L’Iran cherche un équilibre délicat dans sa riposte à Israël

Dans la foulée de la frappe israélienne qui a visé son ambassade en Syrie, l’Iran se retrouve confronté à un défi de taille : riposter de manière ferme pour préserver sa crédibilité, tout en évitant une escalade incontrôlable susceptible d’entraîner un conflit généralisé.

Selon des sources bien informées, Téhéran aurait transmis un message clair à Washington par le biais du sultanat d’Oman, intermédiaire privilégié entre les deux pays : sa réponse sera « mesurée » et ne visera pas à déclencher une spirale de violence majeure. Les autorités iraniennes auraient notamment demandé aux Américains de s’engager à rester en dehors du conflit si leurs représailles restaient « contrôlées ». Une requête que les États-Unis auraient rejetée.

L’attaque du 1er avril contre le complexe diplomatique iranien à Damas a marqué un tournant dans les tensions régionales. Le guide suprême Ali Khamenei a promis que « cette agression équivalente à une frappe sur le sol iranien ne resterait pas impunie ». Mais derrière cette rhétorique musclée transparaît la volonté de Téhéran d’éviter tout affrontement direct avec Israël, de crainte d’une réplique dévastatrice.

« L’Iran doit rétablir sa crédibilité auprès de ses alliés, mais des représailles majeures l’exposeraient à des frappes encore plus destructrices d’Israël, probablement avec l’appui américain », analyse Gregory Brew, expert du groupe Eurasia. Une « énigme stratégique » pour le régime iranien, résume-t-il.

La voie privilégiée par Téhéran semble donc être celle d’une riposte « contrôlée » par l’intermédiaire de ses supplétifs régionaux – milices chiites en Irak, Hezbollah au Liban ou rebelles houthis au Yémen. Une option qui permettrait de sauver la face, tout en limitant les risques d’emballement.

« L’Iran doit trouver comment riposter sans tout perdre », résume Ali Vaez, de l’ONG Crisis Group, pointant « l’imprévisibilité » d’Israël comme facteur de risque supplémentaire.

Dans ce contexte tendu, Téhéran chercherait également à relancer les négociations sur son programme nucléaire, au point mort depuis deux ans. Un cessez-le-feu durable à Gaza pourrait offrir « une issue salvatrice » au régime iranien, estime M. Vaez.

Mais les perspectives de désescalade restent fragiles, Israël excluant toute trêve avec le Hamas et réaffirmant sa détermination à « riposter à toute attaque iranienne ».

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