Netanyahu convié à s’exprimer devant le Congrès américain

Une invitation bipartisane et très symbolique vient d’être lancée au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Le président de la Chambre des représentants des États-Unis, Mike Johnson, a annoncé que le dirigeant israélien serait prochainement convié à prendre la parole devant le Congrès, réunissant les deux chambres législatives.

Cette décision intervient dans un contexte de tensions diplomatiques persistantes entre Israël et l’administration Biden. Mais elle marque également un rapprochement entre républicains et démocrates sur le dossier israélien, le chef de la majorité démocrate au Sénat Chuck Schumer ayant donné son aval à cette invitation conjointe.

Il y a quelques semaines à peine, Schumer rejetait encore la possibilité d’un discours de Netanyahu, allant même jusqu’à réclamer sa démission. Un revirement qui illustre l’influence du puissant lobby pro-israélien outre-Atlantique et les atermoiements de la Maison Blanche sur ce dossier épineux.

C’est lors d’une réception organisée par l’ambassade d’Israël à Washington, célébrant la fête nationale israélienne, que Mike Johnson a formulé cette annonce très attendue. Selon des sources proches du dossier, l’ambassadeur Mike Herzog aurait pris soin d’éviter toute référence au président Biden dans son allocution.

La dernière prise de parole de Netanyahu devant le Congrès remonte à 2015, à une période de fortes dissensions avec l’administration Obama sur le nucléaire iranien. Le Premier ministre avait alors dénoncé avec vigueur l’accord en préparation, malgré le boycott de nombreux élus démocrates.

« Sans réacteur à eau lourde, l’Iran ne peut produire d’armes nucléaires, comme une voiture sans moteur », avait-il martelé, appelant à un « meilleur accord » pour éviter une nouvelle guerre. Un discours offensif qui avait considérablement échauffé les esprits à Washington et à la Maison Blanche.

Cette nouvelle invitation à s’exprimer au Capitole permettra à Netanyahu de réaffirmer sa ligne dure face à Téhéran, sur une scène de choix malgré les réticences de l’administration Biden. C’est aussi un signe de rapprochement et en quelque sorte de reconnaissance de Netanyahu par le Congrès américain, après des semaines de fortes tensions entre Israël et l’administration américaine. Malgré les critiques de la Maison Blanche sur la politique menée par le Premier ministre israélien, celui-ci conserve d’importants soutiens au sein des élites politiques américaines, comme en témoigne cette invitation bipartisane à s’adresser aux parlementaires. Un geste significatif, qui montre que Netanyahu reste une figure incontournable sur la scène internationale, quels que soient les différends diplomatiques passagers.

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