L’Europe face au changement de paradigme au Moyen-Orient

YOSSI LEMPKOWICZ  

Les Emirats arabes unis et Israël ont convenu il y a une dizaine de jours de normaliser leurs relations, dans le cadre d’un accord historique négocié par les Etats-Unis, qui fait des Emirats arabes unis le troisième pays arabe à suivre cette voie depuis la création de l’Etat hébreu, après l’Égypte (1979) et la Jordanie (1994).

Une nouvelle historique, un développement extraordinaire… Sans doute l’une de principales nouvelles cet été dans le monde : la décision des Emirats Arabes Unis, un des états les plus importants du Golfe, de normaliser ses relations avec l’Etat d’Israël.

Une décision qui préfigure un changement complet d’attitude des pays arabes à l’égard d’Israël qui n’est plus vu comme l’ennemi du monde arabe mais au contraire comme un allié et partenaire dans la paix, la sécurité et le développement économique de toute la région.

Abu Dhabi est ainsi la troisième capitale après Le Caire et Amman à franchir le Rubicon. D’autres pays devraient suivre. On parle à présent d’Oman, de Bahrein, du Soudan et du Maroc….et pourquoi pas de l’Arabie Saoudite. Une normalisation qui illustre la montée en puissance d’une nouvelle génération de dirigeants arabes qui ont une vision différente de la région.

Cet accord EAU-Israël, obtenu sous l’égide de l’administration Trump, porte un coup sans doute fatal au dogme – largement répandu en Europe et ailleurs dans le monde- selon lequel la résolution du conflit israélo-palestinien constitue un condition sine qua non à une reconnaissance d’Israël par les pays arabes. Un concept qui a permis aux dirigeants palestiniens de maintenir au fil des années une attitude négative à l’égard de toute tentative de négociation avec Israël. Cela devrait changer la donne.

Outre la normalisation des relations entre les deux pays et à terme l’installation d’ambassades réciproques et le lancement de vols directs, l’accord prévoit également un élément essentiel pour les Émiratis: l’acceptation spécifique par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou de suspendre son projet d’étendre la souveraineté israélienne à une partie de la Judée et Samarie (la Cisjordanie). Un projet qui faisait pourtant partie des promesses électorales de Netanyahou. «La priorité est d’étendre le cercle de la paix», avait-il déclaré à la chaîne Sky News Arabia basée à Abou Dhabi.

« Près de 80% des Israéliens préfèrent un accord de normalisation avec les pays arabes à une extension de souveraineté israélienne.

 

Selon un sondage de la chaîne 12, près de 80% des Israéliens préfèrent un accord de normalisation avec les pays arabes à une extension de souveraineté israélienne.

«Retarder l’annexion (de territoires), ou de préférence l’annuler, épargnera à Israël des coûts politiques, sécuritaires et économiques inutiles et lui permettra de se concentrer sur les véritables défis de sécurité nationale à venir: l’économie, Covid-19, l’Iran, le Hezbollah et Gaza», estime Amos Yadlin, qui dirige l’Institute for National Security Studies (INSS) à Tel-Aviv.

Deux camps font face

Il y a aujourd’hui deux camps au Moyen-Orient. Ceux qui s’opposent à l’islam radical, souhaitent promouvoir  la paix, la stabilité et le développement économique de la région – dont font partie Israël et les EAU, d’autres pays du Golfe,  mais aussi l’Egypte, la Jordanie – et ceux qui, comme l’Iran et la Turquie (avec le Qatar),  cherchent une domination hégémonique et guerrière de la région par l’intermédiaire de leurs agents, Hezbollah, Hamas et autres Frères Musulmans. Comme au Liban, en Syrie, en Irak, à Gaza ou en Libye.

Lire la suite https://www.lecho.be/economie-politique/international/moyen-orient/l-europe-face-au-changement-de-paradigme-au-moyen-orient/10246818.html

Yossi Lempkowicz
Senior Media Advisor Europe Israel Press Association (EIPA)

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

3 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Rosa SAHSAN

Ce n’est pas ce que j’ai entendu concernant le Maroc.
D’après eux, il n’en ai pas question.
ROSA

andre

N’annoncez pas trop vite que le Maroc suivra. Ce pays ne fera rien dans cette direction sans y etre autorise par le quai d’Orsay.

ixiane

Extension de souveraineté n’est pas urgente mais la souveraineté en zone C est abandonnée ?? Si ISRAEL avait agi en conformité avec sa souveraineté en Zone C , cela aurait largement suffi , cette Zone serait bien plus développée !!!!
La vallée du JOURDAIN fait partie de quelle Zone ? bien sûr , il ne faut pas de frontière entre les terroristes en ISRAEL et les pays arabes .