Netanyahu et Poutine vont discuter du maintien de la liberté d’actions des Forces aériennes israéliennes au-dessus de la Syrie

Le porte-parole du Kremlin Dmitry Peskov a confirmé mercredi 16 septembre que le Premier Ministre Binyamin Netanyahu effectuera bien une « courte visite de travail et aura des échanges avec le Président vladimir Poutine à Moscou le lundi 21 septembre 2015. L’annonce faite par le Bureau du Premier Ministre à Jérusalem est en quelque sorte plus informative  : « Le Premier Ministre exprimera sa vision des menaces contre Israël comme conséquences des livraisons d’armes modernes en Syrie, du fait de l’éventualité qu’elles puissent finir entre les mains du Hezbollah ou d’autres organisations terroristes ».

Si cela doit être le sujet unique de leurs discussions, les sources des renseignements militaires de Debkafile doutent que le Premier Ministre sera en mesure de réaliser bien plus qu’un échange poli de points de vue.

Poutine ne retirera pas ses troupes russes et son armement de pointe que les avions Antonov-24 Condors ont déposé en Syrie  depuis le dernier week-en d’août. Ces livraisons ont été planifiées jusque dans leurs menus détails en coordination avec Téhéran – qui est la réplique de Moscou à l’accord nucléaire avec l’Iran, tant choyé par le Président américain Barack Obama. Téhéran, non seulement s’est abstenu d’approuver cet accord, mais a rejoint Moscou dans le but de déjouer les manoeuvres de Washington au Moyen-Orient, en mettant sur pied des renforts militaires importants en Syrie.

Poutine, sans aucun doute, paraphrasera les assurances d’Obama, à propos de l’engagement constant de la Russie envers la sécurité d’Israël. Mais il n’hésitera d’aucune façon dans les mesures qu’il a prises pour renforcer l’implantation de l’Iran en Syrie, pas plus qu’Obama ne l’a déjà fait.

L’amélioration des capacités militaires du Président Bachar al Assad par une injection d’armes lourdes et sophistiquées fait partie intégrante du projet de Poutine, et une partie de ces armes sera, sans aucun doute possible, allouée à l’allié d’Assad, le Hezbollah.

Ce qui manque par-dessus tout, c’est un consensus minimal autour du fait de déterminer quelle organisation terroriste pose la menace fondamentale. Pour Obama, c’est Daesh ou Etat Islamique en Syrie et Irak ; pour Netanyahu : Daesh et le Hezbollah sont aussi dangereux l’un que l’autre ; Alors que Poutine range Daesh et tous les autres groupes islamistes rebelles syriens dans la même catégorie, en particulier le Front Al Nusra, qui dispose d’unités tchétchènes russes et, par conséquent, pose une menace directe contre Moscou.

Alors que Washington et Moscou sont à couteaux tirés dans cette détermination des organisations terroristes qui doivent être combattues en premier lieu, il est donc peu probable que Netanyahu bénéficie de la moindre oreille attentive et sérieuse, de la part de ses hôtes moscovites.

Depuis des mois, à présent, la Russie et l’Iran ont préparé le terrain à l’intensification de leur coopération militaire terrestre en Syrie. En avril dernier, le Chef des Brigades Al Qods, le Général Qassem Souleimani s’est rendu en visite à Moscou afin d’en promouvoir le schéma directeur. Quatre mois plus tôt, en décembre 2014, l’expert du Moyen-Orient au Kremlin,Mikhaïl Bogdanov a mené des pourparlers à Beyrouth avec le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah.

Tout cela ne laisse qu’un couloir fort étroit pour que Netanyahu puisse faire une réelle percée à Moscou.

Selon nos sources, il fera la demande pressante que les Forces aériennes israéliennes puissent continuer à avoir les mains libres dans l’espace aérien syrien pour gérer ces menaces à leur façon. Une coordination entre la force aérienne israélienne et le commandement de l’armée de l’air russe, située à Jablah près du port de Lattakieh à l’ouest de la Syrie, serait nécessaire à instaurer afin d’empêcher des collisions par inadvertance entre les avions de la Russie et ceux d’Israël.

Ce genre de coordination a été tacitement approuvée entre Washington et Moscou pour permettre à Washington de poursuivre ses frappes aériennes contre Daesh en Syrie.

Mais le dossier israélien est bien plus complexe à défendre, au regard de la multiplicité de ses ennemis : Israël a besoin de garder les mains libres pour frapper les cibles en Syrie de ses ennemis déclarés, l’Iran et le Hezbollah, lorsqu’il devient nécessaire de les éloigner de ses frontières. Sur ce point, Poutine risque bien de se braquer.

Un autre problème qui risque bien de survenir au cours de leur conversation d’ici six jours concerne les champs de gaz d’Israël en Méditerranée, au sujet desquels le dirigeant russe a exprimé son intérêt. Puisque le projet de pipeline israélo-turc visant à l’exportation de gaz vers l’Europe se situe à la limite des eaux territoriales du Liban et de la Syrie, la Russie est la seule puissance qui, si on veut êtreréaliste, est capable de lui fournir une protection militaire.

DEBKAfile Reportage Spécial  16 Septembre 2015, 5:31 PM (IDT)

Adaptation : Marc Brzustowski.

 

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[…] Adaptation : Marc Brzustowski. Jforum […]

AYIN BEOTHY

@gabriel-taieb
j’ai l’étrange impression que votre commentaire m’en a appris au moins autant que l’article de Debkafile.
Merci !

gabriel Taieb

Il ne fait pas grand doute que les divers résultats de cette seconde rencontre resteront secrets pour un moment – n’oublions pas que la précédente fut la chaleureuse réception de Poutine par Benyamin Netanyahou et de son épouse où un certain nombre de points avaient été réglés entre les deux pays, à savoir des accords économiques, culturels, scientifiques de recherche (en particulier dans l’agriculture et l’avionique) mais encore militaires. Les résultats sont très sensibles en Russie dans tous les domaines évolutifs. N’oublions pas non plus qu’une collaboration « couverte » entre les deux nations se fait par l’intermédiaire de la Chine et de l’Inde.La Russie et le Kazakhstan « prêtent » à l’armée israélienne de vastes territoires en Asie centrale pour entraîner ses divisions blindés ou son aviation, gajons que quelques officiers russes sont « présents ». Dans ma région, les rencontres de « travail » entre la section « spetsnaz » (les rroupes de sécurité) et leurs équivalents israéliens se retouvent chaque automne pour des exercices en commun contre le terrorisme mondial.
Les médias russes ont hier relaté la prochaine visite du premier ministre israélien et comme ceux-ci sont plus ou moins un reflet de « l’activité gouvernemental », il est intéressant de les lire pour avancer de quoi les deux hommes vont parler. Officiellement on annonce ici 3 sujets:
1. La destruction en commun des forces terroristes de l’EI en Syrie – et à ce sujet je fais d’avanrage confiance à la Russie qu’ aux USA qui ne font rien – ils n’ont touché aucune cible importante – pour éliminer leur « bébé », car en fin de compte Daesh est une création euro-américaine, qui devait faire tomber le président Assad et son régime pro-russe. Les frappes américaines, que ce soit en Irak, en Libye ou ailleurs, sont sans effets et inopérantes, seuls les courageux Kurdes (bête noire des USA) marquent des points contre ce fléau nazislamique. Les USA n’ont cessé de soutenir les terroristes tchétchènes alors qu’ils prétendaient les combattre en Afghanistan.
2. La mise en oeuvre d’une Afrique du nord débarassée de ses « frères musulmans » grâce à une alliance commune avec le président Fateih Al-Sissi qui est un grand ami et allié de Poutine mais bien sûr aussi d’Israël. Il y a la question du Sinaï où Al Qaïda s’est retranché pour mener des attaques terroristes en Egypte.
3. Il y a la question des armées iraniennes arrivées en Syrie. Mais là, tout est clair pour le gouvernement russe: ce sera la Russie qui va prendre en main les opérations sur le terrain et les contingents iraniens ne feront que participer au travail de nettoyage – peut être à leur insu, avec l’aide de Tsahal!

Mais pour beaucoup, il y a d’autres sujets importants, en particulier la proposition de la Russie de s’associer à l’etat hébreu pour exploiter le plateau gazier et le protéger le cas échéant et là on pourrait avoir des surprises. Quoiqu’il en soit, rappelons-nous, qu’au moment précis ou le monde, y compris les USA hurlait sur Israël, quand elle ne faisait que se défendre contre des assassins, Poutine recevait à Sotchi une délégation de rabins israéliens auxquels il a asssuré que la Russie veillerait toujours à ce qu’Israël ne soit pas mis en danger et « qu’un nouvel holocauste ne se reproduirait pas tant que je serai là ». Ce même jour alors que partout dans le monde l’antisémitisme débile se déchaînait, Poutine affirma que « Israël avait parfaitement le droit de se défendre contre le terrorisme, comme nous mêmes ». Ici, en Russie, il n’y a jamais de manifestations antisémites ou anti-Israël, et moi je peux faire mes courses dans les grandes surfaces de Rostov en portant un T-shirt avec les emblèmes d’Israël et de Tsahal, sans aucun problèmes. De temps à autres on m’adresse des sourires. L’autre jour, l’un des vendeurs, un jeune, m’a dit en voyant mon T-shirt: » allez-y exterminez cette vermine de terroristes, nous sommes tous avec vous! »