l’Iran viole ses engagements.

Selon MEMRI, ce n’est pas si simple. Les pourparlers en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies peuvent fournir un forum pour de nouvelles négociations pour que de nouvelles concessions soient accordées à l’Iran. Une « levée des sanctions » pure et simple constituerait un « changement fondamental » à l’accord, a souligné MEMRI, parce que «la levée des sanctions, plutôt que leur suspension, rendra impossible une« relance »en cas de violations iraniennes. »

Trois dirigeants Iraniens ont annoncé déjà Juillet dernier, que l’Iran avait l’intention de violer ouvertement  au moins une partie de la Résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations Unies.

« Tout comme nous nous sommes abstenus de nous conformer aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, nous pouvons le faire à l’égard de la résolution 2231 », a expliqué le principal négociateur Abbas Araghchi dans une interview sur la chaîne iranienne Channel 2 diffusée le 20 Juillet, 2015, repris et traduit par MEMRI.

Les trois dirigeants, le président Hassan Rouhani, ministre des Affaires étrangères Javad Zarif, et Araghchi, qui est aussi ministre adjoint des Affaires étrangères, a souligné dans l’interview que l’Iran n’a pas l’intention de respecter la résolution de l’ONU, qui comprend à la fois l’JCPOA et à l’annexe B – liste des points sur lesquels l’Iran est en désaccord, y compris la question des sanctions sur le projet de développement des missiles longue portée iraniens. Au contraire, l’Iran cherche à se conformer uniquement au JCPOA.

Après l’adoption de la résolution 2231 le ministère iranien des Affaires étrangères a publié une déclaration soulignant que «l’Iran n’accorde pas de légitimité à une quelconque restriction ni aucune menace. Si la résolution 2231est violée par l’Iran, ce sera une violation de la résolution du Conseil de sécurité et non pas de l’JCPOA, ce qui sera similaire à ce qui est arrivé il y a 10 ans, quand nous avons violé les résolutions du Conseil de sécurité sans que cela porte à conséquence.

« Le texte de la JCPOA précise que le contenu de l’accord du JCPOA et celui de la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU sont deux choses distinctes.

Pendant l’entrevue, Araghchi a dit qu’il y avait eu de dures négociations entre les délégations iraniennes et américaines sur la question de l’embargo sur les armes à l’Iran et les sanctions liées au projet de développement de missiles Iraniens.

« Les Américains ont cherché à s’immiscer dans le JCPOA, affirmant que sinon ils ne pourraient pas faire face aux critiques des pays arabes de la région. Quand ils ont dit qu’ils ne pouvaient pas lever les sanctions tout à fait, nous leur avons dit explicitement que, dans ce cas, il n’y a pas d’accord.

« Nous leur avons dit que les questions de sécurité nationale ne sont pas négociables et que nous ne pouvons pas accepter un accord qui maintient l’embargo sur les armes et les sanctions sur le développement de missiles.

« En fin de compte, les Américains ont dit,« Nous allons mettre la question de l’embargo et des missiles dans la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui est distinct de l’accord. « 

Dans la même interview, il a été demandé à Araghchi  si l’Iran pourrait s’abstenir de se conformer à la résolution 2231; il a répondu: « Oui, nous pouvons; tout comme nous nous sommes abstenus de nous conformer aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, nous pouvons faire de même en ce qui concerne la résolution 2231. « 

jewishpress – adaptation Jforum