Les rebelles armés par la CIA à marche forcée, dans une contre-offensive sur le coeur du pays d’Assad

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Les bombes russes étaient supposées aider le dictateur Assad. Mais, au contraire, les rebelles sont en train d’avancer.
Trois semaines de bombardements intensifs russes en Syrie n’ont pas exactement contribué à aider le régime Assad dans son offensive sur le nord de Damas. Les réseaux sociaux ont, au cours des trois dernières semaines, été inondés d’images de tanks de l’armée arabe syrienne, tous détruits par un missile antitank puissant, le BGM-71 TOW, fourni (grâce à l’Arabie Saoudite) par les Etats-Unis à certaines milices rebelles anti-Assad soutenues par la CIA.
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Hier, deux des plus grands groupes rebelles coordonnés – le Jaysh al-Fateh (Armée de la Conquête), un vaste consortium d’islamistes qui comprend la filiale syrienne d’Al Qaida, et l’Armée Syrienne Libre, qui est, certes, une catégorie fourre-tout, mais qui comprend 39 bénéficiaires, triés sur le volet par la CIA, des lances-missiles TOW- ont annoncé une contre-offensive majeure.

Cette poussée rebelle se déroule dans le nord d’Hama et sur les collines de l’est de Latakiah. Cette province côtière est le berceau de la famille Assad – et la zone où la Russie a précisément construit une base opérationnelle avancée et les quartiers-généraux de son aventure syrienne. Loin d’être repoussés, les rebelles sont, en réalité, en train d’avancer sur le fief militaire de Moscou au Levant. Daesh, que la Russie prétend combattre par le feu et l’acier, non sans une certaine mauvaise foi, est aussi en train d’engloutir du terrain géographique autour d’Alep [Rupture de la Route 5 reliant Damas à Alep, coupant l’approvisionnement de l’armée syrienne et de ses supplétifs, entre autres, dimanche].

Des rapports ont fait surface un peu plus tôt dans la semaine, que les rebelles bombardés avaient même tué trois soldats ou mercenaires russes à Latakiah même, une allégation démentie par Moscou, qui tient à insister sur le fait qu’il n’a pas de troupes au sol en Syrie. Mais du fait de la plausibilité de cette revendication et qu’elle provienne de médias contrôlés par le régime Assad, les rueurs de « Cargo 200 » – le code militaire russe pour désigner les pertes au combat – ne fait que souligner la performance plutôt terne de la coalition de Vladimir Poutine.

Les forces pro-Assad, dans la bataille d’Hama, comprenaient l’Armée arabe syrienne, le Hezbollah libanais, la milice des forces Nationales de Défense, formée par l’Iran et des conseillers aussi bien de l’armée russe que du Corps des Gardiens de la Révolution iranienne.

Pourtant, contre ce déploiement multinational, l’Armée libre syrienne a réussi à tenir le terrain acquis, parce que sa campagne est clairement coordonnée et encouragée par des services de renseignements occidentaux et régionaux, qui ont affiché une volonté renouvelée d’accorder plus d’armement défensif à leurs affidés.

Comme Charles Lister, analyste de l’insurrection très composite à l’Institut Brookings, l’a calculé, l’usage du missile TOW a augmenté d’un stupéfiant 850% depuis le début des bombardements russes, une mesure qui est renforcée par les comptes-rendus de presse illustrant que les rebelles attestent de soudains bonus  réalisés par le tueur de tanks. Réapparaît aussi sur le champ de bataille le lanceur de grenades multiples  RBG-6, un armement acheté par les Saoudiens en Croatie et importé pour les rebelles dans le sud syrien par la Jordanie en 2013 (cette ligne d’approvisionnement a été abandonnée, à la suite de la découverte de ce lance-grenades entre les mains des Jihadistes, peu de temps après son importation).

Des preuves des victoires rebelles surgissent partout sur les réseaux sociaux. Voici une vidéo diffusée par Liwa Suquour al-Jabal, détruisant un canon d’artillerie grâce à un missile TOW, à  Khirbat al Naqus, près de Latakia. Et en voici une d’un BMP anéanti par un TOW près d’al-Qarassi, à Alep, une ville que les rebelles semblent avoir mise à sac, ainsi que Tel Qurha, qui est situé à quelques centaines de mètres à peine au sud d’une base de l’armée syrienne. Selon les comités de coordinations locaux de l’opposition, Jaysh al-Fateh s’est eparé du village de Mansoura à Hama, aujourd’hui, après des combats intensifs contre les forces fidèles au régime. L’armée libre syrienne a participé à cette opération, puisque  le même système de missile anti-tank a été mis à contribution à Mansoura.

BMP

Mohammed Rasheed, combattant du Suqur al-Ghab,, l’une des milices soutenues par la CIA à Hamas, a déclaré au Daily Beast : « Nous sommes parvenus à libérer deux villes : Mea’ar Kabi, dans le faubourg nord d’Hama et Lahaya. Nous avions planifié cette opération dès le début de l’invasion russe. Nous voulions rneverser la situation et les attaquer au lieu d’adopter une posture défensive ». Rasheed affirme que sa brigade a détruit à elle seule 23 tanks du régime et éliminé 15 soldats syriens dans les dernières 24 heures. « Ce qui nous a aidé dans cette opération est que nous sommes tous unis et que nous combattons comme une seule armée ». 

Des hommes de troupes iraniennes prêts à aider l’armée syrienne et les Russes dans les attaques contre les rebelles.  
Touchvision

 

Le Major Raed al-Saleh, commandant de Tajammu al-Izza, une autre milice possédant des missiles TOW à Hama, a ajouté deux tanks détruits au butin rebelle, aujourd’hui, un tank capturé et un canon d’artillerie de 23 millimètres hors-service. Al-Saleh a aussi relayé l’information que ses hommes ont été en mesure d’intercepter les communications de l’ennemi et de découvrir que les Russes ne sont pas aussi réjouis de la façon dont l’armée d’Assad s’est comportée jusqu’à présent. Une vive controverse a apparemment éclaté entre un général russe et le Général syrien  Jamal Younis,, qui était, jusqu’à récemment, le chef de la commission sécuritaire d’Assad à Hama.  » Younis a été mis au placard parce que le Russe était en colère à cause du manque de tonus de l’armée syrienne et de son incapacité à reprendre du territoire aux rebelles » déclare al-Saleh.

Les avancées de l’armée libre syrienne sont d’autant plus remarquables du fait du matraquage qu’elle a continué de recevoir de la part des frappes russes. Mustafa al-Me’rati,, prote-parole du Tajamu al-Izza, a déclaré au Daily Beast, tard dans la fin de journée, hier, que : « Il y a une demi-heure, nos quartiers-généraux et un hôpital de Latamna ont été attaqués et détruits par les frappes aériennes russes. Tout le personnel de l’hôpital a été blessé,mais aucun membre n’a été tué. Nous avons pourtant réussi à attaquer, plutôt que de nous défendre et cela sur de nombreux fronts ». Et il n’y a pas que les Russes à se rebiffer contre l’inefficacité de leur client, dit-il : « Nous avons entendu que les Iraniens sont tout aussi excédés et qu’ils hurlent dans la salle des opérations conjointes [à Latakiah], c’est un grand jour pour nous! ».

Des gains territoriaux sont aussi enregistrés à Alep, où Daesh a un peu plus tard, exploité la forte concentration de puissance de fzu sur un adversaire commun. Zakaria Malhafji, chef du bureau politique de la Division 1, un autre groupe de l’armée libre syrienne soutenue par les Etats-Unis, affirme :  » La raison de notyre succès aujourd’hui à Alep est que nous avons ouvert plusieurs fronts simultanés et donné du fil à retordre au régime dans des endroits multiples. Ils ne s’attendaient pas à cela et cela nous a aidé à les affaiblir. En dépit du soutien russe et iranien, nous avons réussi à reprendre deux villages dans les faubourgs du sud d’Alep, alors que nos amis ont fait la même chose à Hama ».

« Ce qui nous a aidés dans cette opération est que nous sommes tous unis et que nous combattons comme une seule armée ».

Malhafji, cependant, dément l’arrivée de nouvelles livraisons de la part d’alliés occidentaux et régionaux : « Tout le monde parlait de la différence dans le soutien que nous obtenons de la part des Amis de la Syrie, mais en fait, nous n’avons rien reçu qui fasse la différence, qu’avant que les Russes n’attaquent. Et pourtant, nous sommes parvenus à accomplir cette victoire ».

Ironiquement, un homme qui est bien attentif au rôle que joue l’Occident en approvisionnant l’ALS en roquettes et munitions, c’est Poutine. Dans un discours de confrontation, vendredi, le président russe a rejeté toute idée de l’existence de combattants « modérés » qui soient opposés au régime en Syrie, tout en reconnaissant les limites de son propre aventurisme : « Dans les faits réels, nous voyons actuellement un réel mélange de groupes terroristes. En vérité, à la fois des djihadistes de l’Etat Islamique, du Jabhat al Nusra et d’autres héritiers et dissidents d’al Qaïda se combattent les uns les autres, mais ils combattent pour l’argent, des territoires nourriciers, voilà pour quoi ils combattent.

En d’autres termes, il n’existe pas d’armée syrienne libre ;si l’Occident soutient quiconque, il soutient les terroristes. Poutine mène plus ou moins cette réflexion à sa conclusion, en faisant remarquer ce que ses forces aériennes font exploser, excepté des hôpitaux et des ambulances (Une analyse récente menée par l’Observatoire syrien des Droits de l’Homme a découvert que les frappes aériennes russes ont jusqu’à présent, tué 151 civils, 189 membres de l’Armée Syrienne Libre et rebelles islamistes et à peine 31 membres d’Al Nusra et 75 djihadistes de Daesh).

« J’ai vu les reportages en vidéos après les frappes et elles sont très impressionnantes », dit Poutine. « De telles quantités de munitions explosent à cet endroit, que les éclats volent pratiquement jusqu’à hauteur des avions. Vous avez l’impression qu’ils ont récoltés des armes et les munitions d’à travers tout le Moyen-Orient. Ils ont rassemblé une quantité monumentale d’armes. Ca ne sert à rien de se demander où ils ont obtenu tout l’argent pour ça. C’est vraiment une quantité gigantesque de puissance de feu qu’ils ont accumulée. Maintenant, bien sûr, il en reste moins qu’il n’y en avait. L’armée syrienne réalise des gains grâce à notre soutien aérien. Les résultats sont encore modestes, mais ils sont là, et je suis sûr qu’on en obtiendra bien d’autres ».

Par Michaël Weiss

—avec un complément de reportage de Mais al-Bayaa et  James Miller

thedailybeast.com

Adaptation : Marc Brzustowski.

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gabriel Taieb

J’aime bien l »aveu de ce « reportage » qui à quelques infos près relève de la pure propagande djihadiste. Il a été démontré et depuis longtemps que ces soit disant « rebelles » qui ont ensanglanté toute la Syrie par leurs atrocités – n’oublions pas que c’était déjà l’EI avanyt sa labellisation – sont des terroristes d’Al=Qaïda, et de sa branche libanaise al-Nosrah ainsi que les groupes Anshar ak-kassam que l’on retrouve aussi bien au Hamas. Presque toute la presse européenne a reconnu qu’en fait, les USA soutenaient ces formations. J’ai lu sur ce site la débacle du projet américain d’entraîner et d’armer 5000 combattants « libres », la CIA a supprimé ce programme il y a un mois, car après avoir coûté la peau des fesses aux contribuables américains (sic Donald Trump), il n’en reste aujourd’hui que 5! Le reste est passé à l’EI avec armes et bagages. Donc rien d’étonnant que l’EI soit bien armé et équipé – du matériel américain sophistiqué – en conclusion tout groupe armé arabe (en exceptant bien sûr les chrétiens ou les Druzes) et virtuellement un transfuge au terrorisme djihadiste. Et cette fois, je ne citerai pas Poutine, mais Donald Trump:
 » l’effondrement du régime d’Assad en Syrie créerait sur place la même situation catastrophique qu’en Libye »
C’est bien pour cette raison, que comme nombre d’esperts militaires israéliens, il estime que la meilleure solution pour la tranquilité de la région, est que Assad se maintienne au pouvoir et y élimine le terrorisme rampant.
Face à la débacle de l’EI depuis l’entrée en action de la coalition russe – et encore les forces iraniennes n’ont pas été déployées à ce jour – celle-ci ne peut répondre que par des montages de propagande à la pallwood. Certes, l’armée syrienne a perdu quelques tanks, des vieux modèles T-52 qui remontent à l’opération « Paix en Galilée » commandée magistralement par Ariel Sharon. Ces reliques ne peuvent pas tenir tête aux armes modernes américaines dont sont équipées les terroristes. Quant à l’Observatoire syrien des droits de l’homme, il est un reflet fidèle de ces observatoires européens qui parlent de la situation des malheureux palestiniens égorgeurs!
En un mot: vivement Donal Trump à la présidence que le monde puisse enfin vivre tranquillement.

gabriel Taieb

Quelle armée libre syrienne? La branche d’Al-Qaîda en Syrie? Les américains ont reconnu eux-mêmes que ces forces « rebelles » avaient toutes virées au Daesh? La maison brune elle-même a avoué que les russes avaient bombardé les bases de ses « bons » rebelles, or toute la presse étrangère et le « Spiegel » entête a démontré qu’il s’agissait des bases de Al-Qaïda, An-nosra (deux entités qui ont juré l’anéantissement d’Israël), la division Anshar Ak-Kassam aussi présente chez le Hamas est aussi un danger mortel pour Israël, mais elle a l’appui de l’occident pour une seule même raison: ils sont contre Assad et la Russie.
Maintenant en parlant de « boucherie », je crois que le terme s’appliquerait mieux aux égorgeurs, violeurs du Daesh ainsi que de leur corréligionnaires qui ont massacré chrétiens et juifs en Syrie, brûler lers églises et les synagogues. En Syrie, on ne trouve aucun reporter étranger et pour cause – c’est dangereux, en échange il y a des reporters russes, indiens qui nous livrent des reportages en direct. Le débacle de l’EI est programée, tout comme la victoire de Donald Trump. Il est la seule chance pour que notre monde retrouve la paix. Vous ne l’aimez parce qu’il énnonce des vérités incontournables. Quant à Michaël Weiss, le fait qu’il soit juif ne prouve rien. Le ministre de l’idéologie nazie était un certain Alfred Rosenberg, en Ukraine vous avez des oligarches juifs qui arment et financent les divisons nazies Aïdar des partisans de Bandera, le criminel de guerre responsable avec sa division SS de la mort de milliers de Juifs Lituaniens et Ukrainiens. Encore un détail, Poutine n’a plus besoin de propagande, très bientôt il aura une victoire totale et sans l’aide américaine, mais surement et secrètement la collaboration de Tsahal.