« Naqba » ou la culture d’une frustration inventée

Le 14 mai 2020 correspond au 72éme anniversaire de l’Etat d’Israël (dans le calendrier grégorien). Si l’Etat d’Israël est devenu un modèle international sur un plan scientifique, stratégique, technologique, médical, informatique… sa naissance est associée au concept de « Naqba », c’est-à-dire à «catastrophe » pour les descendants des arabes de Palestine (que la Charte Olp de 1968 a appelés « les palestiniens). Aussi, le réseau de soutien aux prisonniers « Samidoun » a-t-il choisi de faire du 15 au 22 mai 2020, « une semaine de lutte palestinienne ». Les manifestations organisées illustrent toutefois en quoi, cette Naqba n’est rien d’autre que la culture d’une « frustration inventée », dont les ennemis d’Israël n’ont même pas conscience.

Samidoun a lancé son appel en indiquant que la Naqba est « le vol de terres palestiniennes et de la dépossession du peuple palestinien ». Effectivement, 700 000 arabes, originaires de la Palestine sous mandat Britannique, ont abandonné les villages dans lesquels ils vivaient pour s’établir dans les pays arabes limitrophes (en partie, à la demande des pays arabes qui ont déclaré la guerre aux jeunes Etat juif et qui s’imaginaient le détruire rapidement). Pour autant, les palestiniens n’ont aucun lien historique avec le territoire de la Palestine. En effet, le mot même de « Palestine » a été choisi par l’empereur romain Hadrien qui a rebaptisé la terre d’Israël (en 135 ec), pour se venger des Juifs qui s’étaient révoltés contre l’Empire. Ainsi, ceux qui se font appeler « palestiniens » ne font que s’associer à un processus décidé par un envahisseur romain. Dès lors, leur soi-disant frustration est une invention sémantique, puisqu’ils n’ont rien à voir avec les Romains.

« Samidoun » se montre alors très vindicatif dans son appel à la commémoration : il réclame « une révolution qui se poursuivra jusqu’à la victoire », dans le cadre d’une résistance qui doit « continuer » chaque  jour, jusqu’à la libération de la Palestine, « de la mer au Jourdain ». Il s’agirait, selon l’organisation, d’une lutte contre le sionisme et l’impérialisme. Sur ce point, les palestiniens tentent de s’inventer une légitimité dans le combat pour susciter empathie et justifier l’action terroriste (qu’ils encouragent de leurs vœux) dans une lutte qu’ils nomment « palestinienne, arabe, internationale ». La « frustration inventée », l’est donc également, sur le terrain hormonal : elle suscite des montées d’adrénaline à l’origine d’émotions fortes, alors qu’ils n’intéressent plus les pays arabes et la communauté internationale.

Samidoun se livre ensuite à un rappel d’épisodes historiques. Il reconnait finalement que le « nettoyage ethnique » n’a pas commencé le 15 mai 1948 mais a été lancé en décembre 1947. Il se réfère alors à la décision onusienne portant partage de la Palestine (prise en tant que région et non d’Etat souverain), du 29 novembre 1947. Si donc, il a des récriminations, qu’il les adresse à l’Onu et qu’il cesse ses encouragements au terrorisme contre les Juifs. Se contredisant légèrement, il remonte alors dans le temps pour  reconnaître  qu’il y a eu « des décennies de colonisation européenne en Palestine » avec notamment « le mandat colonial et la déclaration de Balfour ». Étrangement, il omet d’indiquer que le territoire a précédemment été placé sous souveraineté ottomane, arabe, européenne… juive… La « frustration inventée », est alors rattachée à « l’idéologie raciste et impérialiste sioniste » (contre laquelle il appelle à lutter), et prend la forme d’un moteur existentiel, alors qu’il lui suffirait de demander des explications à l’Angleterre.

Samidoun se lance alors dans une bataille de chiffres : il y aurait « plus de sept millions de réfugié·e·s palestinien·ne·s et plus de 13 millions de Palestinien·ne·s en exil et dans la diaspora ». Il indique donc que « le droit au retour en Palestine est un droit collectif et individuel qui est au cœur de la libération de la Palestine ». Effectivement, 700 000 arabes ont quitté la Palestine en 1948, et 300 000 autres en 1967. Ceux-ci auraient multiplié la population arabe de Palestine (devenue palestinienne) par …. 20, en 72 ans. Impressionnant. Sur ce point « la frustration inventée » d’une population qui n’a jamais foulé la terre d’Israël a une motivation mercantile : permettre aux palestiniens de capter les richesses que les Juifs ont sorties du désert et de leur cerveaux depuis 72 ans.

Samidoun s’en prend alors (sans le nommer) au Président américain Donald Trump : « Cette semaine de lutte palestinienne est aussi une semaine de lutte contre l’impérialisme, d’autant plus que les États-Unis tentent d’imposer leur « accord du siècle » et de « liquider la cause palestinienne ». « Les puissances impérialistes utilisent également des lois anti-terroristes » et des « mesures répressives pour réprimer la lutte pour la Palestine à l’intérieur de leurs frontières». Il en profite alors pour promettre « d’intensifier partout la lutte pour le droit au retour en Palestine ». Sur ce point, « la frustration inventée » est un moyen de signifier aux Juifs que les palestiniens ne renonceront jamais à la lutte armée tant que les 20 millions de personnes qui se nomment « palestiniennes » n’auront pas envahi Eretz Israël.

Samidoun reconnait toutefois que son mouvement n’a plus beaucoup de crédit sur la scène internationale : « Les régimes réactionnaires arabes comme ceux d’Arabie saoudite et d’Égypte travaillent main dans la main avec Israël et les États-Unis pour promouvoir la normalisation, assiéger le peuple palestinien et gâcher un avenir indépendant pour les peuples de la région ». Il se dit alors  « aux côtés du peuple arabe et des peuples de la région qui continuent de riposter et de défendre leur souveraineté et leur avenir contre l’impérialisme et la réaction ». « La frustration inventée » sert alors de justification au mouvement qui contrecarre le sens de l’histoire et de l’humanité, c’est à dire pour une cause … définitivement insensée.

Samidoun s’en prend également à l’Autorité palestinienne : « L’Autorité palestinienne continue de s’engager régulièrement dans la « coordination sécuritaire avec l’occupant israélien, attaquant la résistance palestinienne ». « Cette semaine d’action soutient inconditionnellement le droit du peuple palestinien de résister à l’occupation et à l’oppression et dénonce toutes les formes de normalisation et de complicité avec la liquidation de la Palestine ». « La frustration inventée » lui permet alors de prendre position contre le représentant (officiel) du peuple palestinien.

Heureusement, Samidoun a un soutien de poids avec BDS : «  Alors que nous combattons ces tentatives de normalisation du colonialisme, la Semaine de la lutte palestinienne vise à intensifier le boycott d’Israël et des sociétés complices qui profitent de l’oppression, de la dépossession et du nettoyage ethnique de la Palestine. Le mouvement de boycott et la campagne BDS ont été confrontés à une escalade de la répression car ils posent un défi matériel à Israël et à ses partenaires commerciaux ». « La frustration inventée » essaie, sur ce point, de se trouver une légitimité en calquant sa démarche sur le système politique d’apartheid mis en place en Amérique du Sud, alors que la discrimination des personnes noires n’avait rien à voir avec les situation des palestiniens qui ne supportent plus les dirigeants palestiniens et qui n’aspirent qu’à une chose : pouvoir vivre en Israël.

Samidoun organise donc une série de conférences entre le 15 mai et le 22 mai 2020 pour essayer de transmettre cette culture de la « frustration inventée » : elle n’est autre qu’une « culture de la haine », aux antipodes des valeurs d’humanité.

Par Maître Bertrand Ramas-Muhlbach

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Bonaparte

Si les Palos étaient des oiseaux je les verrai bien en coucous .

Marc A

Les Palestiniens sont restés coincés dans les années 1970 question réthorique, ideologie, etc. C’est bien qu’ils y restent. Bientot, seuls les Paleontologues s’y interesseront.

Marciano

Afrique du sud et non Amérique du sud

ixiane

La pancarte est fausse : il faut remplacer le mot  » prisonniers » par terroristes assassins  » !

andre

En 72 ans, la population francaise, malgre une immigration massive, est passee de 40 millions a 67 millions d’habitants.
Une population qui se multiplie par 5, voire 20, dans la meme periode … on peut se demander si l’activite de ses habitants est toujours bien serieuse.