Deux études menées sous la direction du Dr. Orly Lahav du laboratoire des technologies de gestion des connaissances de l’École d’éducation de l’Université de Tel-Aviv ont permis la mise au point d’une technologie audio-tactile pour améliorer les processus d’apprentissage chez les malvoyants et les aider à s’orienter dans l’espace.

Les résultats ont été récemment publiés dans la prestigieuse revue Computers & Education.

« Le point commun de toutes les études que nous réalisons est l’identification d’un besoin ou d’une lacune dans l’acquisition des connaissances parmi différentes populations et l’examen de la valeur ajoutée de la technologie pour y remédier », explique le Dr. Lahav.

« Entre autre, l’orientation et la mobilité dans l’espace, fonctionnalités qui vont de soi pour les personnes qui voient normalement représentent des défis difficiles pour les aveugles ou les malvoyants.

Notre laboratoire travaille sur l’orientation et la mobilité des aveugles dans de nouveaux environnements. Les personnes malvoyantes n’ont pas la possibilité de rassembler des informations cartographiques à l’avance avant de visiter un lieu. Lorsque nous prenons l’avion pour l’étranger, nous vérifions à l’avance l’emplacement de l’hôtel par rapport aux attractions ou aux transports en commun. Bien que la technologie GPS soit adaptée aux aveugles, les informations spatiales ne leur sont pas accessibles avant qu’ils atteignent le nouvel environnement ».

« La collecte d’informations dans un environnement virtuel a créé un sentiment de sécurité »

« Pour faire face à ce problème, le Dr. Lahav, en collaboration avec le Prof. David Mioduser, directeur du Centre d’apprentissage des sciences et technologies à l’Ecole d’éducation de l’UTA, a mené une série d’études combinant diverses technologies avancées basées sur des environnements virtuels, comme la rétroaction vocale et tactile, permettant à des utilisateurs aveugles de construire une carte cognitive spatiale suite à une navigation dans un espace virtuel.

Les utilisateurs non-voyants ont été invités à se déplacer dans un environnement virtuel pour y collecter des informations spatiales. D’après les résultats de l’étude, cette navigation dans un espace virtuel leur a permis par la suite de réussir à s’orienter dans l’espace réel correspondant.

« La collecte d’informations spatiales dans un environnement virtuel a créé un sentiment de sécurité aussi bien chez les aveugles de naissance que parmi ceux qui sont devenus aveugles au cours de leur vie », explique le Dr. Lahav.

« Ils ont pu reconnaître l’espace, bien que c’était la première fois qu’ils visitaient l’environnement réel. Les aveugles apprennent à aller d’un point A à un point B sans avoir une vision de l’espace « par en haut ».

Le problème est ce qui se passe lorsque la voie est barrée. La personne non voyante doit alors retourner au point A et retrouver son chemin ou bien demander de l’aide. La nouvelle méthode lui permet de collecter des informations spatiales comme s’il avait une vue « d’en haut » et de prendre ainsi des décisions concernant l’ensemble de l’espace ».

La simulation vocale des démonstrations visuelles

Une deuxième étude, menée dans le laboratoire du Dr. Lahav, en collaboration avec le Dr. Sharona Levy de l’Université de Haïfa et avec le soutien de l’Israel Science Foundation, a examiné la possibilité d’intégrer les technologies audio dans l’enseignement des sciences chez des étudiants aveugles.

« La plupart des livres dans le domaine de l’enseignement des sciences sont remplis de démonstrations visuelles, et l’objectif de cette étude était d’examiner si les utilisateurs malvoyants peuvent acquérir des connaissances scientifiques grâce au son », explique le Dr. Lahav.

« Dans ce but, nous avons utilisé une unité d’étude intégrant des modèles informatisés basés sur le système NetLogo développé par des chercheurs de la Northwestern University. Nous avons choisi une unité traitant du comportement d’une particule de gaz. Dans une première étape, nous avons fait en sorte que chacun des comportements de la particule soit décrit vocalement: son interaction avec d’autres particules, avec les parois du container, sa vitesse, son volume, sa température, etc.

Dans une deuxième étape, nous avons comparé l’aptitude à l’apprentissage de deux groupes d’étudiants malvoyants: le premier a été formé par l’intermédiaire de l’unité d’étude uniquement avec une interface braille et une bande audio, et un deuxième groupe au moyen de la même unité complétée par les modules audio reproduisant les démonstrations visuelles mis au point au laboratoire.

« Les résultats de l’étude indiquent clairement que, si les étudiants des deux groupes ont acquis de nouvelles connaissances, ceux qui ont étudié grâce aux simulations vocales ont obtenu des résultats plus élevés, à la fois pendant l’exécution de l’unité d’étude et lors du test final », conclut le Dr. Lahav.

SOURCE: Site de l’Association française de l’Université de Tel-Aviv

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Ephraïm

Bravo pour les mal-voyants mais pour les aveugles y-a-t-il un espoir ?

Élie de Paris

Les « aveug » voient bien plus que nous. Ils ont développé leurs autres sens infiniment plus loin que nous n’y parviendrons jamais, et ils sont à l’abri du jugement visuel hatif…
Et leur mémoire !
J ‘en connais qui redoutent un jour de voir par de reels yeux.
Mais pourquoi les avoir habillés d’ orange, rappelant de sinistre mémoire les horribles exécutions daeshiques ? Et les yeux bandés, de surcroît ?

Bonaparte

Aprés 2000 ans d’obscurité , nous voyons maintenant plus clair grace à ces cerveaux étincelants .