Malek Boutih veut la levée d’une «colonne républicaine» chez les musulmans de France

Malek Boutih, député PS de l'Essonne

LE SCAN POLITIQUE – Le député PS de l’Essonne appelle à la mobilisation de la jeunesse des quartiers difficiles contre ceux qu’il assimile à des «nazis».

«J’en ai marre du procès d’intention qui dit que la France est toujours raciste et les autres toujours victimes», assène Malek Boutih ce lundi matin. Deux jours après les massacres qui ont ensanglanté la capitale, le député PS l’Essonne a repris sa casaque de vigie, plus alarmé que jamais face à l’ampleur de l’action des réseaux terroristes. Auteur d’un rapport en juillet pourtant sur la dérive islamiste d’une partie de la jeunesse française dans les quartiers défavorisés, l’ancien patron de SOS Racisme s’était alors trouvé critiqué par une partie de la gauche pour la virulence de ses constats. Invité sur France Inter ce lundi, il ne mâche plus ses mots et appelle la République à reprendre pied dans les quartiers délaissés ou prospèrent les idéologies intégristes. Mais aussi dans la vie et dans l’esprit des jeunes Français de confession musulmane, qu’il espère voir former la colonne vertébrale d’une contre-offensive idéologique.

Organiser la contre-attaque idéologique

Le député dresse un effrayant constat: «Avant, il y avait une sorte d’avant-garde qui était sélectionnée pour devenir des professionnels du terrorisme alors qu’aujourd’hui les terroristes ont des méthodes de massification du terrorisme. Le nombre de candidats prêts à mourir pour leur cause est énorme». Selon Malek Boutih, si les mesures sécuritaires annoncées depuis vendredi soir sont évidemment indispensables, c’est surtout en amont des drames qu’il faut revoir les politiques publiques. «Il y a un travail de deux ordres: de sécurité et de guerre mais il faut aussi couper le robinet de la haine en amont. Il faut sécuriser le territoire dans sa composante humaine et pas seulement matérielle», préconise-t-il.

Une «composante humaine» qui doit lever ses effectifs au sein de la jeunesse qui est également visée par la propagande de Daech.«Au sein des musulmans, il faut construire une colonne républicaine pour les affronter (les islamistes radicalisés)», plaide Malek Boutih. «Si dans notre pays nous passons notre temps à nous demander c’est la faute à qui, on n’avancera pas […] Je pense qu’il n’est pas impossible de contre-attaquer. Des jeunes issus de ces quartiers n’en peuvent plus, ils ont envie d’être engagés, qu’on leur donne une chance de combattre ces gens-là. Nous avons une armée républicaine potentielle sur le territoire», ajoute-t-il, rageur d’avoir en vain tiré la sonnette d’alarme «depuis 20 ans».

«On ne peut pas considérer que le port du voile est normal»

Pour le député socialiste une telle mobilisation passe nécessairement par une révision complète de la logique de l’action publique mise en œuvre jusqu’ici: «Il faut cesser toute une série de politiques. D’assistanat, de mise en ghetto des populations», juge-t-il. Avant de plaider par ailleurs pour que la religion musulmane révise à son tour son rapport à la République: «Il est clair que l’islam est une religion qui s’est constituée autour de la notion de territoire, donc elle doit apprendre à vivre hors de ce territoire. On ne peut pas considérer que le port du voile est normal», juge-t-il.

L’ancien militant anti-raciste vise également dans sa critique le discours d’une partie de la gauche radicale. Il faut selon lui, «rompre avec un certains nombres d’émetteurs, l’extrême gauche, qui veulent culpabiliser la population». «Avec les communiqués qu’ils ont produits dans ces dernières 48 heures, ils sont tombés dans le fascisme». Une référence notamment au refus de l’unité nationale, de l’état d’urgence et des interventions militaires, manifestés notamment par Lutte Ouvrière et le NPA.

«Je ne crois pas la théorie qui consiste à expliquer que c’est l’oppression de la société française qui aurait radicalisé ces jeunes. Je ne crois pas au déterminisme social et biologique», précise le cadre PS. Et Malek Boutih de s’inquiéter d’une mauvaise lecture de la psychologie des terroristes, qui selon lui, «ont un comportement qui ressemble à ce qu’ont été les nazis». «Il n’y aura pas de compromis avec ces gens-là», prévient-il. «Ce n’est pas parce que vous retirerez vos troupes de leur territoire qu’ils cesseront de vos attaquer. L’Histoire nous a appris une chose. Vous signez les accords de Munich et vous avez la guerre derrière».

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

2 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
paulette

Je dis bravo a cet article. La religion doit etre en France comme en Israel un sujet prive de chacun. Les Francais n’ont pas su mesurer a temps le danger que represente l’extremisme religieux car elle est un pays laique. Nous souffrons en Israel ou j’habite depuis 45 ans du meme mal : l’extremisme religieux qui, a la difference de la France, est soutenue par le gouvernement et nous conduit lentement mais surement vers une theocratie. Pourquoi ne presentez-vous jamais des articles sur la politique interieure d’Israel ? je suis sure que cela interesserait vos lecteurs.

Andre

Ressentiment (colonisation et transmis par les parents aux enfants), frustration (du mâle musulman dans un pays d’égalité des sexes) et suprématisme (le musulman de la « Umma » est au-dessus des autres) : voilà en gros le cocktails psychologique exacerbé par des barbus et qui peut pousser ces crapules à tuer des français.