L’Esplanade démasquée

Juste avant la publication de cet article, nous parvient la nouvelle de l’incendie criminel provoqué par des terroristes juifs qui a coûté la vie à un bébé arabe palestinien et gravement brûlé plusieurs autres membres de sa famille.

Nulle cause au monde, la plus juste soit-elle, ne justifie de tels actes ignobles. Même si de telles actions sont fort heureusement d’une grande rareté de la part de Juifs israéliens, il convient de les condamner avec la plus grande vigueur et sans la moindre ambiguïté. Leurs auteurs doivent être punis avec toute la gravité qui s’impose. Il ne faut sous aucun prétexte nous rabaisser au niveau des terroristes les plus vils qui sévissent dans notre région.

Il y a des moments où le doute m’assaille sur l’intelligence légendaire des Juifs. Cela ferait plus de vingt siècles que nous nous fatiguerions à jeûner plusieurs fois dans l’année en souvenir de la destruction de deux Temples qui n’auraient jamais existé ! Et que nous prierions trois fois par jour en direction d’un lieu avec lequel nous n’avons jamais eu le moindre lien historique ou religieux. Avouons que cela remet sérieusement en question les rares qualificatifs élogieux sur notre peuple….

C’est en tout cas la « vérité historique », si l’on en croit les dernières déclarations du député arabe israélien Massoud Ghanaim, professeur d’histoire (sic), qui ne fait que reprendre les antiennes des députés arabes et la ligne suivie par les dirigeants de l’OLP depuis sa création en 1964.

Les événements qui se sont déroulés ces derniers jours sur l’Esplanade du Temple ont été une nouvelle immersion dans le point névralgique du conflit entre Israël et le monde arabe, entre le Judaïsme et l’Islam.

La visite sur l’esplanade d’une délégation de la Liste arabe unifiée résume l’aspect irrationnel du problème : des députés chrétiens, communistes athées, nationalistes ou d’obédience islamique unis dans une même cause: combattre toute présence juive sur le Mont du Temple où trônent aujourd’hui deux mosquées construites après les conquêtes arabes, dont l’une sur l’emplacement des Temples juifs.

Les députés arabes ne se sont pas contentés de tenir une séance d’urgence avec le Waqf, l’organe responsable de la gestion du site, mais certains d’entre eux, dont le leader du part Ayman Odeh ou Ahmad Tibi ont exhortés les Juifs présents à quitter immédiatement les lieux ! Dans la rhétorique employée par l’Autorité Palestinienne, les députés arabes et les mouvements islamiques en Israël, les Juifs qui se rendant sur l’Esplanade du Temple « viennent souiller ce lieu par leur impureté ».

Cette visite faisait suite à plusieurs jours de tensions entre Juifs et Musulmans sur ce périmètre, autour de la célébration du jeûne du 9 Av, journée de deuil national observée par les Juifs en souvenir des deux Temples.

Un incident bien exploité avait déjà fait monter la température quelques jours auparavant lorsqu’une jeune femme juive faisant partie d’un groupe qui se rendait sur l’esplanade avait injurié un groupe de femmes musulmanes au cri de « Mahomet est un porc ! ».

Cette séquence très médiatisée et diffusée comme une traînée de poudre dans les réseaux sociaux souffrait toutefois d’un « petit » défaut : comme dans d’innombrables cas d’affrontements entre Israéliens et Palestiniens, elle ne montrait qu’une petite partie de l’enchaînement des faits. Celle qui « fait le buzz » et accuse les Juifs.

La vision du film dans son entier permet de voir qu’avant de réagir, cette femme présentée comme une « provocatrice » a quand même patienté une heure sous les insultes et menaces de ces fameux groupes de femmes musulmanes appelées « Mourabitoun », payées par le mouvement islamique arabe israélien et par le Hamas pour perturber les visites de Juifs sur l’esplanade. Après les cris incessants « Itbah’ Al-Yahoud » (Egorge les Juifs !) sans que la police n’intervienne, la réaction de cette femme juive est somme toute compréhensible même si elle n’a pas utilisé l’injure la plus judicieuse.

Par la mauvaise foi qui les caractérise, cet incident a été invoqué par les députés arabes pour justifier a-posteriori la présence de blocs de pierres, bâtons de fer et cocktails molotov dans la mosquée Al-Aqsa le jour même où de nombreux Juifs avaient obtenu l’autorisation de monter sur l’esplanade.

Il a été prouvé depuis qu’il s’agissait d’une organisation préméditée et que la police a réussi in-extremis à éviter des affrontements très violents. Etrange manière que de respecter ses propres « lieux saints » que celle d’y entreposer des accessoires destinés à faire couler le sang !

Il se crée sur l’Esplanade du Temple une situation aussi surréaliste que révoltante : la liberté de culte, qui est garantie par Israël à toutes les religions, s’appliquerait à tous sauf aux seuls Juifs sur ce qui est leur lieu saint le plus important ! Le scénario est invariablement le même : lorsque des Juifs sont autorisés au compte-goutte à se rendre sur l’esplanade, ils sont encadrés et surveillés par des policiers, des agents du Waqf et ces groupes de femmes Mourabitoun qui ne cessent de crier et invectiver.

Au moindre indice qui pourrait laisser croire qu’un juif murmure une prière ou fait un geste « religieusement suspect », la police intervient et expulse le « contrevenant ». Motif invoqué à chaque fois : les risques d’émeutes musulmanes. Forme d’autocensure et de capitulation dhimmies que l’on voit se développer un peu partout dans le monde.

Paradoxalement, les arguments négationnistes et mensongers utilisés par les députés arabes et la propagande de l’OLP sont rassurants. Ils démasquent leurs auteurs et montrent qu’ils n’ont rien de tangible et de fondé pour étayer leurs thèses. Ce qui l’est moins par contre, c’est la manière avec laquelle l’Etat juif souverain renonce avec une telle facilité à faire respecter son droit concernant la prunelle de ses yeux et abdique face aux menaces.

Shraga Blum est un journaliste indépendant qui contribue à l’hebdomadaire « P’tit Hebdo » et un analyste politique pour plusieurs sites internet en français.