Malgré la guerre, ils relancent les manifestations

Changement de Cap dans les Protestations Anti-Gouvernementales à Tel Aviv

Avec le déclenchement de la guerre, les manifestations contre le gouvernement en Israël ont temporairement cessé, mais récemment, une évolution dans la dynamique de la lutte semble se dessiner. Samedi soir, des centaines de manifestants se sont rassemblés dans la rue Kaplan à Tel Aviv, bloquant la circulation et provoquant des affrontements avec la police, entraînant l’arrestation de cinq manifestants.

Au sein des manifestants, un débat émerge quant à la pertinence de poursuivre la lutte et sur la manière de le faire. Les leaders des protestations à Kaplan réfléchissent à la manière de réinstaurer les manifestations hebdomadaires contre le gouvernement, qui avaient lieu chaque samedi soir.

Moshe Redman, l’un des leaders de la protestation de Kaplan, a déclaré lors d’une interview accordée à N12 : « Nous mettons tout en œuvre pour renverser le gouvernement. Nous organisons des manifestations devant la Knesset, les résidences des membres de la coalition et sur scène tous les samedis soirs. Nous demandons des élections immédiates. Je pense que même les familles des personnes enlevées commencent à réaliser que l’actuelle coalition ne peut pas ramener leurs proches. Cela devient évident chaque jour. Même parmi les familles touchées, de nombreuses voix réclament des élections maintenant. »

Selon Redman, la stratégie des leaders de la protestation a évolué depuis le début de la guerre. « Notre objectif actuel est de disperser la Knesset », explique-t-il. « Nous manifestons dans les rues, et les députés commencent à se sentir mal à l’aise. La Knesset est censée être dissoute à la fin de mars, ce qui signifie une intensification de la lutte dans les deux prochains mois. Nous observons une nette diminution de l’intensité de la guerre à Gaza. »

Les partisans de la coalition gouvernementale soutiennent que pendant une guerre, il n’est pas opportun de s’engager dans des activités politiques qui pourraient diviser la population. Redman rejette ces accusations, affirmant que les manifestations ne sont pas dirigées contre le peuple mais contre un gouvernement responsable d’un désastre.

Les leaders de la contestation ne sont actuellement pas enclins à revenir au format précédent des manifestations hebdomadaires à Kaplan et ont commencé à mettre en œuvre diverses actions stratégiques. Ils considèrent également la possibilité de ne pas appeler à des manifestations de masse en cas d’ouverture d’un front de combat à la frontière nord.

Roi Neuman, un autre leader de la protestation à Kaplan, souligne : « Notre objectif est d’organiser des élections le plus tôt possible, et cela ne nécessite pas nécessairement des manifestations de rue, bien au contraire. Le gouvernement doit comprendre qu’il doit rendre le mandat au peuple pour qu’il puisse élire de nouveaux dirigeants après cette catastrophe. »

Dans les semaines à venir, les manifestants anti-gouvernementaux prévoient de mener des actions publiques, des campagnes et des initiatives spécifiques devant les résidences des députés. De plus en plus de personnalités et de membres de la sécurité demandent la fixation d’une date pour les élections, renforçant la conviction que le gouvernement devrait rendre le pouvoir au peuple.

Les familles des personnes enlevées ont réagi aux critiques du Premier ministre Benjamin Netanyahu, affirmant que les manifestations ne font que renforcer les revendications du Hamas. Ces familles rappellent au Premier ministre sa responsabilité de corriger les erreurs du gouvernement, plutôt que de réprimander ceux dont les proches ont été kidnappés.

Un mois après le 7 octobre, un camp de familles de personnes assassinées et enlevées a été installé devant la Knesset, symbolisant la détermination à continuer la lutte jusqu’à ce que le gouvernement responsable de l’échec accomplisse son devoir. Les protestations se multiplient en Israël, reflétant une inquiétude croissante face à la gestion du pays. La société israélienne se divise, et les manifestations persistent dans le but de restaurer la démocratie et l’équité.

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