French lawyer Gilles-William Goldnadel poses at his office on February 10, 2015 in Paris. AFP PHOTO / JOEL SAGET (Photo by Joël SAGET / AFP)

Meurtre de Mérignac: «Le laxisme de la justice et le silence des néoféministes»

CHRONIQUE – Le 5 mai à Mérignac, une mère de famille a été immolée en pleine rue par son conjoint. L’avocat Gilles-William Golnadel fustige l’indulgence dont a bénéficié le meurtrier et s’étonne de l’incapacité de certains à mettre le doigt sur les raisons qui ont conduit à ce drame.

Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Chaque semaine, il décrypte l’actualité pour FigaroVox.

Dans une chronique précédente, j’ai montré que dans notre société médiatique insensée, une surinformation des événements qui arrange l’idéologie en majesté cohabite avec des événements occultés qui la dérangent (des massacres de blancs aux USA en l’espèce). Cette semaine, dans un domaine d’idées voisin, je voudrais montrer comment une société logorrhéique peut demeurer dans le même temps mutique pour analyser un événement gênant qu’elle n’a pu occulter.

Il y a six jours, une femme a été brûlée vive en public à Mérignac. Cette immolation exceptionnelle autant qu’emblématique aurait dû imposer à la société française un questionnement sans fard. Le 4 mai, Chahinez, 31 ans, mère de trois enfants, a en effet été immolée en pleine rue de Mérignac par son concubin, Mounir Boutaa, un Franco-Algérien qu’elle avait rencontré en Algérie. Cet homme est un dangereux délinquant récidiviste, condamné à sept reprises, notamment pour violences avec usage d’une arme, vol avec destruction ou dégradation et violences sur son conjoint en présence d’un mineur.

L’article éclairant de Margaux d’Adhémar dans le Figaro rapporte des informations de source judiciaire : «Elle voulait vivre en France comme une Française, mais son mari n’était pas de cet avis. Il voulait une algérienne comme en Algérie. Elle n’était pas très libre, elle voulait sortir dans des cafés, porter des jeans, mais lui ne voulait pas. C’était quelqu’un d’assez autoritaire, qui montrait clairement qu’il n’avait pas peur de la police et de la justice».

La malheureuse Chahinez, qui voulait vivre en Française, en est morte sur le bûcher. Gilles-William Goldnadel

Le drame horrible est emblématique : La violence contre les femmes, radicale. Le fossé culturel, béant. La faillite judiciaire, totale.

Par un surmoi faiblissant qui fait de la résistance, nul n’a d’abord vraiment osé mettre en question la question quotidiennement récurrente de l’immigration ratée. Ratée pour cause d’intégration, elle-même ratée pour cause d’immigration massive et imposée de force au peuple français. On ne dira jamais assez les ravages de cet antiracisme raciste anti-français, qui préparait la racisation des minorités à venir. Le mari de Chahinez est un produit d’importation de ce mépris de la société française. La malheureuse Chahinez, qui voulait vivre en Française, en est morte sur le bûcher.

C’est bien cette immigration excessive et manquée, si souvent illégale, qui fait chaque jour le malheur des Français enracinés comme des immigrés intégrés ou qui aspirent à l’être. Comme Chahinez. Mais qui a osé le dire aussi crûment ? Nul n’a osé non plus mettre vraiment en question un laxisme judiciaire doublé en la circonstance d’un invraisemblable dysfonctionnement. Une indulgence invraisemblablement fautive qui a fait bénéficier un multirécidiviste violent d’un nouveau sursis tout en aménageant sa peine de prison ferme.

L’autorité judiciaire n’a pas fait pas usage du caractère prophylactique de la prison, mais pas davantage de la surveillance de celui qu’elle avait décidé avec candeur de seulement mettre à l’épreuve. Gilles-William Goldnadel

Je rappelle que le bourreau de Chahinez avait été condamné le 25 juin 2020 par le tribunal correctionnel de Bordeaux dans le cadre d’une comparution immédiate pour violences sur sa compagne. Il avait écopé de 18 mois de prison, dont la moitié avec sursis probatoire pendant deux ans. Cette peine était déjà clémente au regard du passé de délinquant de l’intéressé.

Mais il y a bien pire : le 15 mars 2021, Mounir avait déjà tenté d’étrangler sa femme sur un parking de supermarché. Sauvée in extremis, elle était allée déposer plainte immédiatement. Une enquête a été ouverte mais elle n’a donné lieu à aucune arrestation du pourtant sursitaire à l’épreuve. Le procureur de la République de Bordeaux a indiqué qu’il était «introuvable». C’est surtout qu’on ne l’avait pas cherché. Car, détail surréaliste, on apprenait au cours de la conférence de presse que les 26 mars et 14 avril suivants, l’homme s’était rendu à ses convocations auprès du service d’insertion et de probation chargé du suivi de sa peine. À qui va-t-on faire croire qu’il n’y a pas là un immense dysfonctionnement, puisqu’il était loisible, et même du devoir impérieux de la justice, de l’arrêter à ces deux occasions ?

Dans ces conditions, on fera grâce au parquet du non-usage d’un bracelet d’éloignement jusqu’à présent fort peu appliqué. La triste preuve est ainsi rapportée que non seulement l’autorité judiciaire n’a pas fait pas usage du caractère prophylactique de la prison, mais pas davantage de la surveillance de celui qu’elle avait décidé avec candeur de seulement mettre à l’épreuve.

On n’aura pas entendu ces néoféministes ordinairement sonores. Ce n’est pourtant pas tous les jours qu’une de leurs sœurs est brûlée vive en place publique. Gilles-William Goldnadel

Au-delà de la défaillance manifeste autant que hélas coutumière d’autorités de poursuites débordées, se pose une nouvelle fois l’interrogation sur l’indulgence excessive dont bénéficient certains.

Je maintiens qu’au-delà de la répugnance politique de nombreux magistrats pour la solution carcérale (a fortiori lorsque cette répugnance a abouti au refus de construire des prisons pour abriter les prisonniers dans des conditions décentes), il existe une manière d’idéologie qui fait montre de davantage d’indulgence pour l’Autre au détriment d’une nécessaire compassion pour la souffrance de sa victime. Je soutiens que la manière dont l’affaire Sarah Halimi a été diligentée dès ses débuts participe également de cette idéologie que je veux croire inconsciente.

Qu’on excuse ce truisme : Sans cette indulgence, Mounir serait toujours enfermé et Chahinez toujours vivante. Elle aura été l’allumette qui met le feu au bûcher.

Enfin, on n’aura pas entendu ces néoféministes ordinairement sonores. Ce n’est pourtant pas tous les jours qu’une de leurs sœurs est brûlée vive en place publique. Gageons que si son bourreau avait été un mâle blanc détestable, leur sororité se serait accordée avec leur sonorité. Elles seraient descendues dans la rue pour hurler leur colère et leur indignation. Mais un mâle d’origine maghrébine ne saurait incarner tout à fait le mal infernal.

Par Gilles William Goldnadel  mis à jour le 10.05.2021 16h  FIGAROVOX/CHRONIQUE

Gilles-William Goldnadel JOEL SAGET/AFP

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Moshé

Merci pour cet excellent article

Elie de Paris

La France laïque n’est plus dans la capacité de juger dès que la délinquance concerne les crimes et délits où intervient, même apparemment, l’islam.
D’ailleurs, jusqu’à quand sera dissimulé l’origine du tueur dealer qui a abattu Éric, le flic d’Avignon ?

Benjamin

Si cela pouvait servir de leçon aux femmes adeptes d’aventures orientales cette pauvre femme immolée par son MOUNIR ne sera pas morte pour rien