Massacre dans une université au Kenya: « les balles volaient dans tous les sens »
Bilan d’une attaque des shebab jeudi soir à Garissa: 147 morts et plus de 70 blessés. Témoignages

Un an et demi après l’attaque du « Westgate Mall » de Nairobi, la prise d’otage de l’université de Garassi au Kenya jeudi est l’opération la plus meurtrière au Kenya depuis 1998, lorsqu’une attaque avait d’al-Qaïda avait fait 213 morts. Jeudi, l’assaut de cette université de plus de 800 étudiants a duré 16 heures interminables, soldées par le massacre de 147 personnes.
« Nous dormions quand nous avons entendu une forte explosion suivie de tirs, tout le monde a commencé à fuir », a raconté Japhet Mwala, un étudiant miraculé parvenu à quitter le campus, mais « certains n’ont pu quitter les bâtiments, vers lesquels les assaillants se dirigeaient en tirant. » Les shebab auraient permis aux étudiants musulmans de quitter le bâtiment quelques temps après le début de l’attaque.
Des rumeurs d’attaques contre l’université avaient circulé dans la semaine, selon des étudiants. « Personne n’a pris ça au sérieux car ce n’était pas la première fois », a expliqué l’un d’eux, Nicholas Mutuku, tandis que Katherine, étudiante, disait « avoir pensé à un poisson d’avril ».
« Nous ne savions pas dans quelle direction aller parce que les balles volaient dans tous les sens. Mais nous avons eu la chance que les assaillants ciblent plutôt des hommes et nous avons réussi à fuir », raconte encore Julia, une autre survivante du massacre.
Seulement 4 assaillants, tous tués à l’issue de l’opération des forces de sécurité kenyanes, sont parvenus à tuer 147 civils.
Depuis 2011, les shebab ont multiplié les attentats sur le territoire kényan, jusqu’à Nairobi et sur la touristique côte du pays, notamment à Mombasa, principal port d’Afrique de l’Est.

« Le Kenya est en guerre avec la Somalie, nos hommes sont encore à l’intérieur et ils se battent. Leur mission est de tuer ceux qui sont contre les shebab », a revendiqué à l’AFP un porte-parole du groupe islamiste pendant l’attaque, Cheikh Ali Mohamud Rage.
Le pays, très secoué, est à la recherche des auteurs de ce drame. La police kenyane a offert 220,000 $ de prime pour Mohammed Mohamud, suspecté d’être le cerveau de l’attaque.
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