Ministre des affaires étrangères libyen : Nous espérons des relations normales avec Israël

Le gouvernement de Benghazi bénéficie du soutien de la Russie, de la France, de l’Égypte, du Royaume-Uni et de l’Arabie saoudite, entre autres.

Le commandant libyen Khalifa Haftar, basé dans l'est du pays, salue la participation à la conférence sur la sécurité générale à Benghazi, en Libye, le 14 octobre 2017 (crédit: REUTERS / ESAM OMRAN AL-FETORI)
Le commandant libyen Khalifa Haftar, basé dans l’est du pays, salue l’auditoire, lors de sa participation à la conférence sur la sécurité générale à Benghazi, en Libye, le 14 octobre 2017 (crédit photo: REUTERS / ESAM OMRAN AL-FETORI)

Abd al-Hadi al-Hajj, ministre des Affaires étrangères du gouvernement intérimaire du général Khalifa Haftar, soutenu par l’armée nationale libyenne (LNA) et contrôlant l’est de la Libye, a déclaré à Maariv qu’il espère que la Libye établira des relations normales avec Israël « si le problème palestinien était résolu ». Il s’est entretenu avec le journal lors d’une visite à Paris.

[Rappel : En réalité, des relations souterraines existent déjà, notamment par le biais du gouvernement d’Al Sissi, en Egypte ou les services des Emirats Arabes Unis, grands soutiens du gouvernement Haftar. Ensemble, ils déjouent déjà, et de puis des années, les tentatives de contrebande terroriste, notamment au profit du Hamas palestinien à Gaza ou du Wilayat de Daesh au Sinaï : La Libye d’Haftar s’attaque aux trafiquants d’armes du Hamas. La « petite » nouveauté vient surtout de l’emploi du terme « normal » qui crisse de façon aussi stridente aux oreilles des membres de la Ligue Arabe]

Khalifa Haftar (à dr.) reçoit une délégation de militaires des Emirats arabes unis (UAE, acronyme anglais) début juillet à Benghazi Par (le très controversé) Richard Silverstein

« Nous sommes un État membre de la Ligue arabe et nous sommes attachés à ses décisions, ainsi qu’à celles de l’ONU », a-t-il expliqué. « Nous soutenons les droits du peuple, y compris tous les droits du peuple palestinien. Mais nous soutenons la paix dans la région, nous nous opposons au terrorisme et nous le combattons également en Libye. »

Al-Hajj a expliqué que son gouvernement bénéficie du soutien de la Russie, de la France, de l’Egypte, du Royaume-Uni et de l’Arabie saoudite, entre autres. L’ONU reconnaît également le gouvernement de « l’accord national » de Fayez al-Sarraj, qui siège à Tripoli. Le parlement siège à Tobrouk, qui est contrôlé par Haftar.

Selon Hajj, les militants extrémistes islamiques à Tripoli sont soutenus par la Turquie et le Qatar.

Mercredi, des accords ont été signés entre le président turc Tayyip Erdogan et Fayez al-Serraj, le chef du gouvernement basé à Tripoli, que Ankara soutient contre la force militaire rivale d’Haftar, basée dans l’est de la Libye.

Hajj a fermement condamné les activités d’Erdogan au Moyen-Orient, l’intervention de la Turquie et l’accord sur le commerce et les armes signé avec le gouvernement de Tripoli. Selon lui, il s’agit d’un accord dans lequel « ceux qui n’ont aucun droit (en Libye) donnent (des armes) à ceux contre qui nous nous battons ».

Il a également rejeté les accords pétroliers signés par le gouvernement de Tripoli, car « ce qui les intéresse, c’est uniquement le terrorisme, les armes et le pétrole. L’éducation, l’informatique, la modernisation et l’amélioration de la vie des citoyens doivent être prises en compte ».

Le gouvernement intérimaire du général Haftar refuse la participation du Qatar à la Conférence internationale sur le règlement libyen, qui se réunira en Allemagne à la mi-décembre, et exige la participation des pays européens.

Les États-Unis soutiennent le combat d’Haftar contre le terrorisme et les terroristes islamiques en Afrique du Nord et lui apportent le concours de leurs drones. Les USA lui ont, néanmoins demandé d’arrêter son siège de Tripoli et ont même tiré un coup de semonce,  après qu’un drone a été abattu par son « Armée de libération nationale ».

Une délégation américaine a été désignée pour examiner si Haftar présente un risque, en prétendant permettre la pénétration de la Russie en Libye. Le ministre des Affaires étrangères libyen a déclaré que les États-Unis ont tort, alors que la Libye est en train de devenir un lieu propice aux règlements de comptes entre les forces des grandes puissances présentes au Moyen-Orient.

Adaptation : Marc Brzustowski

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