Les forces rebelles syriennes lancent leur offensive près du Golan afin de nettoyer la voie pour atteindre le Sud de Damas. Israël agit de façon à protéger les Druzes. 

 

Le Jaysh Hermon (L’armée du Hermon), une milice rebelle composite, a lancé mercredi 17 juin, une vaste offensive contre les forces de l’armée syrienne, dans les secteurs de Quneitra et du Mont Hermon bordant la frontière israélienne. Son objectif est de prendre les quartiers généraux de la 68ème Brigade de l’armée syrienne, situés à Khan al-Shih, qui commande le contrôle de l’autoroute Quneitra-Damas. Cette prise ouvrirait aux rebelles la voie vers les faubourgs du Sud de Damas, jusqu’au quartier Ouest de la Ghouta, d’où ils pourraient encercler les troupes gouvernementales défendant la capitale. 

Si cette armée rebelle du Hermon atteient cet objectif – et réplique ses réussites, en mai, lorsque l’Armée rebelle de la Conquête s’est emparée de la plus grosse part de la Province d’Idlib, au Nord, la guerre civile syrienne entrerait dans une nouvelle phase cruciale. 

Les sources militaires de Debkafile que cette prouesse pourrait être soudainement annoncée ou, à l’inverse, entraîner des combats prolongés. Les forces du régime syrien n’ont donné aucun signe qu’elles pliaient face à l’amorce de ce nouvel assaut. 

Nos sources révèlent que deux nouvelles armées ou milices rebelles ont fait surface au cours des dernières semaines, sur les fronts de guerre du nord et du sud.Leurs manoeuvres sont clairement gérées étape par étape pour entraîner l’armée syrienne vers Damas et ses alentours. 

Debkafile désigne la main qui guide ces forces reelles du nord comme issue d’un commandement conjoint logé sur l’énorme base aérienne turque de Dyabakir. Il est composé d’officiers américains, saoudiens, turcs et qataris. 

Le front rebelle du Sud, quant à lui, est dirigé par le Commandement avancé du CentCom américain, en Jordanie, qui est dispatché au nord d’Amman, sous la direction d’officiers américains, jordaniens, saoudiens, qataris et britanniques. 

 Ce centre de Commandement a réuni un patchwork de huit milices rebelles curieusement assorties pour bâtir ce Jaysh Hermon. Certaines ont été choisies par nécessité, mais avec beaucoup de réticences, malgré leurs tendances indésirables. Nos sources les désignent comme étant : l’Armée Syrienne Libre, les Brigades Sayf al-Sham  ; les Brigades de Jésus-Christ (des Musulmans qui respectent Jésus comme étant l’un de leurs prophètes) ; l’inévitable Front al Nusra (le groupe issu d’Al Qaïda en Syrie) ; l’ Ahrar al-Sham (un groupe extrémiste à mi-chemin entre le Front al Nusra et Daesh-Etat Islamique) ; et Ajnad al-Sham (dont les combattants ont pris part à la bataille pour la conquête d’Idlib). 

Le Commandement basé en Jordanie dirige les efforts des rebelles pour se fournir des armes, du ravitaillement, des salaires et des plans d’action militaire. Il dispose d’un certain nombre de leviers pour les empêcher de sortir du rang ou de dépasser les bornes, par la menace de leur couper les vivres, les armes ou d’arrêter de leur verser leurs salaires. 

Au cours de la semaine passée, un groupe de reconnaissance de l’une de ces milices s’est emparé de certaines zones d’Al Thala, près de la capitale de Suweida, dans le Jebel Druze. La menace pesant sur un demi-million d’habitants druzes est, soudain, devenue la priorité, sur l’agenda d’Israël, alors que se renforçaient les pressions de la part de ses citoyens druzes, qui intercèdent pour leurs frères syriens. C’est alors que le commandement basé en Jordanie a prévenu les milices rebelles qu’elles seraient privées de la moitié de leur salaire mensuel, si elles ne se retiraient pas immédiatement. 

Cette menace de sanction pécunière semble avoir payé. Et les rumeurs sauvages de massacre de Druzes dans le village de Khader se sont évanouies. 

Le Premier Ministre Binyamin Netanyahu, le Ministre de la Défense Moshe Ya’alon et le Chef d’Etat-Major, le Lieutenant-Général Gady Eisenkott ont pris la responsabilité personnelle de la situation des Druzes syriens et continuent d’examiner de très près les événements qui se déroulent de l’autre côté de la frontière. Ils retiennent leur souffle en espérant que le commandement jordanien conservera le contrôle complet des agissements de ces milices rebelles, de sorte que les Druzes ne soient pas touchés, dans le cours des combats sur les zones se trouvant autour de leurs villages et tout près de la frontière israélienne. S’assurer de leur sécurité devient vital pour Israël, si l’Etat hébreu veut éviter un afflux massif de réfugiés druzes se ruant tout à coup sur ses postes-frontières. 

Cependant, il n’y a aucune garantie que des milices sans aucun professionnalisme, telles que cette « armée du Hermon », chacune gouvernée par ses propres idéaux et méthodes, pourra faire preuve de suffisamment de discipline pour continuer d’adhérer à la « règle du jeu ». 

 Les dirigeants d’Israël, par conséquent, s’attendent, à tout moment, à subir des chocs affreux. Ils pousseront, certainement, un soupir de soulagement, quand – et si – cette coalition rebelle videra le territoire entre Quneitra et le Mt Hermon pour emprunter la route principale vers Damas, loin des frontières israéliennes et de la Montagne druze, en espérant qu’elles n’aient commis aucun dommage grave. Mais, si jamais cette offensive rebelle est stoppée et paralysée sur place, que ces milices rompent les rangs et deviennent hors de contrôle, abandonnées à elles-mêmes, Israël pourrait être confronté à un très grave problème. 
 
DEBKAfile Reportage exclusif 17 juin 2015, 9:30 PM (IDT)
 

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