Avec France-Grande Bretagne, retour sur l’histoire à Rivesaltes

Dans le cadre de ses différentes activités pour ses membres anglais et français, l’association France-Grande Bretagne 66 a proposé,dernièrement, une visite au mémorial du camp de Rivesaltes. Une rencontre avec l’histoire, dont une page s’est ouverte ce jour-là sur celle de Mary Élisabeth Jean Elmes. Sur le site mémoire, c’est la fille de Mary Elmes, Caroline Danjou qui a parlé de sa mère : « Une héroïne honorée comme Juste parmi les Nations par l’État d’Israël, en reconnaissance de ses actions pendant la guerre civile espagnole et la Seconde Guerre mondiale « .

Une héroïne discrète

Mary Elmes, 1941 source photo : Yad Vashem crédit photo : D.R

Mary Élisabeth Jean Elmes est née le 5 mai 1908 à Cork, en Irlande. Travailleuse humanitaire pendant la guerre civile espagnole, elle suit le cortège des réfugiés espagnols pendant l’exode et passe les Pyrénées en direction de la France. À la vue des conditions de détention dans les « centres d’hébergement « , dont celui de Rivesaltes, Mary, et quelques autres, avec elle interviennent par des actions pour  » rendre la vie un peu plus supportable en apportant assistance matérielle et culturelle « .

En 1942, pour les Juifs, entre autres, c’est le rassemblement pour l’envoi à Drancy, puis à Auschwitz. Malgré le danger qui la guette, Mary aide à l’obtention de faux papiers et sauve des enfants en les sortant du camp.

Mary Elmes conduit des enfants à la Villa Saint-Christophe et au Château de Larade, une bâtisse abandonnée près de Toulouse. Elle parviendra à en faire passer un certain nombre aux États-Unis.
En septembre 1942, René Marcel Freund (aujourd’hui Ronald Friend, professeur émérite de psychologie à New York), âgé de deux ans, ainsi que son frère Michael, âgé de 5 ans, internés avec leurs parents à Rivesaltes, seront sauvés par Mary Elmes*. Le 26 septembre 1942, Mary les conduit à Vernet-les-Bains puis à l’hôpital Saint-Louis où ils vont rester jusqu’au 14 novembre 1942. Ils passeront ensuite la frontière puis partiront aux États-Unis.

Elle est arrêtée par les Nazis en 1943 pour « soupçon d’aide apportée à des juifs à s’évader », puis relâchée quelques mois plus tard.

On estime qu’environ 427 enfants ont été sauvés du camp de Rivesaltes par Mary Elmes et ses collègues entre août et octobre 1942.

Après la guerre, Mary Elmes* refusera la Légion d’Honneur que le gouvernement français a voulu lui accorder. Elle épouse Roger Danjou. Elle a eu deux enfants.

Décédée en 2002 à Perpignan, c’est en 2015 que Mary Elmes devient  » la première et la seule Irlandaise honorée comme Juste parmi les Nations par l’État d’Israël «  .

Une héroïne discrète, « femme courage « , issue du mouvement humanitaire dont on se devait avec l’association France-Grande Bretagne d’honorer sa mémoire.

JForum avec Jobe Robert www.lindependant.fr et www.ajpn.org

Des enfants dans le froid et la misère du camp d’internement en 1942.

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