Est-ce un signe des temps ? Est-on en train de retrouver, dans le monde entier, les traces des tribus dispersées ? Il est sans doute trop tôt pour pouvoir se prononcer mais il est clair qu’on assiste à un réveil du peuple juif, dans les endroits les plus reculés de la planète.

Nigéria: Les Igbos, descendants des 10 tribus perdues?
LES IGBOS (prononcer Ibo) :
Il existe actuellement au Nigéria plusieurs communautés qui revendiquent une appartenance  au judaïsme. Elles connaissent un essor significatif : 26 synagogues, 30 000 fidèles … Les membres de ces communautés appartiennent principalement au groupe des Ibos, le troisième groupe ethnique le plus important du pays. Une croyance très répandue chez les Ibos raconte  qu’ils pratiquaient une forme de judaïsme avant l’arrivée des missionnaires britanniques.
Ils se trouvent au Nigéria, aux abords du fleuve du Niger, au Nigéria. Principalement dans le centre et la région sud-est.
Ils disent qu’à l’époque du premier exil, ils ont fui la terre ancestrale, promise à Abraham, pour s’enfoncer dans des régions africaines et s’y installer, à l’abri, pensaient-ils, des peuples dominateurs empressés d’en finir avec les Juifs.
Les Juifs du Yémen prétendent être issus de la tribu de Dan. Les Igbos, pour leur part établissent le fait qu’ils sont mélangés étant donné que des Cohanim et des Léviim vivent avec eux et que leur origine propre vient de ressortissants des tribus de Dan et de Menashé et, aussi de Zabulon….
Leur héritage spirituel est la Torah avec les 613 commandements qu’ils continuèrent à appliquer en priant quotidiennement, en pratiquant sur leurs bébés mâles la circoncision au huitième jour ainsi que cela est indiqué, ils mangent « casher », observent les lois de pureté familiale, et les fêtes de pèlerinage, Rosh Hashana et Yom Kippour, le tout en langue hébraïque.
Depuis une trentaine d’années, des chercheurs, passionnés par l’histoire des tribus dispersées se partagent ce secteur méconnu. C’est donc, lors de ces réunions que les personnes provenant des Etats Unis, principalement, ont enseigné aux Igbos les fêtes de Pourim et de Hanouka commémorant des faits historiques qui ont eu lieu après ce premier exil, confirmant, en quelque sorte, que les Igbos sont bien originaires du peuple juif.
C’est le cas notamment au Nigéria, au cœur de l’Afrique Noire, où vit un groupe, au sein de la tribu des « Ibos », qui affirme être d’origine juive. Le cinéaste juif américain Jeff Lieberman a découvert cette communauté, vivant au milieu d’une population musulmane et chrétienne. Il a été tellement enthousiasmé par la ferveur et la piété de ses membres qu’il a décidé de venir les filmer et d’en faire un documentaire passionnant, qu’il a titré : « Re-Emerging : The Jews of Nigeria ». En France le cinéaste José Aïnouz a mené aussi  des enquêtes passionnantes.
Dès l’entrée du camp, on aperçoit une pancarte annonçant, en lettres hébraïques, la synagogue Houqat Israel.  Les fidèles portent une kipa sur la tête et sont enveloppés du Talith traditionnel. Mais d’après ce qui ressort du reportage, ce n’est que récemment qu’ils se sont réellement rattachés au judaïsme mondial, grâce aux moyens de communication modernes.
Par le passé, ils pratiquaient et respectaient leurs traditions sans savoir qu’ils étaient juifs. Cette communauté a survécu, par miracle, aux massacres entre Musulmans et Chrétiens de la région, continuant à célébrer les fêtes dans la joie et la sérénité.
Maintenant, on peut se demander comment ces Juifs sont arrivés au Nigéria et comment ils n’ont jamais été en contact avec le reste du peuple juif. A cela, on peut répondre qu’ils se fondaient dans une tribu comptant plusieurs millions de personnes et n’en constituaient qu’une infime partie totalement négligeable.

Pour Jeff Lieberman, ils ont été fortement influencés par les forces coloniales et les missionnaires venus en masse dans la région pour convertir au christianisme la population. Et comme ces derniers proposaient une religion « qui ressemblait à la leur », ils se sont laissé facilement convaincre. Et pourtant, les « Ibos » auraient toujours été appelés les « Juifs du Nigeria », de par leurs caractéristiques juives, leur intelligence et leur acharnement au travail. Mais ils ont également été des cibles lors des massacres.
Lieberman explique encore : « Au sein de cette immense tribu, vit ce groupe qui se définit comme juif à tous points de vue, et si on lui propose par exemple la conversion, il en sera très vexé ». Et de préciser que malgré toutes les vicissitudes qu’ils ont traversées, « ils ont tous une histoire commune, transmise de père en fils, disant qu’ils sont venus d’Israël et qu’ils font partie des « anciens  Hébreux».
Depuis que leur existence a été révélée au grand public, les membres de cette communauté ont décidé de vivre pleinement leur judaïsme en respectant les règles de la Brit Mila, de la Cachrouth, ainsi que le Chabbat, les prières, et même l’immersion rituelle qu’ils pratiquent dans le fleuve attenant. Et ce n’est pas simple : certains ont été rejetés des familles chrétiennes au sein desquelles ils vivaient et très souvent, la situation a dégénéré, entraînant des violences.
Les liens de cette communauté avec Israël ne sont pas encore très clairs et ils n’ont, pour l’instant du moins, obtenu aucune reconnaissance officielle. Quant au peuple juif dans son ensemble, depuis la diffusion du documentaire de Jeff Lieberman, les réactions sont variées. « D’un côté, indique-t-il, j’ai eu des réactions très positives et mon film est projeté dans de nombreuses synagogues et dans des centres communautaires dans tous les Etats-Unis. Mais d’un autre côté, déplore-t-il, de nombreuses personnes rejettent totalement cette idée et se montrent très méfiantes vis-à-vis de ce groupe ».
Pour Lieberman, ce film reste “une expérience remarquable”; il dit lui-même avoir été accueilli à bras ouverts par les Ibgos, au point de s’être senti totalement intégré à la tribu.

Images du réalisateur José Ainouz (2014)

 

Le judaïsme n’est pas une religion prosélyte et pourtant de nombreuses communautés africaines se réclament d’une filiation à cette religion. Au Mali, au Nigeria, en Côte d’Ivoire, au Ghana , en Afrique du sud ,au Rwanda, en Éthiopie…
Certains se convertissent au judaïsme, d’autres réclament une confirmation de leur appartenance à cette religion par le biais de leur filiation aux tribus perdues. Comment expliquer cet engouement africain pour le judaïsme ?
Tudorr Parfitt, Edith Bruder et Shmuel Trigano essaient de nous faire comprendre ce phénomène en se référant à l’histoire de la décolonisation et la quête de sens identitaire.
Pour réaliser ce documentaire, José Ainouz est allé au Nigeria, dans l’état d’Anambra, pour rencontrer plusieurs communautés et écouter ces femmes et ces hommes nous parler de leur judaïsme.

https://fr-fr.facebook.com/jose.ainouz

JForum avec Caroline Elishéva REBOUH
C. D.P  et Un film de José Ainouz  JAC

 

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