Le président russe Vladimir Poutine a ordonné mercredi l’instauration de la loi martiale dans les quatre territoires ukrainiens de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporijjia annexés en septembre par Moscou.

Poutine instaure la loi martiale dans les territoires annexés en Ukraine

Ukraine : Vladimir Poutine instaure la loi martiale dans les territoires annexés

M. Poutine a annoncé cette mesure lors d’une réunion de son Conseil de sécurité diffusée à la télévision. Le Kremlin a ensuite publié un décret confirmant l’entrée en vigueur de la loi martiale dans ces territoires à partir de jeudi 00H00 locales.
La législation russe prévoit une série de mesures en cas d’instauration de la loi martiale: renforcement des mesures de sécurité, couvre-feu, interdiction des rassemblements publics, évacuation d’entreprises stratégiques, interdiction de quitter les territoires concernés, internement de population, mise en place d’une censure militaire dans les télécommunications, etc.
Le décret instaure aussi un régime de sécurité renforcé, qualifié de « régime de réaction de niveau moyen », dans la péninsule de Crimée annexée en 2014, ainsi que dans les régions russes de Krasnodar, Rostov, Belgorod, Briansk, Voronej et Koursk, situées à proximité de l’Ukraine.
Ces territoires « avaient instauré la loi martiale avant leur rattachement à la Fédération de Russie, mais il est nécessaire de formaliser ce régime en suivant la législation russe », a déclaré Vladimir Poutine. Il a justifié cette mesure en affirmant que Kiev refusait de négocier avec Moscou et continuait selon lui à « bombarder » la population civile dans ces régions.
« Les néo-nazis (ukrainiens) utilisent ouvertement des méthodes terroristes (…) Ils envoient des groupes de saboteurs sur notre territoire », a-t-il ajouté, en dénonçant notamment l’attaque contre le pont de Crimée et « des infrastructures nucléaires », sans préciser lesquelles.
Selon le décret, le gouvernement russe devra d’ici trois jours proposer des mesures concrètes à appliquer dans ces territoires. Dans le district fédéral central, où se trouve la capitale Moscou, un régime d’alerte renforcé est par ailleurs instauré, selon ce décret.

La Russie protégera les régions ukrainiennes qu’elle a annexées avec des armes nucléaires

Journal L'Est Éclair abonnéLe Kremlin a promis que les quatre régions récemment annexées de l’Ukraine seraient sécurisées par les armes nucléaires de Moscou.
Le 18 octobre, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré aux journalistes : « Ces zones sont une composante importante de la Fédération de Russie, et elles sont sous protection comme les autres terres russes ».
Quatre régions ukrainiennes – Lougansk, Donetsk, Kherson et Zaporozhye – qui représentent 18 % du territoire ukrainien – fusionneront avec la Russie en vertu d’une loi approuvée par le président russe Vladimir Poutine au début du mois après un vote controversé des habitants des quatre régions séparatistes d’Ukraine. fin septembre.
Poutine a déclaré que tous ceux qui vivaient dans ces quatre régions « devenaient des citoyens russes pour toujours » et que Moscou « utiliserait tous les moyens disponibles » pour protéger la nouvelle région. Plus tôt, il a souligné que la Russie est prête à défendre son intégrité territoriale « par tous les moyens à notre disposition », y compris les armes nucléaires.

L’annexion des territoires ukrainiens à l’abri de l’arme nucléaire constitue, pour la Russie, une affirmation de son statut international.

En rappelant sa force militaire, en insistant sur son statut de puissance nucléaire, en se posant comme étant en guerre avec l’OTAN, en renforçant ses liens avec les puissances asiatiques, et surtout en remettant en cause les frontières de 1991, la Fédération de Russie revendique avec fracas le rôle de chef de file de la désoccidentalisation du monde. Le président russe l’a martelé dans son discours du 30 septembre : il considère que l’Occident est la principale menace pour la Russie.
Le Kremlin a lancé un avertissement, affirmant que toute attaque contre les terres annexées à la Russie serait considérée comme une attaque contre la Russie. Cela signifie que le « parapluie nucléaire » de la Russie couvrira les quatre zones nouvellement conquises.
Pendant ce temps, l’Ukraine s’est engagée à récupérer tout son territoire, y compris la Crimée. À partir de fin août, Kyiv a lancé une campagne d’offensives contre des bastions à l’est et au sud, reprenant le contrôle de plus de 1 000 kilomètres carrés de territoire, même dans des zones déjà annexées par la Russie.
Le pivot eurasiatique de la Russie constitue enfin un revers pour Moscou sur le long terme. Dans le tête-à-tête Pékin-Moscou, la Russie est structurellement un junior partner. Elle l’était déjà avant la guerre en raison de son faible poids économique et elle le sera encore plus après la guerre en raison de l’absence d’alternative pour elle. Couper les ponts avec l’Europe condamne la Russie à un face-à-face déséquilibré avec la puissance véritablement mondiale qu’est la Chine.
D’autant que le corollaire de ce divorce avec l’Europe est, évidemment, la réduction de la croissance potentielle de la Russie à moyen terme : privée des investissements, des technologies et des spécialistes européens, la Russie réduit sensiblement ses capacités à diversifier son économie. La guerre en Ukraine réduit le spectre de ses clients, limite la gamme de ses investisseurs et abaisse ses standards commerciaux.
On aime à décrire le président russe soit comme un nouveau Docteur Folamour – fou de la bombe – soit comme un stratège hors pair – un génie maléfique. Il pourrait bien être tout simplement un nouveau Potemkine de lui-même. Sa campagne ukrainienne lui offre des succès immédiats. Mais ils sont obtenus au prix d’échecs durables.
JForum avec  theconversation.com et i24news
Crédit : Arabich Defense

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Schlemihl

M Poutine envisage très probablement l’emploi d’armes nucléaires tactiques, et dans un avenir proche? Pourquoi autrement évacuer la population de Kherson sur la rive gauche du Dniepr ?

Il n’est pas fou le moins du monde. Le danger qu’il court est d’ être renversé, certes pas par la population mais par une révolution de palais à Moscou, et de finir comme Khrouchtchev, ou plus probablement comme Beria. Un dictateur ne doit pas flancher ni être faible, une défaite militaire humiliante, comme la perte de Kherson, serait dangereuse pour lui.

Que risque t il ? La France, puissance atomique, a déjà prévenu par son Président qu’elle n’ utiliserait pas l’arme atomique. Les menaces de M Biden sont un peu vagues. Et la Grande Bretagne ne fera pas plus. Et M Poutine joue son pouvoir et sa vie. Il faut prendre ses menaces très au sérieux. A long terme, son régime et son pouvoir seront détruits, mais M Poutine n’a rien à perdre.

Match ly

Les chiens aboient et la caravane passe ,tout ça c’est du bluff,il sait très bien que s’il utilise une fusée nucléaire,il en recevra 10 sur la gueule,il fait pas le poids

Merci

Poutine sait très bien que s’il utilise le nucléaire et bombarde des villes ukrainiennes çà sera fini de la Russie et de lui-même ….

Leroidavid

Encore et toujours des rodomontades méprisables des assassins russes… alors qu’ils sont en train de se faire dégommer comme ils le méritent.