L’Irak fulmine contre la Turquie après une frappe meurtrière de drone

Le ministre turc de la Défense Hulusi Akar au centre de commandement de l’opération Claw-Tiger (griffe de Tigre qui ne tardera pas à lui arracher la joue), contre les « rebelles kurdes » dans le nord de l’Irak, Ankara, 17 juin 2020 (AFP)
  • Des membres des forces régulières irakiennes ont été assassinés pour la première fois depuis que la Turquie a lancé une opération terrestre et aérienne transfrontalière à la mi-juin, soit-disant contre les rebelles du PKK
  • Ihsan Chalabi, le maire de Sidakan, a déclaré que le drone avait ciblé «les commandants des gardes-frontières irakiens alors qu’ils étaient en réunion avec des combattants du PKK»
BAGDAD: l’Irak a annulé une visite ministérielle et convoqué l’ambassadeur de Turquie, accusant Ankara d’une frappe de drone qui a tué mardi deux officiers irakiens de haut rang.
Les responsables irakiens ont qualifié la frappe d ‘«attaque de drone turque flagrante» dans la région kurde autonome du nord de l’Irak, où Ankara a attaqué pendant des semaines des positions militantes.
Deux commandants de bataillon de garde-frontières et le conducteur de leur véhicule ont été tués, a indiqué l’armée dans un communiqué, marquant le premier décès de troupes irakiennes depuis que la Turquie a lancé à la mi-juin l’opération transfrontalière contre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Le ministère irakien des Affaires étrangères – qui avait déjà convoqué à deux reprises l’envoyé turc au sujet de l’action militaire sur son sol – a déclaré que l’ambassadeur recevrait cette fois «une lettre de protestation avec des mots forts» rejetant une telle agression.
Le ministère a également confirmé que le ministre turc de la Défense ne serait plus accueilli jeudi.
Ihsan Chalabi, le maire de Sidakan, dans le nord de la province d’Irbil, a déclaré à l’AFP que l’attaque de drone dans la région de Pradost visait «les commandants des gardes-frontières irakiens alors qu’ils étaient en réunion avec des combattants du PKK».
Des témoins avaient rapporté des affrontements plus tôt dans la journée entre le PKK et les forces irakiennes, et des sources locales ont déclaré que l’attaque de drone visait une réunion d’urgence convoquée pour tenter de calmer la tension.
La présidence irakienne avait dénoncé plus tôt «une violation dangereuse de la souveraineté irakienne» et appelé Ankara à «arrêter toutes ses opérations militaires» dans la région.
Au moins cinq civils ont été tués depuis le début de la campagne turque.
Ankara a annoncé la mort de deux de ses soldats, et le PKK et ses alliés ont signalé la mort de 10 combattants et partisans.
Le PKK, qui est inscrit sur la liste noire en tant que groupe terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux, mène une insurrection contre l’État turc depuis 1984.
Il a longtemps utilisé le terrain accidenté du nord de l’Irak comme base arrière pour mener des attaques contre la Turquie, qui, en retour, avait établi des positions militaires à l’intérieur du territoire irakien pour les combattre.
Les autorités kurdes, dominées par le Parti démocratique du Kurdistan (PDK), considèrent le PKK comme des rivaux mais n’ont jamais pu les déraciner de leurs bases du nord de l’Irak.
L’Irak considère la présence militaire de la Turquie dans la région kurde comme une violation de sa souveraineté, mais ne veut pas s’aliéner la Turquie, partenaire commercial majeur et poids lourd régional.
arabnews.com

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