L’exode des Ukrainiens vers la Pologne, la Slovaquie…..

Face à la guerre, les Ukrainiens continuent de fuir leur pays

Les pays voisins de l’Ukraine se préparent à un possible afflux de milliers, voire de millions de réfugiés fuyant l’invasion russe et les combats.

GUERRE EN UKRAINE – Selon l’agence des Nations unies pour les réfugiés, plus de 50.000 réfugiés ont déjà fui l’Ukraine depuis le lancement de l’offensive russe, jeudi 24 février. La majorité a gagné la Pologne et la Moldavie voisine. L’Élysée parle, elle, ce samedi après-midi de 115.000 réfugiés ukrainiens.

Comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessus, ceux qui sont parvenus à fuir se sont réfugiés en Moldavie, en Pologne ou en Hongrie. La Pologne, qui a une longue frontière avec l’Ukraine et qui abrite déjà environ 1,5 million de ses ressortissants, a exprimé son soutien au grand voisin de l’Est, et sa volonté de l’aider.

“La Pologne se prépare à différents scénarios liés à la situation tendue”, a déclaré le ministère de l’Intérieur. Il a précisé que des plans d’urgence pour une crise humanitaire potentielle y étaient à l’étude avant même que la Russie n’ait reconnu l’indépendance des zones contrôlées par les rebelles dans l’est de l’Ukraine et avant la riposte occidentale par des sanctions.

“Nous sommes prêts à accueillir des enfants et des jeunes dans les écoles et des étudiants dans les universités polonaises”, a déclaré mercredi le ministre de l’Éducation, Przemyslaw Czarnek.

Coté étranger, le premier ministre de Pologne a fait une déclaration importante pour les Ukrainiens :

« Nous vous recevrons avec et sans passeport .Nous vous recevrons avec et sans certificat de vaccination. Nous accepterons également vos animaux de compagnie à la frontière qui vous est complètement ouverte »

Mais sur le terrain, la situation semble plus sous contrôle : 50 000 citoyens ukrainiens à la gare de Lvov attendent de se rendre en Pologne .

La Roumanie et la Slovaquie aussi prêtes

La Slovaquie, qui partage sa frontière orientale avec l’Ukraine, assure aussi qu’elle est prête à lui tendre la main. “Nous avons des plans tout prêts pour une éventuelle pression des réfugiés”, a déclaré mardi le ministre de la Défense Jaroslav Nad.

Au passage-frontière de Velke Semence où les files d’attente s’allongent côté ukrainien. Ici, le 25 février 2022.
Au passage-frontière de Velke Semence où les files d’attente s’allongent côté ukrainien. Ici, le 25 février 2022. AFP – PETER LAZAR

Le nombre d’Ukrainiens qui essaient de quitter leur pays attaqué ne cesse d’augmenter ces derniers jours. À la frontière entre l’Ukraine et la Slovaquie, le passage se fait très souvent à pied et après de très longues heures d’attentes.

À la frontière entre l’Ukraine et la Slovaquie, une petite voiture est garée sur un parking du côté slovaque avec à l’arrière quatre enfants en bas âge. Il est 6h30 du matin et les deux mères, Natalya et Miroslava, sont épuisées après une quinzaine d’heures d’attente pour passer la frontière: « Il n’y a pas encore la guerre chez nous dans les Carpates, mais on a peur qu’elle y arrive aussi et on a décidé de partir en une heure, on n’y croyait pas à la guerre, mais Poutine en a décidé autrement », dit Natalya.

Natalya, dont le mari est resté en Ukraine, comme tous les hommes en âge de combattre et qui ne peuvent quitter le pays. Celui de Miroslava est chauffeur routier et conduit ce week-end son camion en France. Il doit les rejoindre à Bratislava, la capitale slovaque, pour y rester « jusqu’à la fin de la guerre en cours ».

La mobilisation des ONG côté slovaque

Au passage-frontière de Velke Semence, les files d’attente s’allongent côté ukrainien, mais l’aide s’organise côté slovaque, avec des ONG et des volontaires comme Pavel présents sur place: « Nous distribuons du thé, des gâteaux, des bananes, des habits. Tout ce que vous voyez là, ce sont des dons de la population slovaque. »

Le ministre slovaque des Finances annonce déjà jusqu’à plusieurs dizaines de milliers de réfugiés ukrainiens par jour. Le gouvernement slovaque envisage dès la semaine prochaine d’accélérer les procédures administratives pour leur donner dès la frontière passée des permis de séjour et de travail assortis d’un droit aux aides sociales pour le logement.

La Roumanie, qui compte parmi les pays les plus pauvres d’Europe, a fait savoir qu’elle ne s’attendait pas à ce que beaucoup d’Ukrainiens fuient vers son territoire, mais qu’elle était prête à en accueillir un demi-million.

La Roumanie pourrait mettre en place des centres d’accueil, notamment dans les grandes villes le long des 650 kilomètres de sa frontière avec l’Ukraine. “Tentes, lits, couvertures, appareils de chauffage, tout peut être rassemblé et installé en moins de douze heures”, a affirmé Alexandru Moldovan, le préfet de Suceava, dans le nord.

“Situation imprévisible”

Même la Hongrie, dont le Premier ministre Viktor Orban est connu pour ses prises de position dures sur la migration, semblait prête à accueillir des réfugiés. “En cas de guerre, des centaines de milliers, voire des millions, de réfugiés arriveraient d’Ukraine et redessineraient fondamentalement la situation politique et économique de la Hongrie”, a-t-il récemment convenu.

La Hongrie a annoncé qu’elle allait déployer ses troupes à la frontière avec l’Ukraine, à des fins de sécurité et d’aide humanitaire. L’Agence onusienne pour les réfugiés (HCR) note n’avoir pas constaté de mouvements de populations en dehors des régions orientales de l’Ukraine, mais “la situation reste imprévisible”.

“Une nouvelle crise de réfugiés”

Le conflit déclenché par la Russie avec l’Ukraine pourrait toutefois se traduire par “une nouvelle crise de réfugiés” avec “jusqu’à cinq millions de personnes supplémentaires déplacées”, a averti mercredi l’ambassadrice américaine à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, devant l’Assemblée générale des Nations unies.

Le Conseil norvégien pour les réfugiés, une importante organisation, a à cet égard prévenu au début du mois que si des millions de personnes étaient ainsi contraintes à quitter leur lieu de résidence, les groupes humanitaires auraient du mal à répondre ne serait-ce qu’à une fraction de leurs besoins.

 La France met en place des dispositifs pour accueillir les réfugiés

La guerre en Ukraine « durera » et « il faut nous y préparer », a averti samedi Emmanuel Macron, indiquant que le gouvernement préparait « un plan de résilience » pour face aux conséquences économiques de cette crise. Anne-Claire Legendre, porte-parole du Quai d’Orsay, était sur le plateau de France 24.

Invitée de France 24, la diplomate et porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Anne-Claire Legendre, a exprimé sa solidarité envers les réfugiés et le président ukrainiens, déclarant la France prête à les accueillir. « Le président Zelensky se montre à l’œuvre, sur le terrain, il fait preuve d’une détermination et d’un courage que nous saluons tous et qui inspire aujourd’hui le peuple ukrainien et le monde entier », a-t-elle affirmé.

Un embouteillage d'une trentaine de kilomètres s'est formé dans la soirée du 25 février tandis que des milliers de civils ukrainiens affluaient vers la frontière polonaise.
Un embouteillage d’une trentaine de kilomètres s’est formé dans la soirée du 25 février tandis que des milliers de civils ukrainiens affluaient vers la frontière polonaise. © Mehdi Chebil

Elle a également préciser que l’ambassade de France à Kiev était toujours en place pour le moment.

La porte-parole s’est dite préparée à la perspective d’une guerre « longue », comme affirmé plus tôt par le président Emmanuel Macron, au Salon de l’Agriculture.

Tout en déclarant que la voie des négociations était toujours possible et souhaitable, Anne-Claire Legendre a rappelé que « Vladimir Poutine a rejeté les ouvertures aux dialogues qui étaient aussi celles de Volodymyr Zelensky, et la totalité de ses engagements y compris au regard des accords de Minsk, donc aujourd’hui notre message est celui de la fermeté, de la détermination, de la solidarité vis-à-vis de l’Ukraine. » 

La diplomate a souligné l’ampleur des sanctions prises par Paris et Bruxelles jusqu’à présent : « le paquet qu’on a adopté hier est un paquet absolument spectaculaire, sans précédent, de sanctions massives qui vont vraiment asphyxier l’économie russe en la mettant à bas. 70 % du système bancaire russe est directement visé par les sanctions que nous avons imposées hier. »

Elle a également assuré que la France restait ouverte à davantage de sanctions et que « les discussions se poursui(vaient) sur d’autres évolutions et d’autres mesures qui pourraient venir encore les renforcer. » 

Anne-Claire Legendre a ainsi fait remarquer que toute l’économie russe et ses secteurs stratégiques étaient concernés par les représailles européennes et celles de leurs alliés.

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