Ma‘oz tsour: l’hymne de la fête de Hanoucca
Quelle est la signification de ce texte ésotérique, devenu l’hymne incontesté de Hanouka, qui est entonné dans toutes les maisons juives durant l’allumage des lumières.
Ecrit au treizième siècle en Allemagne, à l’époque des Croisades (début des persécutions antijuives), Maoz Tsour a été adopté par toutes les communautés juives.
On sait peu de choses sur l’auteur, si ce n’est qu’il s’appelait Mordekhaï et qu’il a vécu en Allemagne au treizième.
Selon certains auteurs, il s’identifierait à Mordekhaï ben Yits‘haq Halévy, un auteur de piyoutim né en Italie avant de s’installer à Mayence.
L’auteur a choisi d’écrire une strophe par exil ou persécution tout en concluant par une note optimiste, montrant comment le peuple juif a finalement été sauvé.
Le chant est composé de six strophes, les cinq premières étant arrangées sous la forme d’un acrostiche du nom Mordekhaï (mèm, rèch, dalet, kaf, youd).
Les premiers mots de ce chant de Hanoucca (Ma‘oz tsour) trouvent leur source dans le Tanakh: « Car tu as oublié le Dieu de ton salut, et tu ne t’es pas souvenu du rocher de ta protection (we-tsour ma‘ouzèkh)… » (Isaïe 17, 10).
Ce chant, Ma’oz tsour, rappelle l’essentiel de notre histoire à travers les libérations de l’Egypte, de Babylone et de Haman, et il conclut, avec l’évocation du miracle de ‘Hanouka, en exprimant l’espoir d’une prochaine reconstruction du Temple.
Ces cinq strophes ont acquis une renommée mondiale. Bien qu’elles aient été probablement écrites par un auteur européen, elles ont acquis partout droit de cité, y compris dans les communautés séfarades.
Une sixième strophe, commençant par les mots : ‘hassof zero‘a qodchékha, formant l’acronyme ‘hazaq, a été introduite plus tard, certains auteurs l’attribuant à rabbi Moché Isserlis (Rema).
Cette sixième strophe n’a pas été adoptée par les communautés séfarades.
La raison de cette exclusion se trouve peut-être dans son dernier vers, qui évoque des événements dont les communautés établies en terre d’islam n’ont pas eu à souffrir :
De‘hei Admon be-tsèl tsalmon, haqem lanou ro‘im chiv‘a – « Repousse Admon, à l’ombre de tsalmon, suscite pour nous les sept bergers. »
Admon (« rouquin ») pourrait désigner l’empereur d’Allemagne Frédéric Barberousse, moteur de la troisième croisade (1188-1192).
Celle-ci a, comme toutes les autres, été accompagnée de nombreux massacres dans les communautés juives européennes.
D’où l’emploi, dans le même vers, du mot tsalmon, qui s’applique à ceux qui portent un tsélem (« croix »).
Quant aux « sept bergers » que nous appelons à notre secours, ce sont ceux dont parle le prophète : « Telle sera la paix de l’Assyrien lorsqu’il entrera dans notre pays, et quand il mettra le pied dans nos palais, nous établirons contre lui “sept bergers” et huit princes des hommes » (Michée 5, 4).
Ces « sept bergers » représentent nos défenseurs contre ceux qui nous agressent.
Jacques Kohn zal’ pour Chiourim.com
LA QUATRIÈME BOUGIE CORRESPOND À LA PAROLE QUI, SOUVENT, SERT À EXPRIMER CES PENSÉES. ET SAVOIR COMMENT LE FAIRE DE FAÇON À NE PAS BLESSER NI OUTRAGER INVOLONTAIREMENT QUELQU’UN. DE FAÇON À NE PAS ENTRAÎNER QUELQU’UN À AVOIR DE MAUVAISES PENSÉES À CAUSE DE CE QUE NOUS POURRIONS AVOIR ÉTÉ TENTÉS DE DIRE OU À CAUSE DE LA FAÇON QUE NOUS AVONS EUE DE NOUS ADRESSER À LUI. Car, tout ce qui se rapporte à la parole peut être perçu en bien ou en mal par notre interlocuteur mais aussi par nous-mêmes et c’est ainsi que s’entend l’adage : « sois bon pour les autres, tu le seras bien plus pour toi-même ». |
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