
Photo : US Air Force / Sgt. Chris Thornbury
L’US Air Force déploie des F-35A au Moyen-Orient pour la première fois PAR LAURENT LAGNEAU
Mis en service 2005 au sein de l’US Air Force, le F-22A Raptor, un avion dit de 5e génération, effectua ses premières missions de combat en septembre 2014, à l’occasion des premières frappes américaines contre l’État islamique [EI et Daesh] et le groupe jihadiste « Khorassan » en Syrie.
Le F-35A, dont la capacité opérationnelle initiale a été prononcée en août 2016, pourrait ne pas attendre aussi longtemps pour connaître son baptême du feu.
En effet, le 15 avril, soit quelques semaines après le départ des bombardiers B-1 Lancer du Qatar, l’US CENTCOM, le commandement américain pour l’Asie centrale et le Moyen-Orient, a annoncé que des F-35A venaient d’être déployés dans sa zone de responsabilité, plus précisément sur la base aérienne d’al-Dhafra, aux Émirats arabes unis.
Le communiqué ne précise pas le nombre de F-35A déployés. On sait seulement que les appareils concernés [au moins 9 à en juger par une photographie] appartiennent aux 388th et 419th Fighter Wing habituellement basées à Hill [Utah].
« Nous ajoutons à notre arsenal un système d’armes de pointe qui améliore considérablement les capacités de la coalition. […] La fusion des capteurs et la surviabilité que cet avion fournit à la force commune renforceront la sécurité et la stabilité sur le théâtre et décourageront les agresseurs », a commenté le général Joseph Guastella, le commandant des forces aériennes de l’US CENTCOM.
Dans un premier temps, il n’était pas clair si ces F-35A allaient participer aux opérations aériennes menées par la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis.
Sollicitée par Air Force Times, une porte-parole de l’US CENTCOM a d’ailleurs refusé d’apporter la moindre précision à ce sujet au nom de la sécurité opérationnelle.
Cependant, la cellule « communication » du 388th Fighter Wing a assuré que le déploiement de ces F-35A au Moyen-Orient vise à « soutenir les forces de la coalition. »
En clair, ces avions pourraient donc être sollicités pour des raids ponctuels contre l’EI, comme cela a été le cas pour les Rafale français, lesquels ont assuré, la semaine passée, deux frappes contre l’organisation jihadiste.
Il est aussi probable que ces F-35A soient aussi engagés pour des missions en Afghanistan. En novembre 2017, des F-22A Raptor y avaient conduit des frappes, notamment pour détruire des sites de production d’héroïne.
Quoi qu’il en soit, les F-35B [c’est à dire la version STOVL de l’avion conçu par Lockheed-Martin] du Marine Fighter Attack Squadron [VMFA] 211, ont déjà montré la voie à leurs homologues de l’US Air Force. Entre juillet 2018 et février 2019, ils ont en effet assuré une centaine de missions de combat, tant en Afghanistan qu’au Levant.
« En tant que première unité opérationnelle de F-35 au sein de l’US Air Force, nous travaillons dans ce sens depuis la réception de nos premiers avions en 2015 », a assuré le lieutenant-colonel Yosef Morris, le commandant du 4th Fighter Squadron.
« Nous avons réussi deux Red Flag [exercice aérien international de 6 semaines] et nous avons déjà été déployés en Europe et en Asie. Nos aviateurs sont prêts pour cette mission », a-t-il ajouté.
Source: www.opex360.com
![]() |
![]() |